La MBC a été comparée à Marie Madeleine. Loin de moi l’envie de juger les dires de celui qui a risqué ces propos. Le père Veder a su commenter l’affirmation mal à propos faite publiquement. Il serait d’ailleurs opportun, voire enrichissant de lire ce commentaire juste et sérieux du prêtre, afin de mieux comprendre la raison pour laquelle cette comparaison suscite tant de réactions de part et d’autre… et même « des nerfs » chez des proches sis à Réduit, Moka.
« La MBC kouma Marie Madeleine ». Cette petite phrase lancée comme ça à l’extérieur de la MBC, certainement pas en toute innocence, est une aubaine (du pain béni, merci !) pour venir exprimer, ici, la nécessité de tout un chacun de reconnaître ses torts et ses faiblesses, de les accepter, de se repentir et de convertir son cœur. Tout ceci afin de prendre un chemin plus éclairé et vrai, qui fera de lui une personne meilleure, un dirigeant plus juste, un meilleur gouvernant, un citoyen plus honnête ou encore un chef de famille plus responsable.
Notre télévision nationale serait-elle en bonne voie puisqu’à travers un de ses représentants, elle a cru bon de faire un « sain » parallèle capable de la mener loin des tentations destructrices et sur des routes plus justes, plus équitables et définitivement moins biased ? Puisque cette image a été utilisée par la MBC elle-même, ne serait-il pas bon que celle-ci comprenne qui était Marie Madeleine avant de vouloir s’y référer ?
Elle est un personnage incontournable de la Bible et une figure empreinte de repentance et de conversion au Christ. La comparaison osée a-t-elle été faite en connaissance de cause par provocation ou était-ce une tentative d’amadouer ceux venus chercher justice après l’humiliante censure que la MBC a fait subir au cardinal Piat ?
Cette femme n’est pas restée enclavée dans ses déboires, enfermée dans des accusations et sous influences démoniaques. Elle a jugé plus convenable de sortir de là où elle était : un monde de ténèbres, de victimisation inutile et de comportements mal ajustés (ne restons pas ici bloqués sur le fait qu’elle soit présentée comme une prostituée, l’interprétation de ce mot étant erronée). Cette femme-là a été condamnée et a, sans doute, reconnu humblement ses fautes en consentant à se laisser regarder par plus grand qu’elle. Elle a compris qu’elle pouvait se relever, qu’elle avait le droit d’être autrement et qu’une seconde chance lui était donnée. Pour réaliser ce changement, elle a dû passer par une étape cruciale : celle d’accepter de faire la vérité sur elle-même, sans garder pour elle (en interne) les conclusions constatées ! Elle a cru, tout simplement, que cela était possible de se défaire des mauvais penchants et des mauvaises habitudes en suivant Celui qui allait changer sa vie. Elle y a cru, voilà tout !
Croire, comme cela est salutaire, car croire c’est vivre. Je ne parle pas ici nécessairement de la croyance religieuse mais de croire. Croire en quelqu’un, en quelque chose, en la vie ou en soi. Par exemple, on peut croire que l’avenir sera meilleur – ou encore galère ! -, on peut croire que quelqu’un nous aidera à sortir d’un problème ou, au contraire, qu’il nous jettera à terre. On peut aussi croire que l’épaule sur laquelle on repose notre tête nous apportera un moment de paix et de réconfort. Pour continuer à vivre, il faut croire. Si on ne croit plus en rien, on est vide, on ne vit plus, on est déjà mort à l’intérieur de soi. Croire c’est continuer à se battre, à penser, à analyser, à justifier. Croire, c’est être là.
Par ailleurs, nous sommes souvent prêts à jeter la première pierre à tous ceux qui ressemblent de près ou de loin à Marie Madeleine et lorsque nous nous sentons victimisés, nous n’hésitons pas à utiliser l’image de cette femme pour exprimer une injustice. Les comparaisons faites avec elle sont souvent empreintes d’éléments négatifs. Quel dommage ! Elle est tellement plus qu’une « prostituée » possédée par sept démons en passe d’être lapidée.
C’est une femme que j’admire, qui m’inspire le courage et la force de caractère. Elle évoque la tendresse, la disponibilité, l’enthousiasme et la générosité de cœur. Elle me pousse à rester solide, même devant les accusations. Sa fidélité dans sa mission a été exemplaire et cela jusqu’à la fin. Elle a su se relever, faire face et avancer. Et surtout, elle a su aimer, intensément.
L’occasion était trop bonne pour passer à côté de cette femme d’exception. Son histoire nous permet de nous accepter tels que nous sommes, sans honte. Elle nous apprend à aller et à aimer au-delà de tout. On comprend avec elle que la ballade des gens heureux n’est pas faite de bisounours, de rêverie et d’enfantillages, mais demande de nous tenir prêts, à tout instant, à affronter autrui et à faire face à la souffrance, au danger, à la déception et à la désillusion. Et puis, le plus bouleversant, c’est qu’elle a écouté l’appel intérieur divin.
Nos appels intérieurs sont parfois des petites doses d’oxygène que nous devrions apprendre à accueillir dans le silence. En ces infimes instants intimes où tout s’arrête pour céder la place au moment présent, nous sentons le souffle du vent effleurer discrètement notre peau et les douces gouttes de pluie parcourir notre visage.
En ces moments-là, moi, j’accueille la paix et la joie qui m’envahissent. En ces jours-là, je découvre sous mes pas, la liberté et l’audace qui m’habitent. Des jours de vie où je crois que tout est possible. Je crois, donc je vis. Croire c’est vivre, disais-je plus haut !
Merci à Marie Madeleine, la vraie, de tant inspirer ma vie. Même la MBC a pensé à elle. Fallait le faire quand même !