Hippisme : Vincent Allet riposte

Après avoir rendu sa PML suspendue à la GRA, Vincent Allet contre-attaque et demande une révision judiciaire

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La motion examinée par la cheffe juge demain au lieu du 4 septembre

Vincent Allet fait de graves révélations à l’effet  que Jean Michel Lee Shim lui avait dit qu’il n’y aurait pas de course le samedi 1er octobre 2022, sans en dire plus

L’enregistrement de la conversation téléphonique a été bel et
bien tronquée, constate un expert en la matière

Ce qui était un simple bras de fer entre l’entraîneur Vincent Allet et le magnat des paris Jean Michel Lee Shim, qui a obtenu de la GRA de suspendre la PML de l’entraîneur, une bataille juridique de haute facture entre le premier nommé et la Gambling Regulatory Authority, People’s Turf PLC, Jean Michel Lee Shim et Khulwant Kumar Ubheeram est maintenant engagée. La cheffe juge Rehana Gulbul, qui avait initialement repoussé au 4 septembre l’écoute de la motion de judicial review et de renverser la suspension de la PML de Vincent Allet, l’a finalement fixée à demain lundi 24 juillet suite à une demande expresse en ce sens de Me Domingue. Hasard du calendrier oblige, sera également entendu en ce jour la motion de la MTSCL contre le Redundancy Board pour un Certiorari Order concernant les 192 employés visés par un licenciement !

Après la suspension de sa Personal Management Licence (PML), décidée unilatéralement par la GRA à la suite d’une plainte logée par PTP, par le biais de son homme de loi, Me S.S. Murday, Vincent Allet a surpris plus d’un en rendant sa licence (PML) pour ensuite saisir la Cour suprême en soumettant une motion de demande d’autorisation d’une judicial review et d’une suspension de la suspension de la PML de Vincent Allet par l’entremise de son avouée Me Dya Ghose-Radhakeesoon

Accompagnant cette motion, figure un affidavit déjà servi à PTP. Désormais, cette affaire a pris une tout autre tournure, une dimension hors norme, avec l’affidavit juré par Vincent Allet dans lequel ce dernier fait de troublantes révélations qui sont venues jeter le doute et la confusion dans l’esprit des turfistes et des Mauriciens en général.

Menaces de JMLS

Dans son affidavit, Vincent Allet fait effectivement une choquante confession concernant une conversation en tête à tête avec Jean Michel Lee Shim en présence d’un de ses propriétaires, en l’occurrence Vimal Damry, le 29 septembre 2022 à l’hôtel Labourdonnais, lieu de rencontre privilégiée du magnat des paris, comme celle avec Kamal Taposeea en 2022. Vincent Allet dit dans son affidavit : « Le ou vers le jeudi 29 septembre 2022, j’ai eu une réunion à l’hôtel Le Labourdonnais avec Jean Michel Lee Shim en présence de Vimal Damry. Au cours de cette conversation, il m’a dit que je devrais aligner des chevaux chaque fois que PTP organisera la journée. Je lui ai dit que je ne prends des ordres avec personne et que je ferai comme bon me semble. Il n’était pas satisfait de ma position et il a dit que si je ne coopérais pas, il ferait de sorte que mon écurie ferme ses portes et qu’il lâchera la Mauritius Revenue Authority à mes trousses. »

JMLS avait annoncé : « Pas de course le 1er octobre »

Vincent Allet va plus loin en ajoutant : « De plus, lors de notre conversation, Jean Michel Lee Shim m’a dit de ne pas aligner de chevaux lors de la réunion de la MTCSL qui devait se tenir le samedi 1er octobre 2022 où j’avais déjà 3 entrées depuis le mardi 27 septembre 2022 qui comprenaient Talisman et Emerald Band. » Week-End a vérifié cet élément d’information et il s’avère que les trois chevaux entrés pour la journée du samedi 1er octobre, soit la veille de la Medine Maiden Cup, étaient : Talisman, Emerald Band et King of Tara.

