Le ministère de la Santé, en collaboration avec l’Institut cardiovasculaire Hatter de l’University College de Londres, organise une conférence internationale de deux jours le prochain week-end. La thématique arrêtée : « Répondre à la crise des maladies cardiaques, rénales et métaboliques ». L’hôtel Ravenala Attitude de Balaclava accueillera l’événement.
Les objectifs de la conférence sont de s’attaquer à la crise des maladies cardiaques, rénales et métaboliques et de partager des stratégies fondées sur des données probantes pour la prévention et la prise en charge des maladies cardio-rénales et métaboliques tout au long de la vie. Cette rencontre favorisera également la collaboration nationale et internationale pour lutter contre ces maladies et formuler des mesures concrètes pour leur prévention et leur prise en charge. Entre 250 et 300 participants, principalement des médecins, du personnel paramédical et des organisations non gouvernementales mauriciennes sont attendus.
D’éminents professeurs, experts, diabétologues, cardiologues, chercheurs et épidémiologistes du Royaume-Uni, de France, d’Afrique du Sud, d’Australie et de l’île Maurice seront présents pour animer des conférences et présenter des études de cas et des travaux de recherche sur les maladies cardiovasculaires, rénales et métaboliques. À l’agenda : débattre et explorer des stratégies à adopter pour lutter contre la hausse alarmante des maladies non transmissibles (MNT), notamment le diabète et les troubles cardiovasculaires et rénaux, qui demeurent les principales causes de décès et d’invalidité chez nous.
Le panel d’intervenants sera composé des professeurs Derek Yellon, Malcolm Walker, Stephanie Baldeweg, sir John Cunningham, Alan Salama et David Mathew, de l’University College de Londres (Royaume-Uni), du professeur Fabrice Bonnet du CHU de Lyon (France), du Dr Faraz Pathan de l’Université de Sydney et de l’hôpital Nepean (Australie), du professeur Mpiko Ntsekhe (Afrique du Sud) et du Dr Christopher Walton (Royaume-Uni). Parmi les professionnels mauriciens figurent également les Dr Nishant Nundlall, Keyvoobalan Pauvaday et Davy Ip Min Wan, du ministère de la Santé.
L’accent sera mis sur les points suivants : Stratégies de prévention (maladies cardiaques, rénales et métaboliques) ; Innovation et imagerie cardiovasculaires (protection, oncologie et diagnostic) ; Obésité, diabète et complications ; Médecine du mode de vie (alimentation, exercice physique et risque métabolique) ; Accent sur la santé rénale (maladies rénovasculaires et risque systémique) et Intégration des essais cliniques pour améliorer l’accès aux thérapies de pointe.
Cette initiative, explique-t-on du côté de la Santé, « souligne la ferme détermination du gouvernement à réaffirmer le leadership de Maurice dans la lutte régionale et mondiale contre les maladies non transmissibles (MNT) grâce à l’innovation, aux partenariats et à des soins fondés sur des données probantes ».
Cette conférence marquera également le renouvellement du Comité consultatif international sur les MNT, qui fournira des orientations stratégiques au ministère de la Santé afin de renforcer les politiques nationales, les programmes de prévention et les initiatives de recherche conformes aux meilleures pratiques internationales.
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MNT : 80% de la charge de morbidité totale du pays
Avec le vieillissement de la population, l’industrialisation rapide, la croissance économique et l’amélioration du niveau de vie au cours des dernières décennies, explique-t-on encore du côté de la Santé, « Maurice connaît une évolution significative de son profil de maladies, passant des maladies transmissibles aux MNT ».
À ce jour, les MNT représentent ainsi environ 80% de la charge de morbidité totale du pays. En 2023, les maladies cardiovasculaires et le diabète étaient les deux principales causes sous-jacentes de décès, responsables respectivement de 3 814 (33,0%) et 2 692 (23,3%) décès.
Plusieurs facteurs de risque contribuent à cette tendance, notamment une prévalence élevée de l’hypertension (27,2%), du tabagisme (18,1%), de la sédentarité (59,8%) et de mauvaises habitudes alimentaires. Maurice enregistre également un taux particulièrement élevé de diabète de type 2, touchant près de 20% des adultes âgés de 25 à 74 ans.
De plus, 72% de la population adulte est en surpoids ou obèse, ce qui augmente considérablement le risque de développer un syndrome métabolique, ainsi que des complications cardiovasculaires et rénales. L’insuffisance rénale chronique, étroitement associée au diabète et à l’hypertension, est également en augmentation. Environ 1 400 patients subissent des séances d’hémodialyse chaque année au pays.
En 2023, le département de cardiologie a enregistré le plus grand nombre de patients en consultation externe, avec 145 883 cas traités. De plus, 6 485 angiographies ont été réalisées au cours de la même année.