Le successeur du pape François : Léon XIV, un pape inattendu pour un monde en mutation

Élu après le conclave le plus rapide du siècle, la messe d’inauguration aura lieu le 18 mai

- Publicité -

À 18h07 (heure de Rome), ce jeudi 8 mai, la fumée blanche s’élève de la chapelle Sixtine. En quelques secondes, la place Saint-Pierre s’embrase d’émotion. Des milliers de fidèles, pèlerins et touristes accourent, portables levés, prières murmurées. L’Église catholique a un nouveau pape. Et il vient d’Amérique.

Léon XIV, ancien cardinal Robert Francis Prevost, devient le 266e successeur de saint Pierre. Son élection, conclue en seulement un jour et 24 minutes, constitue l’un des conclaves les plus rapides du siècle. Jamais pressenti par les observateurs, son nom n’était sur aucune liste des favoris. Et pourtant, il apparaît radieux, une heure plus tard, sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, saluant les foules dans un mélange d’humilité et de calme. « La paix soit avec vous tous », lance-t-il, dans un espagnol limpide. « Sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous, nous avancerons. »

- Publicité -

Le soir même, il célèbre une messe privée avec les cardinaux électeurs dans la chapelle Sixtine. Le Vatican annonce dans la foulée que la messe d’inauguration officielle de son pontificat se tiendra le dimanche 18 mai, sur la place Saint-Pierre, en présence de nombreux chefs d’État, représentants religieux et délégations internationales.

Un pape consensuel

- Advertisement -

venu de l’ombre

Né Robert Francis Prevost, originaire de Dolton, une banlieue paisible de Chicago, il entre très jeune au séminaire. Missionnaire de l’ordre des Augustins, il passe près de vingt ans au Pérou, où il devient évêque puis archevêque. Peu médiatisé à Rome, sa nomination comme cardinal remonte à 2023. Certains estimaient que son passeport américain jouerait contre lui dans le conclave. Il le pensait lui-même.

Mais son expérience pastorale, sa proximité avec les pauvres et son style direct ont convaincu les cardinaux. Dans un monde catholique divisé entre tradition et réforme, il est apparu comme un homme de ponts et d’équilibre. Comme son sourire et sa voix douce l’ont laissé percevoir dès sa première apparition publique. « Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui dialogue, qui reste toujours ouverte », a-t-il déclaré dans ses premières paroles.

Entre tradition et

engagement social

À 69 ans, Léon XIV se sait attendu. Son homélie inaugurale, retransmise par le Vatican, a été particulièrement marquante : « Dieu m’a appelé à travers votre élection pour être un administrateur fidèle de l’Église, afin qu’elle soit une arche de salut, voguant sur les eaux de l’histoire, et un phare qui éclaire les nuits sombres de ce monde. »

Il a également lancé un avertissement clair à l’Église : elle doit aller là où la foi est marginalisée, là où la technologie, l’argent, le succès ou le pouvoir ont pris le pas sur l’espérance spirituelle « Même aujourd’hui, dans de nombreux milieux, la foi chrétienne est considérée comme absurde, bonne pour les faibles ou les ignorants… Ce sont précisément ces lieux que notre mission doit rejoindre. »

Léon XIV s’inscrit dans la continuité spirituelle et sociale de François, dont il partage les combats contre la pauvreté, pour la paix, l’accueil des migrants et le dialogue interreligieux. Mais il apporte aussi une solide formation en droit canon et une stature apaisante, capable de rassurer les courants plus conservateurs de l’Église.

Sa longue expérience latino-américaine, sa double nationalité américaine et péruvienne, et son enracinement dans la vie des communautés populaires font de lui un pape profondément universel. Certains le surnomment déjà « le moins Américain des Américains ».

Sa famille, restée aux États-Unis, le décrit comme un homme modeste, sportif, un peu taquin, qui lave sa propre vaisselle et joue au Wordle chaque matin avec son frère John. Ce dernier, très sollicité par les médias, a confié que Robert avait visionné le film Conclave pour comprendre les coulisses du Vatican avant l’élection. Il n’avait jamais participé à un conclave. « Je crois qu’il savait depuis la maternelle qu’il deviendrait prêtre », dit son frère.

Désormais, ce pasteur discret est à la tête d’une Église mondiale de 1, 4 milliard de fidèles, confrontée à des défis immenses, mais aussi à une soif de renouveau.

L’arrivée de Léon XIV marque un tournant. Son style, sa parole, son parcours rappellent à beaucoup les premiers jours de François en 2013. Mais l’homme reste lui-même : ancré, ouvert, missionnaire.

Dans les mois à venir, il devra notamment piloter les suites du Synode sur la synodalité, décider de deux canonisations majeures, reprendre les préparatifs du Jubilé 2025, et peut-être poursuivre les textes inachevés de François, comme l’exhortation aux enfants.

Mais pour l’heure, l’Église semble respirer à nouveau, rassemblée autour d’un nouveau visage, d’une parole claire et d’un souffle d’espérance.

Un pape inattendu, mais profondément inspiré !

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques