L’assemblée générale de la Fédération mauricienne de judo (FMJ) a décidé de ne pas accéder à la demande d’affiliation de Cassis Fraternel ! Cela, en dépit du fait que ce club, présidé par Joseph Mounawah, ancien directeur de la fédération, se soit soumis aux 28 exigences imposées ! Précédemment, il avait été indiqué à Cassis Fraternel que des documents manquaient sans cependant en préciser lesquels, avant qu’il ne reçoive finalement cette réponse désinvolte : “Your application for affiliation of your Club has been rejected” ! Là également… sans aucune explication !
C’est le ministre de la Jeunesse et des Sports, Deven Nagalingum, qui a indiqué à Week-End, il y a une semaine, la situation dans laquelle se retrouve le club de la capitale. Il était lui-même étonné d’apprendre que la correspondance de la FMJ n’avait pas fait état de la raison derrière ce refus, si ce n’est que cette décision avait été prise par l’assemblée générale ! Désormais, le ministre dit avoir demandé la raison à la fédération qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier d’injuste, pour le moment.
La façon de faire de la FMJ ne nous étonne guère en tenant compte de tout ce qui s’est passé depuis janvier 2019 à ce jour, notamment à l’heure où des élections avaient été organisées par un Caretaker Committee suivant la dissolution de l’ancien comité directeur début 2017. La démarche faisait suite à une décision conjointe du Comité olympique mauricien (COM) et du ministère des Sports, alors sous la tutelle de Stephan Toussaint. Faut-il aussi préciser qu’un Forensic Report financé, en partie des fonds de l’État, avait interdit aux membres de l’ancien comité directeur de faire partie de la fédération. Et pourtant, Josian Valère a bien été candidat et élu à la présidence sans que le COM et l’ancien ministre ne trouvent quoi que ce soit à dire !
Josian Valère a même été réélu fin 2022 pour un deuxième mandat, puis en juillet de cette année pour un trois à la suite à l’issue, cette fois, des élections tenues en sourdine ! Alors que pourtant, le ministre Nagalingum s’était pourtant personnellement investi en organisant plusieurs réunions de médiation, afin que les 18 clubs pénalisés d’une affiliation depuis mars 2019 puissent enfin être reconnus. Cassis Fraternel, qui avait porté plainte contre la FMJ devant le Tribunal arbitral des Sports, avait même pris la décision de faire machine arrière dans le but de favoriser une sortie de crise.
Aussi révoltant soit-il, les clubs pénalisés n’ont été officiellement informés par la FMJ de sa décision de ne pas les reconnaître qu’en décembre de l’année dernière, soit six ans plus tard ! La raison évoquée par la fédération: leurs demandes étaient en suspens parce que “your club is mentioned in a case” contre la fédération devant le TAS ! Aucune affiliation n’était considérée “pending deliberation by the Sports Tribunal”, alors que seul Cassis Fraternel avait porté plainte contre la FMJ !
Pire, la décision de la FMJ de priver tous ces clubs d’une affiliation a, selon Joseph Mounawah, exclu plus de 300 jeunes de compétitions, mais surtout des facilités qui sont pourtant offertes gratuitement par le gouvernement pour la pratique d’une activité sportive. Qui plus est, ces jeunes doivent payer, à chaque fois, une licence spéciale de Rs 500 et des frais de participation de Rs 200 en cas d’une invitation pour participer à une compétition de la fédération ! Contrairement aux clubs affiliés, dont les jeunes ne payent qu’une fois l’an pour les frais d’une licence !
Ces conditions aussi déplorables qu’injustes ont d’ailleurs poussé Cassis Fraternel et d’autres clubs à bouger à La Réunion, aux Seychelles ou en France parfois, afin de pouvoir s’exprimer sur un tatamis ! Cela, aux frais du club, des sponsors et des parents. Désormais, précise Deven Nagalingum, Cassis Fraternel devra porter à nouveau plainte auprès du TAS, tout en donnant la garantie que le cas sera traité dans les meilleurs délais. Le ministre a aussi promis que des actions seront prises en conséquence, dépendant des retombées du TAS ! Ceux concernés n’attendent désormais de voir pour enfin croire !
Cuillère de bois : La FMJ continue à ternir l’image du judo
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