La Liverpool Football Club Academy n’est, comme attendu, plus d’actualité depuis mai dernier. Désormais, c’est le centre d’excellence qui a pris la main au complexe de Côte d’Or depuis quelque temps. Selon le Chairman du Mauritius Multisports Infrastructure Limited (MMIL), Michael Glover, également directeur de ce centre d’excellence, ce projet inspiré par la réussite du centre national de formation de football (CNFF), commence à prendre forme. Le responsable technique, nommément le Français Yann Danielou, un ancien responsable du centre de formation de Marseille, est déjà à pied d’œuvre et d’autres développements sont à prévoir, affirme Michael Glover.
« Dès que je suis arrivé à Côte d’Or, je me suis très vite intéressé à ce qui se passait à la Liverpool Academy. Je me suis rendu compte qu’on dépensait beaucoup trop d’argent, mais que Maurice ne disposait pas de professionnels au bout de cinq ans », déclare d’emblée Michael Glover. Plusieurs discussions se sont alors tenues avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Deven Nagalingum, avant que le projet ne soit porté devant le Conseil des ministres.
Des contacts ont alors été pris avec l’ancien directeur technique national, François Blaquart, le concepteur du CNFF à Réduit. « Nous avons opté pour un retour au système français, lequel a porté ses fruits avec la création du CNFF. Nous avons même eu la chance d’avoir un premier joueur semi-professionnel (Désiré Périatambee à Auxerre) et quatre autres qui ont évolué à l’étranger peu d’années après », fait remarquer Michael Glover. C’est dans ce contexte qu’il dit avoir aussi fait appel à Vincent Rogers, ancien président du CNFF, qui connaît très bien les rouages.
Yann Danielou,le détonateur
Il précise que plusieurs sessions de travail ont eu lieu, menant ensuite à l’arrivée de Yann Danielou comme responsable technique. « Yann est un cadre reconnu. C’est lui qui avait permis au centre de formation de Marseille de remporter la Gambardella après 40 ans ! Il a une très bonne expérience en la matière et je peux le confirmer après l’avoir vu à l’œuvre. »
Michael Glover explique que beaucoup de choses ont changé depuis, commençant par la réduction drastique du nombre de stagiaires. « Comment peut-on optimiser le progrès quand nous avons 250 jeunes à gérer dans un centre d’excellence ? Ce n’était pas possible, d’où la décision de passer graduellement à 70 », souligne-t-il. Idem pour le nombre d’entraîneurs, qui passe, selon lui, de 21 à 8.
D’ici deux ans, précise Michael Glover, on devrait voir une évolution technique de ceux faisant partie de ce centre. « J’assiste régulièrement aux entraînements et je peux vous dire qu’il y a beaucoup d’engouement. C’est de bon augure. Passer à cinq séances par semaine est aussi obligatoire si nous voulons nous mettre à niveau et avoir des résultats », avance-t-il.
Le directeur du centre ajoute que des projets d’échanges avec des clubs français sont aussi d’actualité. « Grâce aux contacts de Yann, quelques clubs ont déjà exprimé leur désir de nous donner un coup de main. » Si les déplacements ne font, pour l’heure, pas partie de l’agenda, en revanche, le centre d’excellence sera bien présent, dit-il, lors du tournoi prévu à Maurice en décembre qui réuniraMaurice, La Réunion et Madagascar, entre autres. Quant à la participation locale, le centre sera engagé, dès la prochaine saison, en première division.
Ce qui est aussi très important, précise le directeur du centre, c’est le développement académique. « Déjà, nous travaillons sur le transfert des joueurs vers des collèges situés dans les alentours de Côte d’Or. Ce qui facilitera leur venue aux entraînements. Notre objectif n’est pas seulement le football, mais aussi le développement académique des jeunes », fait-il ressortir. Faut-il aussi que le stagiaire se sente considéré, d’où les facilités qui lui seront offertes, avec l’aide des sponsors. « Les fonds seront gérés par une fondation déjà existante et composée de personnes compétentes et intègres », avance Michael Glover avant d’ajouter: « Grâce à ce soutien, les jeunes auront des équipements, y compris des crampons, mais aussi un repas, comme au temps du CNFF. Ce qui ne manquera pas de les motiver », précise Michael Glover.
Les écoles primaires impliquées
D’autre part, explique notre interlocuteur, il a fallu faire un peu de ménage au niveau de la quantité. Dans ce contexte, la catégorie des U12-U13 ne fait plus partie de l’organigramme et quelques-uns des U13 sont passés avec les U14-U15. Quant aux petits, ils seront encadrés au niveau des écoles de foot, d’ici la rentrée de janvier 2026. « La réouverture des écoles de foot est une nécessité et tout sera pris en charge par le ministère des Sports. Les meilleurs intégreront ensuite les centres régionaux, qui seront au nombre de 12, y compris Rodrigues. »
La base, elle, sera puisée dans les écoles primaires (9-11 ans) par le biais du foot à 5 et du foot à 7. « Avec le ministre Nagalingum, nous avons jugé primordial de faire revivre la base et de recréer cette chaîne menant jusqu’au centre d’excellence de Côte d’Or », conclut Michael Glover, tout en précisant que ce projet au niveau des écoles primaires sera conjointement pris en charge par le ministère des Sports et celui de l’Éducation.