C’est ce qu’a déclaré le représentant du DPP’s Office devant le juge David Chan, acculant la police dans une enquête remontant à avril 2018
Après avoir réussi la semaine dernière à geler sa convocation Under Warning par le Central Criminal Investigation Department (CCID), Me Yash Bhadain a bénéficié hier d’un non-lieu dans l’enquête initiée par la police sur l’escapade de Kusraj Lutchigadoo du Vacoas Detention Centre survenue en avril 2018. Le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), l’Acting Assistant DPP, Me Mahesh Beeharry, a expliqué devant le juge siégeant en référé, David Chan, qu’aucune poursuite n’était envisagée contre l’homme de loi.
Me Yash Bhadain devait en effet être interrogé par l’équipe du CI Dussoye et était visiblement passible, la semaine dernière, d’une arrestation et d’une inculpation provisoire de complot, voire d’entrave à la justice. Ces manœuvres du CCID étaient d’ailleurs perçues comme une opération Atas Lake Ferblan dans la conjoncture, notamment du fait que cette enquête soit subitement remontée à la surface.
Le représentant du bureau du DPP a fait ressortir qu’en se basant sur le dossier de la police, il n’y a pas suffisamment de preuves pour des charges provisoires contre Me Yash Bhadain. « So the final advice from the DPP is no further action against Mr Yash Bhadain », a affirmé Me Beeharry.
Cette enquête policière était axée sur l’escapade nocturne de Kusraj Lutchigadoo du Vacoas Detention Centre le 23 avril 2018, où il était détenu dans le sillage de son arrestation, survenue quelques semaines plus tôt à Triolet, avec la saisie de plus d’un kilo d’une substance soupçonnée être de la drogue de synthèse, ainsi qu’une somme de Rs 300 000 et de matériel suspecté d’être utilisé dans la fabrication de cette drogue, comme des sachets de thé et une certaine grande quantité d’acétone.
Me Yash Bhadain, qui était l’un des avocats de l’accusé, avait pour sa part été entendu plus d’un an après les faits, la police se basant alors sur un appel téléphonique passé entre Ayesha Lutchigadoo, l’épouse du dénommé Kusraj, et Yash Bhadain, et ce, alors que Kusraj Lutchigadoo avait disparu dans la nature.
Dans sa version, l’homme de loi avait indiqué à la police que l’épouse de Lutchigadoo l’avait appelé en relation à une interpellation dont elle était sujette de la part de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Il avait soutenu avoir représenté Ayesha Lutchigadoo à la commission anti-corruption à plusieurs reprises et qu’au moment de cet appel, il n’était au courant de quelconque escapade de Kusraj Lutchigadoo du centre de détention de Vacoas.
Devant le juge Chan la semaine dernière, il s’était dit « surpris » par la démarche du Central CID, qui avait décidé de l’interpeller dans la cadre de cette affaire plus de quatre ans après sa déposition. Il a dressé devant le juge David Chan un parallèle entre la remise en orbite de l’affaire Lutchigadoo et son assistance légale à Keegan Etwaroo, protagoniste important dans la Black Label and Stag Party et ke scandale de l’octroi du bail de la chasse de Grand-Bassin à l’Eco Deer Park Association.
Yash Bhadain avait dit être le représentant légal de Keegan Etwaroo, qui aurait fait des allégations conséquentes contre l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, aussi bien que contre le Parliamentary Private Secretary (PPS) Rajanah Dhaliah, à la commission anti-corruption. Surtout en ce qui concerne les pots-de-vin de Rs 3,5 millions pour le Shooting and Fishing/Eco-Tourism Lease des terres de l’Etat à Grand-Bassin.
« Tou seki zot inn rod fer inn met deor. DPP inn advise no further action kont Yash. Nou satisfe ki finn dir ki pena nanye kont li. Nou poz nou lakestion kifer zot finn rod persekit li. Kifer zot finn rod aret li ? Si nou pa ti resi vinn divan lakour Siprem, ek fer apel a sa 2 ziz kinn ekout sa kes-la, enn gran linzistis ti pou fini komet », soutient son avocat, Me Roshi Bhadain.
Ce dernier laisse entendre que « l’heure est à la fin de règne » pour l’actuel régime politique. « Kan enn fin dereyn vinn pre, zot koumans panike, zot koumans per. Se akoz sa ki pe servi sa bann metod pou aret bann opozan politik ou bann avoka ki pe fer zot travay », dit-il encore.
Il déplore que, jusqu’à présent, l’ICAC ne se soit pas intéressée aux versions de Maneesh Gobin et de Rajanah Dhaliah. Il rappelle que la même chose s’était produite en ce qui concerne l’enquête sur le meurtre de Soopramanien Kistnen, en dépit des Findings de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath.
« Sa lanket zidisier-la finn revel boukou kitsoz. Zordi lor sa rapor zidisier-la, DPP finn advise ki bizin aret Yogida Sawmynaden lor zafer Constituency Clerk. Advise DPP pa pe respekte. Zot ankor pe mars marse dan No 8. Tou sa perkision ki pe fer-la, ena enn Bondie lao ki pe gete », dénonce-t-il.