Cette époque est révolue messieurs. La plèbe en a assez mangé et en a bu tellement de litres de relances de football qu’aujourd’hui ça a du mal à transiter. C’est devenu indigeste ! Le ministre Deven Nagalingum veut faire retrouver au football « ses lettres de noblesse, redorer son blason », comme il aime si bien le dire. Les superlatifs d’ailleurs ne manquent pas.
Mais ce beau discours, nous les avons jadis entendu, et ce, de la bouche de ses prédécesseurs, d’anciens ministres de la Jeunesse et des Sports qui ont élu domicile au Citadell Mall. Mais nous ne sommes plus dupes, messieurs. Maurice pointe aujourd’hui à la 179e place au dernier classement de la FIFA, datant du 18 septembre 2025. Il est bien loin le temps ou Maurice prenait part à la première Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de son histoire sous la houlette de feu Mamade Elahee. C’était en 1974. Ne faites pas le calcul, ses chiffres vous donneront le tournis !
D’ailleurs, sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, le Club M ne fait plus peur dans l’Océan Indien. Et ça fait un long moment que ça dure. Pire, lors de son allocution à l’occasion de la conférence de presse de la relance du football, Vincent Rogers, s’est permis de dire que « c’est facile de s’asseoir et de critiquer » Ah bon ! En tenant de tels propos, ciblerait-il la presse, dont Week-End qui dénonce, avec force, raison et conviction, l’opacité autour de la gestion et du fonctionnement de la Mauritius Football Association (MFA)?
À moins que certains aient la mémoire courte, cette instance ne traîne-t-elle pas des casseroles ? L’état du football ne se retrouve-t-il pas dans une situation catastrophique depuis la prise de fonction de Samir Sobha depuis 2014 ? Est-ce donc la faute des journalistes si le football local ne parvient même plus à s’affirmer au niveau régional ?
Maubarak Boodhun, Senior Advisor du ministre et maître de cérémonie, parle lui de ce projet de relance comme d’un « bébé qui a pris naissance avec les trois papas que sont Deven Nagalingum, Samir Sobha et Vincent Rogers. » Que ne faut-il pas entendre de nos jours pour faire plaisir ? Une blague de mauvais goût, dites-vous ? Vraisemblablement, et ce ne sont certainement pas nos fidèles lecteurs et les amoureux du ballon rond qui diront le contraire.
ANDY BERTHELOT