Les plans pour encourager la pêche hors lagon n’ont pas donné les résultats escomptés. C’est ce que dénote le rapport de l’Audit. Le Canotte Scheme avait été introduit dans le budget 2014-2015. Pour l’exercice 2022-2023, une somme de Rs 4 millions avait été prévue au ministère de la Pêche pour ce projet, destiné aux pêcheurs détenteurs de cartes, leur permettant de financer l’achat de leurs bateaux respectifs à hauteur de 50%, soit un maximum de Rs 200 000.
À décembre 2022, au moins 2 900 pêcheurs étaient enregistrés. Toutefois, au 30 juin 2023, que 129 avaient bénéficié du plan. En juin 2022, le ministère de la Pêche a été prié par le ministère des Finances de se tourner vers le National Resilience Fund pour ce projet. Une somme de Rs 2,6 millions a ainsi été obtenue. En contrepartie, le délai pour les Rs 4 millions allouées dans le budget avait expiré.
Sur trois ans, soit de 2021 à 2023, le nombre de pêcheurs ayant profité de ce plan est en dessous des attentes. En 2020-2021, il n’y a eu que 15 bénéficiaires contre 20 attendus ; en 2021-2022, 18 contre 150 attendus et en 2022-2023, il y en a eu 13 contre 150 attendus.
Le plan a été revu en août 2023 et le montant est passé à Rs 300 000 au lieu des Rs 200 000. En septembre 2023, le ministère avait reçu 29 nouvelles applications, qui étaient étudiées par la Banque de Développement. Car selon le plan, les 50% restants pour le financement du bateau peuvent être empruntés auprès de la DBM.
L’autre plan pour encourager la pêche hors du lagon est le Purchase of Semi-Industrial Fishing Boat Scheme. Introduit dans le budget 2017-2018, il permettait le financement à hauteur de Rs 4 millions, soit 50% du coût d’un bateau semi-industriel. À juin 2023, il y avait 43 coopératives de pêche enregistrées. En septembre 2023, seules cinq coopératives avaient bénéficié de ce fonds.
De 2017 à 2023, seulement Rs 19,8 millions des Rs 84 millions, prévues pour le plan, avaient été utilisées. En décembre 2022, un nouvel exercice d’appel d’offres a été lancé. Les trois projets soumis ont été rejetés. Du coup, le délai pour les Rs 12 millions prévues dans le budget 2022-2023 a expiré.
De plus, au 30 juin 2023, sur les cinq coopératives ayant bénéficié du financement, seules trois avaient déjà reçu leurs bateaux et étaient engagées dans des activités de pêche hors du lagon.
D’autre part, l’Audit pointe du doigt le manque de formation à la Mauritius Maritime Training Academy. Ces formations sont offertes selon la demande et le nombre de candidats. Pour l’année financière 2022-2023, il y a eu des dépenses de Rs 10,490,989 pour la MMTA et seulement 381 personnes ont été formées. En 2021-2022, les dépenses étaient à Rs 11, 426,316 pour 300 personnes formées. En 2020-2021, la MMTA a eu un budget de Rs 11, 643,298 pour 179 personnes formées.
Le rapport déplore également le manque de formateurs qualifiés et d’équipements appropriés. À titre d’exemple, en 2017, la formation avait été interrompue en raison de l’indisponibilité d’un canot de sauvetage. Les deux bateaux achetés au coût de Rs 5,2 millions en 2011 avaient subi des actes de vandalisme. Ce n’est qu’en septembre 2020 que le ministère a reçu deux canots de sauvetage en cadeau.
L’Audit relève qu’en dépit du fait que le ministère possède les infrastructures et le personnel nécessaires, les formations de STCW ont été octroyées par une entité privée, la Maritime Training Institute (MTI). Sur les 2 097 personnes ayant reçu cette formation au cours des trois dernières années, 41% ont été à la MMTA et 59% au MTI.
La mauvaise gestion des 12 barachois, sous la responsabilité du ministère de la Pêche, est aussi critiquée. Sept ont été alloués pour des projets d’aquaculture. Toutefois, seulement deux sont utilisés pour ces activités.
D’autre part, plusieurs institutions opérant sous le ministère de la Pêche n’ont pas soumis leurs rapports financiers pour l’audit depuis plusieurs années.