Bien que l’armée israélienne interdise aux journalistes d’entrer dans ce qui reste de la bande de Gaza, les images du génocide qu’elle perpétue continuent d’affluer sur les chaînes d’informations. Alors que l’extermination des Juifs par les Nazis dans les camps de concentration, pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été tenue secrète, les images de celle des Palestiniens de Gaza par les Israéliens sont diffusées quotidiennement à la télévision. On a ainsi pu suivre, pratiquement en direct, les différentes étapes de la réaction armée israélienne, sa vengeance en fait, à l’attaque terroriste commise par le Hamas en octobre 2023, tuant des milliers de civils israéliens et capturant des centaines d’autres en otages. Une réaction « biblique », destinée à anéantir le Hamas au départ, qui s’est rapidement transformée en une stratégie militaire pour effacer de la surface de la terre la bande de Gaza et ses plus de deux millions d’habitants. Sous prétexte de « finir » le Hamas, organisation politique qui avait été autrefois soutenu et financé par… Benjamin Netanyahu ! Depuis la fin de 2023, Israël bombarde systématiquement la bande de Gaza – avec des bombes vendues principalement par l’industrie armée américaine – pour atteindre cet objectif. S’il faut prendre à la lettre la loi du talion qui encourage la pratique de l’ « œil pour œil, dent pour dent », qu’Israël brandit pour justifier son action, il ne faut pas oublier qu’elle stipule que la punition infligée au coupable doit être proportionnée au dommage qu’il a causé. Or, depuis la fin de 2023, l’armée israélienne continue à bombarder systématiquement, scientifiquement, la bande de Gaza qui n’est plus qu’un amas de ruines. Ne parvenant pas à venir à bout de la résilience des Gazaouis – y compris les vieillards et les enfants – avec ses bombes, l’armée israélienne utilise une autre « stratégie » pour atteindre son objectif : la famine. Dont voici la définition : « Un état de pénurie alimentaire grave s’étendant sur une longue durée et qui conduit à la mort des populations. »
Depuis des mois, l’armée israélienne a encerclé la bande de Gaza et, au départ, n’autorisait l’accès aux convois humanitaires chargés de vivres et de médicaments qu’au compte-goutte. Au fur et à mesure, le nombre de convois autorisés a été drastiquement réduit malgré les protestations des organisations internationales et des ONG, que l’État israélien refuse de prendre en considération. La pénurie alimentaire organisée a conduit à la situation que l’on a pu découvrir cette semaine grâce aux images des réseaux sociaux relayés par les chaînes de télévision : des Gazaouis, dont des enfants, affamés par l’armée israélienne, se battant pour les colis d’un rare convoi humanitaire autorisé. Ces images insoutenables d’hommes, de femmes et d’enfants se battant pour un sac de farine ou une boîte de conserve témoignent – si l’on en doutait encore – qu’un génocide est en cours dans la bande de Gaza, au vu et au su du monde entier et des pays qui se disent les défenseurs des droits humains.
Des pays qui veulent que le reste du monde suivent leurs directives, mais qui se gardent bien d’intervenir pour mettre fin à ce qui se passe à Gaza, en dehors de quelques condamnations du bout des lèvres et de résolutions votées, mais jamais mises en pratique dans les instances internationales. Est-ce que ces grandes démocraties, qui prétendent gérer le monde, attendront que tous la Gazaouis – vieillards, femmes et enfants, soient morts – exterminés, comme le disait un ministre israélien – de faim ou sous les bombes pour obliger le chef de gouvernement israélien de mettre fin à cette guerre qui n’est, en fait, qu’un génocide à peine déguisé ? Combien faudra-t-il encore de morts à Gaza pour que la « communauté internationale » se décide enfin à réagir – et pas seulement au niveau des déclarations verbales et des propositions – pour un cessez-le-feu ? Revenons sur les images de Gaza de cette semaine qui ont choqué, à juste titre, le monde entier. Eu égard à la manière dont fonctionne la propagande israélienne, on peut se demander si cette situation n’a pas été créée, mise en scène, pour dégrader, déshumaniser d’avantage l’image des Palestiniens et justifier la « stratégie » d’extermination de Benjamin Netanyahu ? Il faut aussi se demander comment les Israéliens, qui se sont longtemps drapés dans leur statut de descendants des victimes de la solution finale des nazis, peuvent soutenir leur premier ministre, leur gouvernement et leur armée qui pratiquent, contre leurs voisins palestiniens, la même politique génocidaire que celle que les nazis ont utilisée contre leurs parents ?
Jean-Claude Antoine
Gaza : Combien faudra-t-il encore de morts ?
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