Les temps sont durs et encore trop durs

Avec la flambée des prix aux étagères des supermarchés, aux étals du marché ou encore à la boutique du coin, les ménages savent depuis longtemps déjà que les temps sont durs. La dernière décision de la State Trading Corporation d’imposer un nouvel ajustement maximal de 10% des prix du carburant à la pompe, le quatrième en moins de cinq mois, est venue se greffer aux malheurs quotidiens du consommateur.

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Toutefois, les temps sont encore plus durs pour les autorités. D’abord, le ministre du Commerce et responsable de la State Trading Corporation (STC), Soodesh Callichurn, doit impérativement donner des explications à la population. Et cela sur deux points.

Son départ en visite privée en Inde est intervenu à la veille de l’annonce de cette nouvelle augmentation avalisée par le Petroleum Pricing Committee. D’aucuns avancent que cette démarche s’apparente à une distanciation politique conjoncturelle de ces mesures impopulaires en cascade.

Ensuite, en tant que ministre de tutelle, Soodesh Callichurn a le devoir de dresser en toute transparence un tableau de la situation et des perspectives financières de la STC, dont le fonds commerce nécessite des dizaines de milliards de roupies.

La valeur des importations pétrolières annuelles devra crever la barre des Rs 30 milliards de ces dernières années. Il y a encore les besoins en farine à assurer avec la montée en flèche du cours mondial du blé depuis l’interdiction d’exportation de l’Inde. La STC s’intéresse également à l’huile comestible et au lait, deux autres produits sensibles sur le plan local et à l’international.

Cette éventuelle sortie du ministre Callichurn axé sur le positionnement de la STC apportera un éclairage face aux risques potentiels prévalant sur le marché international en ce qui concerne l’approvisionnement de ces denrées de base stratégiques.

L’exercice azoute ek retire, du nominé politique et directeur général de la STC, Rajiv Servansingh et le trou de Rs 350 à Rs 400 millions par cargaison de produits pétroliers réceptionnée, n’est nullement convaincant au sujet des Financial Muscles de cette même STC, bénéficiant de traitement préférentiel à la Banque de Maurice pour ses besoins en devises étrangères.

Cependant, la partie de pas-boul entre ministres du gouvernement Jugnauth s’avère être de mise sur un point. Sans hésitation aucune, le ministre Callichurn déposera devant la porte de son collègue des Finances, Renganaden Padayachy, ce Tweet en date de samedi soir de la ministre des Finances de l’Inde, Nirmala Sitharaman. Depuis le week-end, les prix des produits pétroliers à la pompe ont été réduits de Rs 9.50 et de Rs 7 par litre d’essence et de mazout respectivement. Et ce, au bénéfice du consommateur indien.

Cette baisse des prix pétroliers en Inde a été rendue possible en concertation avec le ministère des Finances de ce pays consentant à des sacrifices au titre des recettes fiscales, notamment les Excise Duties imposés dans la structure des prix pétroliers.

Oui, Monsieur le ministre des Finances, votre appétit littéralement sans borne avec la mise à exécution de l’opération Grate Kot Kapav (GKK) en prélude au prochain épisode politique Tap Latab contraste avec l’empathie, dont fait preuve votre homologue de la Grande Péninsule en cette période où la population ressent le besoin d’être écoutée et entendue.

Pourtant, depuis des mois, l’Hôtel du Gouvernement et en particulier le ministère des Finances font la sourde oreille à une demande similaire archi-répétée par les animateurs des associations de protection des consommateurs ou encore les politiciens de l’opposition, si ce n’est ceux faisant partie du Backbench de la majorité, sans compter le citoyen lambda.

Les prélèvements au titre des « Contributions » dans la structure des prix du litre d’essence, du diesel et la part revenant dans les caisses publiques sous forme d’imposition, Taxe à la Valeur Ajoutée et droits d’accise, ne font que vider la poche de l’automobiliste. Nul besoin de vous rappeler le montant que cela représente sur chaque litre de produits pétroliers. Puisque c’est vous qui en êtes l’unique bénéficiaire.

Cette décision de la ministre des Finances de l’Inde vient vous rappeler que les temps sont encore plus durs, économiquement, politiquement et socialement pour le Grand Argentier prêt pour son troisième Grand Oral.

Dans ce contexte, l’arrestation du citoyen manifestant de manière symbolique avec son jerrican d’essence vide sur le Mahébourg Waterfront ou encore le recours à d’autres opérations policières musclées envisagées en guise d’intimidation populaire, n’allègeront en aucune manière ces temps durs.

Nirmala Sitharaman, ministre des Finances de la plus grande démocratie au monde,  a montré la voie. Et il faut battre le fer quand il est chaud, soit bien même avant la présentation du prochain budget.

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