Il y a ce vieux cahier, au fond d’un tiroir,
avec des fleurs pressées entre les pages,
et mon histoire écrit à l’encre bleue.
Il y a le soleil du matin
qui danse sur le parquet
pendant que tu verses le café.
Il y a toi, qui souris sans raison
tout en regardant à travers les rideaux.
Il y a moi, qui dépose ces quelques mots
comme un bouquet oublié sur le pas d’une porte.
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Il y a ces rires qu’on n’a pas vu venir,
Ces silences qui sont comme des coussins moelleux
Ces parfums qui se souviennent,
et des senteurs qui apaisent.
Il y a ton regard quand tu vois ton enfant dormir
Le monde ralentit, le temps ne fait plus de bruit.
Je viens écrire ces mots intimes
avec les miettes du quotidien,
les sourires discrets,
et les gestes sans lendemain.
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Je viens aussi te dire que le bonheur,
ce n’est pas une fête sans fin,
mais une lampe allumée même sur les chemins obscurs.
Toi, qui parles aux fleurs et connais le nom des nuages,
Tu tiens le monde avec des mots simples
et trouves ton bonheur dans les choses ordinaires
Toi, qui apporte tes folies et tes rêves
juste pour faire rire quelqu’un.
Tu pleures parfois, sans jamais t’apitoyer.
Toi qui voudrais être une étoile
Non pas pour briller mais pour faire rêver ceux qui dans la nuit ont du mal à avancer.
La ballade des gens heureux
Ne se fait pas en haut d’une vague ou d’une tour
Ni ne s’écrit en Une des journaux
Elle se vit avec amour, honnêteté
et avec le courage d’être soi
Elle se vit dans la simplicité du quotidien
Le nostalgique vit dans le passé et l’anxieux s’inquiète du future
Toi, tu dis que le future c’est le présent de chaque instant
Et le présent c’est là où tu dois être
Je viens donc t’inviter, ici, à la ballade
La ballade des gens heureux
Il y a des voyeurs et des voyous
qui scrutent, qui veillent, pour mieux assassiner
Ils scrutent la vie, veillent les faiblesses, assassinent les rêves
Leur présence fait plus de bruits que des cris d’une femme éplorée
Approchez ! voyeurs, voyous !
Je vais vous chanter la ballade des gens heureux
Mais dis-moi, connais-tu ces larmes
Ces larmes qu’on ne pleure jamais ?
Et dis-moi encore, sais-tu ce que c’est que d’avoir le corps qui pleure
sans qu’aucune larme n’inonde ton visage?
Comment parlerais-tu de la ballade des gens heureux
A ceux qui connaissent ces moments douloureux ?
Il y a des soirs où le silence
laisse la place à de lourds soupirs
Ils portent ce que les mots n’osent plus dire.
Et tu tiens bon, sans le dire,
et moi je t’écris cette ballade,
La ballade des gens heureux.
(Inspiré de la chanson La ballade des gens heureux de Gérard Lenorman)