La CTSP s’élève contre le non-respect par le patronat des dispositions des accords collectifs
La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) propose d’organiser le 27 avril une marche à Rose-Hill pour protester contre des employeurs ne respectant pas les accords collectifs dans les entreprises. Le président de la confédération syndicale, Reeaz Chuttoo, souligne que la CTSP avait mené campagne l’année dernière pour que le salaire minimal soit porté à Rs 15 000 en raison de la hausse du coût de la vie.
« À cette époque, nous avons eu droit à Rs 15 000, non pas comme salaire minimal, mais comme une rémunération garantie, car seul le National Wage Consultative Council est habilité à changer le salaire minimal », explique-t-il en ajoutant que « ce qui est aujourd’hui devenu réalité. Le salaire minimal le plus bas est de Rs 16 500. Business Mauritius a ainsi émis un mot d’ordre à ses membres pour leur rappeler que tous ceux qui recevaient un salaire sous la barre de Rs 16 500 doivent percevoir au moins cette somme, indépendamment du nombre d’années de service et de leur catégorie. »
Mais les accords collectifs ne sont pas respectés, s’indigne-t-il encore. « A titre d’exemple, une grande compagnie dans le secteur transport s’adonne à cette pratique. Un Lorry Helper, qui a commencé à travailler en octobre dernier, touche désormais un salaire de Rs 16 500, alors qu’un chauffeur opérant pour la compagnie depuis dix ans perçoit le même salaire. C’est un délit pénal, vu qu’il y a déjà des Remuneration Orders en vigueur, où il existe une hiérarchie pour indiquer qui sont ceux au bas de l’échelle », dit Reeaz Chuttoo.
C’est pourquoi la CTSP demande aux travailleurs de se mobiliser le 27 avril pour participer à cette manifestation. Celle-ci démarrera au siège de la confédération pour se diriger ensuite vers le centre de Rose-Hill. « Il n’est pas normal qu’une organisation donne le mot d’ordre de ne pas respecter la loi », devait s’appesantir le président de la CTSP. Un phénomène identique a eu lieu en 2008, selon lui, alors qu’il menait campagne pour affirmer que la loi du travail était trop rigide et que « nous avions perdu tous nos droits à travers une nouvelle loi, l’Employment Rights Act ».
« Nous demandons aux travailleurs de se mobiliser, car l’enjeu est différent. Nous perdons nos droits acquis. On ne respecte plus le nombre d’années de service et la catégorisation des travailleurs. Et pourtant, la loi est là. Les patrons veulent créer une nouvelle situation dans le pays pour faire croire que la somme de Rs 16 500 est difficile à payer comme salaire minimal. Les multinationales sont en train de suivre cette voie également », estime-t-il.
Dans un autre ordre d’idées, la confédération se mobilise pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza, en Palestine. « Nous demandons de cesser le génocide. Même le gouvernement mauricien a pris position au niveau des Nations unies. Mais nous pensons qu’il doit aller plus loin pour soutenir la plainte de l’Afrique du Sud déposée devant la Cour internationale de justice. La CTSP, qui fait partie d’une plateforme, participe à une marche pacifique à Maurice pour réclamer l’arrêt du génocide et de l’apartheid le 13 avril prochain », conclut le président de la confédération.