Le bluff n’est pas notre tasse de thé !

Ainsi, certains à l’Association mauricienne de handball (AMH), ont décidé, pour la deuxième fois en moins de deux mois, d’aller à l’encontre des lois ! D’abord, en convoquant illégalement une assemblée générale spéciale le 9 avril et permettre aussi aux clubs, qui n’avaient pourtant aucun droit de vote, de participer à la constitution d’un comité transitoire. Ce même comité, constitué illégalement, qui a ensuite programmé des élections au 28 mai, forcément aussi illégales, pour des raisons évidentes.
Déjà, aux dires de certains, Week-End avait bluffé en affirmant, dans sa publication du 13 avril, l’illégalité de cette démarche. Qu’est-ce qu’un bluff au juste ? Selon le dictionnaire, il « désigne une attitude ou une action destinée à tromper sur ses forces ou ses possibilités réelles, afin de faire illusion ou d’impressionner. » En d’autres mots, que nous sommes des menteurs ! Or, à tous ceux que cela concerne, sachez que le bluff n’a jamais été notre tasse de thé. Nos articles sont toujours basés sur des faits et non sur l’à-peu-près comme le font malheureusement certains au point où aujourd’hui, le handball se retrouve à l’agonie.
Comment d’ailleurs des personnes qui se disent dirigeants sportifs ne sont-ils même pas au courant des propres lois qui régissent leur fédération ? N’est-ce pas cela du bluff, messieurs ? Qui a violé les Rules & Regulations de l’AMH en convoquant, de façon désinvolte, voire très grave, une assemblée générale spéciale illégale menant à l’organisation des élections qui deviennent forcément illégales ? Qui a demandé aux clubs de payer les frais d’affiliation alors que le compte bancaire de l’AMH est gelé ?
Avouez que cela fait quand même un peu trop, n’est-ce pas ? Dans ces conditions, comment certains, qui ont clairement un mal fou à interpréter leurs propres règlements, peuvent-ils prétendre être en mesure d’organiser des élections ? C’est pour autant de raisons que nous estimons nécessaire que le ministère des Sports prenne désormais les choses en main en mettant un frein à l’assemblée du 28 mai, s’il a vraiment à coeur de mettre de l’ordre dans le sport.
Posons-nous aussi cette question: pourquoi le handball se retrouve aujourd’hui dans une impasse aussi compliquée ? Cette discipline s’est-elle appuyée sur une administration saine et professionnelle ou a-t-elle été gérée au petit bonheur ? Ce qui est certain, c’est que le handball n’a jamais décollé pendant des décennies et il ne faut pas chercher loin pour comprendre le pourquoi et le comment.
Pire, les problèmes n’ont cessé de s’accumuler ces dernières années avec notamment ce jugement de la Cour Suprême sommant l’AMH de régler les Rs 10M dues au prestataire Gérald Alcindor ! Résultat d’une folie démesurée de certains à vouloir organiser à tout prix des Mondiaux juniors de beach handball 2017, alors que Maurice n’est même pas capable de briller dans l’océan Indien !
Il y a également le cas d’indiscipline rapporté aux Jeux des Iles à Madagascar impliquant une mineure et un adulte et dont on attend toujours officiellement le dénouement. Qu’en est-il des chèques signés au nom de l’AMH par un ancien dirigeant, l’année dernière, alors qu’il ne fait plus partie de la fédération ? Qu’en est-il des explications attendues concernant un item dans les comptes de…2021 !
Tout cela pour dire à ces messieurs que nous ne bluffons pas et, forcément, le jour viendra où il faudra rendre des comptes. Car, n’oubliez pas que l’argent qui est mis à la disposition du handball pour son développement n’est ni la propriété du ministère des Sports et encore moins celui de l’AMH. Cet argent, il ne faut pas l’oublier, est puisé des fonds publics !
Il était donc impératif de mettre les points sur les i face à une situation qui n’a que trop duré. Si le handball s’est retrouvé au pied du mur ces dernières années, ce n’est pas de notre faute, mais bien celle de ceux qui ont été élus pour administrer cette fédération et qui ont ensuite lamentablement failli à leurs responsabilités !
Pour autant de raisons, le ministère des Sports gagnerait vite à sortir de sa torpeur et réclamer l’arrêt immédiat des procédures menant aux élections du 28 mai. C’est la seule issue possible pour remettre le handball sur la voie de la légalité et d’écarter, pour de bon, ceux qui ont trop nui
à cette discipline !

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Jean-Michel Chelvan

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