Rappelons que le mois d’octobre 2022 était marqué par une double journée, organisée par la MTCSL, celle de samedi était suivie 24 heures plus tard par la Maiden Cup Day. Vincent Allet poursuit en disant que Jean Michel Lee Shim devait lui ordonner de scratch ses trois chevaux des entrées, le vendredi 30 septembre 2022. Toutefois, le plus grave et le plus choquant, voire troublant, est que selon l’entraîneur, Jean Michel Lee Shim lui avait confié qu’il n’y aurait pas de course le samedi 1er octobre, sans cependant avancer de raison.

Coïncidence ou pas, l’île Maurice entière sait que cette fameuse journée du 1er octobre avait démarré avec une bonne heure de retard, car la piste du Champ de Mars avait été sabotée et piégée. Du reste, Vincent Allet en fait état dans son affidavit en rappelant avec force détails que des clous, des morceaux de fer et des pièges avaient été trouvés sur l’hippodrome du Champ de Mars. Une enquête policière avait été ouverte, mais malgré l’arrestation de certaines personnes, aucune d’elle n’a été inculpée jusqu’ici.

Par ailleurs, il est bon de souligner, primo, que ni le PMO, ni la GRA, ni la HRD et encore moins la COIREC n’avaient réagi à cet attentat manqué et, secundo, que PTP avait tenu une conférence de presse pour dire qu’il allait offrir Rs 50 000 à celui qui aiderait l’enquête à progresser de façon significative. Personne n’est venu de l’avant pour dénoncer qui que ce soit, sans oublier que les images des caméras de Safe City n’avaient curieusement rien fourni de concret, et que la police, prompte à arrêter les dénonciateurs du régime, est au point mort dans cette affaire !

Déductions illégales des “stakes money”

En ce qui concerne les stakes money, dans cet affidavit, Vincent Allet affirme que pour la saison de course de 2023 organisée par PTP et qui a débuté en mars, les dotations ont été réduites de 50% à partir du mois de mars. Le 8 juillet, ces dotations ont été de 50% encore. Le vendredi 7 juillet, Vincent Allet dit avoir reçu un appel de son collègue entraîneur Chandradutt Daby, alors qu’il était en compagnie d’un propriétaire, chez lui à Grand-Gaube, notamment Brian Tudor. Chandraduth Daby l’informait que d’énormes déductions avaient été prélevées pour l’entretien de la piste par PTP, pour la 14e journée, tenue le 24 juin.

Enregistrement tronqué selon un expert

Il dit avoir appelé le Chief Executive Officer K. K. Ubheeram, mais il n’a pas répondu à son appel. Ce dernier, raconte Vincent Allet dans son affidavit, a retourné son appel à 21h35, appel qu’il a raté. Il l’a rappelé immédiatement et leur conversation a duré 4 minutes et 38 secondes. Tous ces appels ont été effectués sur WhatsApp et sur haut-parleur, précise Vincent Allet, qui voulait que son propriétaire Louis Bryan Tudor puisse prendre connaissance de la teneur de cette conversation. Vincent Allet affirme qu’il a dit à K. K. Ubheeram qu’il le tenait responsable de ces déductions illégales, car il est le CEO de PTP.

Vincent Allet a annexé une transcription de la partie tronquée de l’enregistrement audio de la conversation qui a été publiée par l’organe de presse de PTP et de Jean Michel Lee Shim. Il est à noter que Vincent Allet dit avoir demandé à un expert, Renaud Bax, de Servi Qual, d’examiner l’enregistrement audio tronqué sur le site Web du journal de Lee Shim et il a remis une copie de son rapport avec l’affidavit juré. Renaud Bax a conclu qu’il manque des parties à la conversation originelle et que l’enregistrement audio contient des bruits de grattement révélateurs. Il a également estimé qu’il est évident que l’enregistrement audio a été soumis à des modifications et des coupures à divers moments. Plusieurs indicateurs suggèrent fortement une altération ou des altérations intentionnelles dans l’enregistrement audio.

Compte tenu des faits tels qu’ils ont été exposés, Vincent Allet est d’avis que la décision prise par la GRA de suspendre sa Personal Management Licence est arbitraire et injuste, et devrait être revue pour des raisons qu’il a énumérées dans son affidavit.

Vincent Allet demande donc que la Cour lui accorde a) : une autorisation de réclamer une judicial review pour que ladite décision prise par la GRA soit annulée, b) : une ordonnance pour suspendre immédiatement la décision prise en attendant un verdict final de la Cour et ; c) : tout redressement supplémentaire ou autre que le juge estimera nécessaire.

