Les doutes qui subsistaient autour de l’organisation des 11es Jeux des Iles de l’océan Indien de 2023 ont, semble-t-il, été dissipés. Du moins pour l’heure, après la réunion du Conseil international des Jeux (CIJ) tenue lors de la semaine écoulée à Madagascar. Même si les représentants des îles ont déchanté en découvrant, jeudi matin, l’état d’avancée de la construction de la piscine olympique de Majunga, mais rassurés ensuite après une visite au complexe sportif privé sis à 30 km d’Antananarivo, la capitale. En somme, Madagascar a tenté de rassurer ses hôtes en précisant ses intentions le temps de cette visite de trois jours. Un mois après avoir réaffirmé sa volonté d’organiser les Jeux et ce, par le biais d’une visioconférence convoquée par le président du Comité olympique malgache, Thierry Siteny Randrianasoloniaiko. Celui-là même qui préside l’Union africaine de judo et qui demeure surtout un éventuel candidat à la présidence malgache ! C’est du reste cette démarche qui avait, à un moment donné, jeté un froid politique sur l’organisation de ces Jeux, laissant ainsi planer un long moment de doute.
Désormais, les feux semblent être passés au vert. Restons tout de même prudents, d’autant qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer avec les Malgaches. La preuve: le récent faux-bond de dernière minute aux Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien. Une démarche, voire un manque de respect, qui n’a pas été apprécié, forçant du coup le comité organisateur à revoir ses engagements au niveau du calendrier des compétitions.
Espérons que Madagascar se montrera beaucoup plus responsable envers la communauté india-océanique cette fois, notamment jusqu’au Jour-J, soit le 25 août 2023. Date annoncée pour le coup d’envoi de cette 12e édition. À huit mois de l’échéance d’ailleurs, la Grande Ile n’a plus le droit à l’erreur. Au cas contraire, ce serait impossible pour une autre île de prendre le relai après un premier départ raté avec les Maldives. Au delà de l’organisation, il serait bon de tirer la sonnette d’alarme et faire réagir tous ceux concernés par la préparation locale. À commencer par le ministère des Sports et certaines de ces fédérations qui pensent que le problème du sport mauricien et ses performances se résoudront à coups de baguette magique ! “Kontinie reve kamarad” !
La bataille, elle se gagnera sur le terrain et au prix de l’effort uniquement. Cela, au terme d’un plan d’action minutieusement préparé par des cadres compétents, respectés et respectables. C’est de là que germera la performance et non sur « l’arbre du hasard. » Ce qui ne semble pas être le cas dans d’autres sphères où certains, visiblement d’un autre temps, pensent, eux, pouvoir atteindre la perfection sans pour autant permettre à leurs présélectionnés de disputer un championnat national !
C’est malheureusement la triste vérité à laquelle nous sommes confrontés. Alors même qu’il reste à peine huit mois avant que ne débutent ces Jeux. Aussi, est-il inquiétant de constater à quel point certains semblent toujours surfer sur la vague des fameux Jeux “Cinq Etoiles” de 2019 et son record de 92 médailles d’or. Conte de La Fontaine : “Le lièvre et la tortue”, dites-vous ? Pourquoi pas !
Alors même que Madagascar a, elle, déjà affiché ses ambitions en maintenant 23 disciplines à ces Jeux. Dans ces conditions, ne devient-il pas urgent de prendre des mesures en conséquence ? Ou sommes-nous suffisamment préparés à y faire face ? On aurait bien aimé y croire, sauf que l’ambiance terne qui a prévalu cette année et, qui plus est, en l’absence même d’initiative de part et d’autres nous empêche, pour l’heure, de faire preuve d’optimisme.
Ce qu’il faut désormais savoir, c’est ce que compte faire le ministère des Sports, afin de permettre au Club Maurice d’être performant à Madagascar. Quant débloquera-t-on enfin les fonds nécessaires pour aider à une préparation digne, afin de pouvoir, une fois encore, jouer les premiers rôles ? D’autant qu’il faut reconnaître que les conditions ne seront certainement pas “Cinq Etoiles” dans la Grande Ile !
Aussi, rares sont ceux qui ont été, pour l’heure, capables de briller à l’échelle continentale et inter-continentale. Et là, il faut être très mesurés dans ses analyses. Ceux qui ont été à la hauteur sont ceux qui ont eu l’opportunité d’aller se préparer à l’étranger ou encore ceux qui y vivent déjà ! Le judoka Rodriguais Sébastien Perrine ayant été l’un des rares sportifs à avoir réalisé un exploit. Celle de s’entraîner à Rodrigues, avec des moyens très limités, tout en étant capable de briller ensuite avec une médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth.
C’est dire qu’il y a urgence et à quel point il est très important pour le ministère des Sports de sortir de sa torpeur, mais surtout le chéquier, afin de financer une préparation raisonnable et respectable. Car, pour l’heure, c’est plutôt en mode “tras-trase” qu’avancent surtout les fédérations les moins fortunées. Les mêmes qui, contre vents et marrées, veulent faire honneur au pays. À l’image du kick-boxing qui sera à sa première participation, mais dont la demande de soutien est restée vaine depuis plusieurs mois !
Alors, que le gouvernement, par le truchement du ministère des Sports, prenne ses responsabilités en lâchant le cordon de la bourse. Car, plus le temps passe, plus il sera encore diffi cile de surmonter l’obstacle malgache qui se profi le déjà à l’horizon !