Pa fer fit dan baja !

Le gouvernement a sorti le chéquier vendredi dernier à l’heure de la présentation du budget 2023/24 ! Et comme on pouvait s’y attendre, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a embarqué la population — avec la bénédiction de son Premier ministre, Pravind Jugnauth — dans un tourbillon de chiffres. Des millions de roupies par-ci, des millions par-là, tout y était pour que la majorité s’enflamme à coup de ce ridicule “tap latab” !
À une année des élections générales, le gouvernement a décidé de lâcher, dans un certain sens, les cordons de la bourse. Même si nous savons tous que, dans bien des cas, ces « cadeaux » ne suffiront pas à absorber ce déséquilibre sans précédent et ses conséquences sur notre portefeuille. Ce même portefeuille qui a tant souffert sous ce même gouvernement suivant cette politique “dominer” sur l’essence et le Key Repo Rate.
Venir faire croire maintenant qu’un minimum de Rs 1 000 suffira à alléger le fardeau du mauricien est grotesque. Cela, en comparaison aux milliers de roupies supplémentaires à trouver, depuis plusieurs mois, par de nombreuses familles pour rembourser leur emprunt ! Alors, que certains s’abstiennent de vanter, avec arrogance, ce budget à double tranchant.
Le sport ne fait pas exception à la règle et vous allez comprendre pourquoi. Revenons d’abord à ce « prix spécial » plus qu’intrigant de Renganaden Padayachy concernant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris en France. Lui qui annonce des récompenses nettement inférieures aux chiffres officiels du ministère des Sports ! À moins, comme nous le disions, dimanche dernier, que ce « prix spécial » sera adjoint aux cachets existants !
Aussi, 10 athlètes préparant ces Jeux bénéficieront d’une allocation mensuelle de Rs 30 000 jusqu’à leur coup d’envoi. Sans oublier qu’ils continueront parallèlement à percevoir leurs bourses de haut niveau. En revanche, ceux au bas de l’échelle, comme ceux dans la société civile, auront à “sarie zot bal koulou ek so marto” pour espérer, un jour, atteindre l’excellence !
De plus, dans ce qui est considéré de développement à deux vitesses, les « démunis » du sport, devront se contenter, une fois encore, des miettes. Cela, en tenant compte qu’ils doivent respecter le même volume d’entraînement imposé par le ministère des Sports pour continuer à profiter de cette bourse !
Sauf que pour ces “ti-malere” bénéficiant mensuellement d’une allocation de Rs 4 875, l’augmentation annoncée de 15% ne représente pratiquement rien face à la cherté de la vie ! Ils recevront, en tout et pour tout,…Rs 731.25 supplémentaire ! Alors que le minimum qui est accordé à divers niveau de la société est de Rs 1 000 par personne !
Le sportif de haut niveau ne mérite-t-il pas aussi d’avoir une existence décente au lieu d’avoir constamment à mendier ? N’est-il pas un citoyen à part entière ? Pas plus tard que la semaine dernière, un sportif de renom nous faisait part de sa colère après que ses camarades et lui n’avaient toujours pas obtenu leurs bourses pour les mois d’avril et de mai ! Contrairement à d’autres.
Est-ce correct, alors que de l’autre côté, on annonce Rs 30 000 mensuellement à 10 privilégiés ? Nous n’avons rien contre ces athlètes. Bien au contraire, ils savent très bien que Week-End est toujours prêt à les soutenir et à faire respecter leurs droits. Ce qui nous révolte, en revanche, ce que d’autres sont considérés comme des moins que rien et des marchepieds !
N’est-il donc pas important pour le ministre des Finances et le PM, par le biais de leur collègue aux Sports, Stephan Toussaint, de revoir toute la politique sportive, afin de corriger ces inégalités ? Cela, afin de ramener un certain équilibre susceptible de créer cet environnement propice à un développement durable. Au lieu de venir, à chaque fois, causé cette fracture entre l’élite et sa base ! Ou encore différencier l’athlète valide et le handisportif comme lors des Sports Award à l’organisation bancale.
Par ailleurs, comment ne pas déplorer l’état dans lequel se trouvent certains de nos infrastructures tombant sous la responsabilité du Mauritius Sports Council. Alors que l’antenne de propagande du gouvernement voit son budget passer de Rs 60M à Rs 100M, la piste du stade Maryse Justin à Réduit, haut lieu de l’athlétisme local, se trouve, elle, dans un état déplorable !
La rénovation demandée par l’Association mauricienne d’athlétisme, il y a deux mois, étant finalement tombée dans l’oreille d’un sourd. Ce qui n’a pas été le cas pour le stade de Rose-Belle et toutes ces rénovations annoncées ici et là dans les différentes circonscriptions. Allez comprendre pourquoi !
Est-ce à comprendre que ministère des Sports navigue sans boussole ? Aussi, où sont ceux supposément responsables d’aider à bâtir ce sport moderne ? Ceux qui prônent l’excellence, mais qui oublient trop souvent ces lacunes ô combien néfastes à l’épanouissement de nos athlètes. Au moins, ces messieurs pourront-ils nous expliquer, un jour, comment on peut parler de progression si tous ceux concernés ne profitent pas de bons et de mêmes outils ? Ou encore, comment viser les étoiles quand les conditions ne sont pas réunies ?
Seuls, les moyens ne suffiront pas à résoudre tous nos problèmes. C’est surtout la façon dont ces moyens sont utilisés et répartis qui fera la différence. Et malheureusement, plus de quatre ans après le lancement du National Sport Policy par le PM, force est de constater que le sport mauricien avance toujours en ordre dispersé.

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