Elle avait raté le titre mondial de peu au 100m de la catégorie T54 (fauteuil), l’année dernière à Paris (France), et s’était jurée de se racheter, cette année, aux Championnats du monde à Kobe, au Japon. C’est pari tenu puisque Noemi Alphonse a remporté, mercredi, le titre mondial dans l’épreuve reine en s’imposant dans le temps de 16”23 devant la Chinoise Zhaoqian Zhou (16”34). Elle a même tenté l’exploit en finale du 400m, mais a dû s’avouer vaincue face à cette même Chinoise. Pour rappel, Maurice a aussi remporté une autre médaille d’argent grâce à Anaïs Angéline au saut en longueur avec une performance de 4,50m derrière la Chinoise recordwoman, championne du monde et paralympique, Xiaoyan Wen (5,42m).
Ce 22 mai 2024 restera à jamais gravé des les mémoires. Celui où du départ à la fin, Noemi Alphonse est restée concentrée et incollable pour remporter ce 100m en dépit des gros efforts déployés par son adversaire direct, Zhaoqian Zhou. « Je suis fière et très contente de ce titre obtenu après neuf longues années de travail. Merci à toute l’équipe ici présente, à mes entraîneurs, à tous ceux qui m’ont toujours soutenu et à toute l’île Maurice », déclare celle qui a toujours pu compter sur le soutien de son sponsor personnel, ABC Group, mais également du ministère des Sports, par le biais de l’organisme HOPE.
Noemi Alphonse a ensuite tenté le doublé au 400m, mais s’est inclinée devant une Zhaoqian Zhou déterminée à prendre sa revanche. La Mauricienne a terminé en 54”88, alors que la championne du monde a bouclé le tour de poste en 53”91. Nombreux sont ceux qui pensaient que Noemi Alphonse allait créer cet exploit de doublé après avoir réalisé le meilleur temps en séries, soit 54”77 contre 55”18 à la Chinoise.
Son entraîneur de toujours, Jean-Marie Bhugeerathee, était aussi aux anges. Il a salué cette grosse performance et la persévérance et la rigueur de Noemi Alphonse. « Nous sommes tous très fiers de Noemi, mais aussi pour toute l’équipe. Merci aux athlètes qui nous ont fait honneur en se qualifiant dans des finales et à Anaïs qui a été vice-championne du monde à la longueur », fait-il ressortir.
Jean-Marie Malepa, président du Mauritius Paralympic Committee (MPC) et l’une des chevilles ouvrières derrière ce succès, mais également de la progression du para-athlétisme, est comblé. Lui qui, précisons-le, n’a pas hésité à se faire entendre au moment où le ministère des Sports avait décidé de financer le déplacement de six athlètes seulement à ces Mondiaux, laissant ainsi, dans un premier temps sur le carreau, les huit autres qualifiés.
Selon lui, ce titre de champion du monde est mérité par rapport au travail entamé durant ces dernières années et surtout face aux difficultés rencontrées pour donner aux para-athlètes la place qui leur est dû. « Comme je l’ai toujours dit, notre priorité au MPC demeure le bien-être des sportifs. C’est la raison pour laquelle nous les avons toujours placé au dessus de tous les intérêts », fait-il remarquer.
Jean-Marie Malepa parle aussi de grande fierté pour les handisportifs et pour le pays. « C’est une performance extraordinaire et qui prouve que les entraîneurs, les athlètes et les dirigeants ont beaucoup travaillé pour arriver à ce résultat. C’est un titre porteur d’espoir pour le para-athlétisme mauricien. Nous sommes un petit point dans l’océan Indien et désormais, nous faisons partie du gratin mondial grâce à Noemi, Anaïs et tous ceux qui ont gagné leur place en finale. Merci à ceux qui nous ont soutenu, notamment le ministère des Sports et HOPE pour ne citer qu’eux. »