Sabotage du Champ de Mars le 1er octobre 2022 — Une réouverture de l’enquête s’impose

Les révélations de Vincent Allet dans l’affidavit qu’il a juré et qui concernent les deux journées de la MTCSL les 1er et 2 octobre sont plus que troublants et bouleversants. Ses révélations faites dans un affidavit, et déposé en Cour suprême, viennent jeter le doute et la confusion dans l’esprit des turfistes, surtout dans celui des dirigeants du MTC et de la MTCSL visés au premier chef pour porter atteinte à leur capacité d’organisateurs des courses.

Il y a effectivement trop de coïncidences pour ne pas se poser des questions sur cette fameuse journée du 1er octobre, où la piste du Champ de Mars avait été sabotée. Des vis, des bouts de fer ainsi que des pièges avaient découverts par les employés de la MTCSL lorsqu’ils ont inspecté la piste vers 7 a.m. On pourra toujours reprocher à l’auteur son silence sur ce qu’il savait; mais l’important c’est qu’il a finalement franchi le pas; et c’est tant mieux. Pour l’histoire, pour le pays, pour nos enfants, tous les autres qui savent encore plus doivent se manifester. Il faut nettoyer le pays de cette salissure manquée, mais toujours dans nos mémoires !

Qui a pu faire ça ? En plus de 200 ans d’histoire, le MTC n’a jamais été victime d’un tel sabotage. Tout le monde était estomaqué et sidéré car, visiblement, les auteurs de cet acte de barbarie voulaient faire du mal aux jockeys, aux chevaux, mais surtout au MTC. Qui en voulait autant au MTC ? À qui aurait profité le crime ? La réponse à cette question coulait de source, mais personne n’osait en dire plus. Même la Gambling Regulatory Authority, la Horse Racing Division et surtout la COIREC s’étaient murées dans un silence qui ne pouvait qu’amplifier la colère des turfistes et semer encore plus le doute qu’ils savaient aussi plus qu’ils ne le disent…

Jean Michel Lee Shim a-t-il avoué à Vincent Allet en présence de Vimal Damry qu’il n’y aurait pas de course le samedi 1er octobre ? Si oui, pourquoi ? Est-il vrai que Jean Michel Lee Shim lui a dit que s’il ne retirait pas ses chevaux de la journée de samedi, il pourrait avoir des ennuis, en voyant notamment son écurie fermer ses portes et la possibilité de voir la Mauritius Revenue Authority à ses trousses ? Jean Michel Lee Shim a-t-il vraiment invité Vimal Damry à prendre deux chevaux en lease avec lui pour les confier à Vincent Allet ?

Vincent n’a aucune raison de ne pas dire la vérité. De ce fait, toutes ces questions méritent des réponses claires et nettes. La police, la GRA et le PMO ont le devoir de faire jaillir la vérité, d’interroger le magnat des paris dès son retour, et pas éviter de la faire comme dans l’affaire de harcèlement allégué de Mma Kwan Tat ?

Il y a aussi la façon dont l’enquête a été menée, car il n’est un secret pour personne que ce dossier a changé de main en plusieurs occasions, avant de tomber dans les oubliettes, sans oublier l’absence des images de la CCTV du Safe City Network.

Tout compte fait, nous sommes toujours à la case départ, mais les révélations de Vincent Allet dans son affidavit sont très inquiétantes dans un pays où la drogue et la mafia ont mis la main sur le law and order. Plus que jamais, ce sont à des pays étrangers que nous devons faire appel, car dans l’état actuel de nos institutions gangrénées et chatwatisées, la vérité n’émargera jamais, et même nos dirigeants politiques et leurs familles pourraient devenir des cibles lorsqu’ils auront perdu tout contrôle. Comme ça a été le cas en Haïti et au Sri Lanka ces derniers temps !

Si les révélations sont avérées et prouvées, la police doit obligatoirement rouvrir l’enquête sur le sabotage du Champ de Mars et les coupables doivent être punis et sanctionnés de façon exemplaires, car il y avait la volonté de tuer ce jour-là, si les employés de la MTC/MTCSL n’avaient pas découvert le pot aux roses…

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