Natation – De 15h à 18h en semaine : Le MSC impose une utilisation payante des piscines aux clubs !

Un sentiment de révolte face à ce qui est qualifiée de « mesure unilatérale » et favorisant la propagande politique au détriment de la performance sportive 

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L’instance de Belle-Rose n’aurait pas apprécié la publication de notre article relayant la nouvelle dimanche dernier; néanmoins l’info a été confirmée jeudi !

Les clubs de la Fédération mauricienne de natation (FMN) auront prochainement à payer pour utiliser les couloirs des cinq piscines appartenant à l’État. La présidente du Mauritius Sports Council (MSC), Sarah Rawat-Currimjee, l’aurait annoncé lors d’une réunion tenue jeudi au centre national de badminton à Rose-Hill avec la fédération et les clubs. Selon nos informations, il a été indiqué que la démarche du MSC de réclamer de l’argent aux clubs fait suite aux remarques du bureau du Directeur de l’Audit qui, chaque année, questionne la mise à disposition gratuite des piscines aux clubs sans que le MSC ne génère des revenus. Il nous revient qu’il y aurait eu du mécontentement au MSC suite à la parution de notre article de dimanche dernier. Des informations qui, précisons-le, ont été confirmées par les mesures prises, qui plus est, au détriment de la performance et surtout loin d’épouser l’excellence visée par le gouvernement !

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L’objectif derrière la proposition discutée via visioconférence, le 29 avril, par la FMN avec ses clubs membres, a été confirmé. Celle du MSC à vouloir rentabiliser les cinq piscines appartenant à l’Etat mauricien, à savoir Beau-Bassin, Rivière du Rempart, Calebasses, Mare d’Albert et Quatre-Bornes.

Ainsi, les clubs qui utilisaient les piscines entre 15h et 20h pendant les cinq jours de la semaine, auront à revoir leur emploi du temps. Désormais, les entraînements se feront entre 15h et 18h avant que le public ne prenne possession des lieux.

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Aussi, les clubs auront à mettre la main à la poche puisque l’utilisation devient payante. Sauf qu’ils ne savent ni quand et à quel taux ! Selon nos sources, le MSC aurait mis l’accent sur les statistiques concernant l’utilisation des piscines, notamment du nombre de licenciés par club et du nombre de couloirs qui y est attribué à chacun d’eux, tout en mettant en avant les critères qui y sont associés.

Faire de la place au public !

D’après les explications données par le MSC, la décision de faire payer les couloirs est basée sur les statistiques effectuées sur l’utilisation de ses piscines. Ainsi, fait-on comprendre, les nouvelles mesures évitera tout abus de la part des clubs qui réservent les couloirs, mais qui ne l’utilisent ensuite pas. Il est aussi indiqué que l’allocation des couloirs aux clubs n’est pas un acquis et que désormais, le renouvellement se fera sur une base annuelle après une évaluation des statistiques.

Dans cette conjoncture, le public pourra utiliser la piscine dès 18h et non attendre 19h comme c’est le cas actuellement. Pour ceux qui voulaient nager avant l’heure indiquée, il fallait auparavant, selon le MSC, intégrer un club et payer les frais d’entrée. Des suggestions ont été faites jeudi, notamment de partager la piscine avec le public. Toutefois, l’impression qui se dégage, dit-on, est que la décision semble avoir été déjà prise depuis longtemps !

Ainsi, nombreux sont ceux qui ne digèrent pas cette décision du MSC pour des raisons évidentes, fait-on ressortir, notamment en lien avec l’emploi du temps du nageur et de ses parents. Sans compter que la réduction d’heure affectera les nageurs d’élite. A cela, il a été indiqué aux clubs qu’ils pourront disposer des piscines les samedis et dimanches si nécessaire.

Reste que la démarche ne convainc nullement en prenant en compte que les nageurs ont des cours particuliers pendant le week-end et qu’il sera très difficile de s’y accommoder. Sans oublier que les entraîneurs devront travailler sept jours sur sept et que les clubs auront, eux, à trouver des ressources financières addidtionnelles.

« Peu importe ce qu’en pensent le MSC, cette décision est révoltante et condamne la natation à une mort lente. Sauf pour certains qui pensent pouvoir faire progresser les nageurs dans ces conditions. Il est aussi malheureux de voir que les besoins des nageurs n’ont pas été pris en considération, dont beaucoup qui arrivent à la piscine entre 16h et 17h pour s’entraîner. Déjà que nous avons été pénalisés pendant deux ans par la Covid-19 et voilà qu’on assomme la discipline avec une décision unilatérale », déplore-t-on.

La nouvelle mesure préconisée par le MSC est révoltante et prouve, si besoin est, qu’on est beaucoup plus dans la propagande politique que dans l’encouragement de la performance sportive. Cela, comme en témoigne la décision de faire à tout prix la place au public, un potentiel électeur. Certes, il n’est pas commode pour le public d’attendre 20h pour nager. Mais s’est-on au moins demandé, au MSC, si cette mesure va dans l’intérêt des nageurs et de la discipline ?

« Maladi ti poul ti kanar ki peye »

Ce qui est décevant, c’est que cette décision a été taillée pour faire plaisir au public tout en coupant l’herbe sous les pieds des nageurs de haut niveau. Aussi, est-il navrant de voir que « maladi ti poul ti kanar ki peye » si les abus déplorés sont avérés. Dans ce cas alors, pourquoi ne pas sanctionner seuls les contrevenants et aussi ceux qu’on estimerait faire fortune sur le dos des nageurs et du public ?

Aussi, apprenons-nous, la décision serait la conséquence des remarques annuelles du bureau du Directeur de l’Audit qui déplorerait une mise à disposition gratuite des piscines aux clubs entre 15h et 18h, privant le MSC de revenus. Si tel est le cas et que le MSC n’aurait fait que se conformer aux recommandations, alors il y a de quoi être révolté. Un « rappel » dénué de tout sens compte tenu du fait que nous les contribuables sont, malheureusement chaque année, « plumés » suite aux gaspillages par millions de roupies de différents ministères dénoncés par le bureau du Directeur de l’Audit. Cela, sans pour autant que les fautifs soient punis !

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