Budget 2025-26 : Atma Shanto de la FTU invite le GM à respecter ses engagements

Pour Atma Shanto, porte-parole de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), le prochain budget doit soulager la population. Il a mis en garde la politique Ser Sintir et revient sur le fait que l’Alliance du Changement s’était engagée à faire baisser les prix. Il a souhaité également que ce budget n’adopte pas une politique ultra-libérale.

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Le gouvernement a le devoir de protéger les citoyens et d’alléger le coût de la vie. C’est ce qu’a avancé Atma Shanto à quelques jours de la présentation du premier budget de l’Alliance du Changement. D’après lui, la campagne de « la caisse vide » est un mauvais présage et il y a des craintes que ce budget porte l’empreinte de Rama Sithanen. « Je n’ai rien de personnel contre lui, mais je crois que tous les Mauriciens se rappellent ses réformes et ce que nous avons dû endurer lorsqu’il était ministre des Finances », a affirmé le négociateur de la FTU.

Atma Shanto réclame que le gouvernement ne vienne pas s’appuyer sur le contexte international non plus pour brandir le point que le coût des importations est élevé. « L’Alliance du Changement avait promis, lors de sa campagne électorale, d’améliorer la vie des citoyens, en particulier le coût même de la vie », maintient-il.

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Le syndicaliste se dit également contre la politique ultra-libérale et demande que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ne viennent pas dicter ce budget. « La population attend un changement pour le meilleur, non pour le pire », prévient-il. Dans la foulée, il s’oppose que la privatisation soit de nouveau à l’ordre du jour. Il fait ressortir qu’un tel procédé se fait toujours au détriment des travailleurs, car le but même de la privatisation est de faire du business avant tout.

Il ouvre une parenthèse pour dénoncer une « tentative de privatisation » des Shelters opérant sous le National Children’s Council. Il révèle avoir envoyé une lettre à la ministre responsable, Arianne Navarre-Marie depuis quelque temps et dit être dans l’attente d’une réponse.

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De même, la FTU rappelle que sous l’ancien gouvernement, plusieurs amendements ont été apportés aux lois du travail, sous le couvert du Finance Bill. Il souhaite que cette pratique ne soit pas répétée et que le gouvernement s’engage dans un dialogue avec le syndicat pour tout changement. « Le gouvernement a annoncé une réforme des législations du travail, nous nous attendons donc que le dialogue prime. Le gouvernement a le devoir de rencontrer le syndicat » , dit-il.

Atma Shanto ajoute que le ministère du Travail procède déjà en ce moment à des consultations dans le cadre d’une refonte du Workfare Programme. Les syndicats ont été invités à soumettre leurs propositions. Pour sa part, la FTU a demandé à ce que les fonds publics ne soient pas utilisés pour le Workfare Programme. « C’est aux employeurs de payer », préconise-t-il.

Dans le même ordre d’idées, Atma Shanto revient sur la mesure du dernier budget, facilitant le recrutement des travailleurs étrangers. Il estime qu’un abus certain a cours à ce sujet et souhaite que le nouveau gouvernement légifère.

Par ailleurs, le négociateur de la FTU dénonce la situation dans le secteur de l’hôtellerie, où, selon lui, le recrutement de travailleurs étrangers est privilégié au détriment des Mauriciens : « Le ministère du Tourisme fait même des road shows pour recruter des travailleurs étrangers. Il y en aura un bientôt à Madagascar. » Il se demande si une étude a été réalisée pour déterminer pourquoi les Mauriciens ne veulent pas travailler dans le tourisme, avant de se ruer vers les travailleurs étrangers.

Il parle également d’un paradoxe, dans le sens où d’une part, tous les travailleurs au bas de l’échelle sont des étrangers, alors qu’à l’autre bout de la chaîne, il y a une autre catégorie d’étrangers dans le Top Management. « Ce sont des personnes qui ont tous les privilèges, dont des salaires princiers et même des permis de résidence permanente », dénonce-t-il. Il va plus loin en indiquant que l’hôtellerie est devenue la nouvelle zone franche.

Atma Shanto se demande ainsi comment les étudiants mauriciens à l’étranger seront encouragés à revenir au pays, s’il y a des postes réservés pour certains. « Que proposons-nous à ces jeunes ? Seront-ils payés à la hauteur de leurs qualifications ?» se demande-t-il. D’après lui, il ne faut pas s’étonner que beaucoup de familles préfèrent envoyer leurs enfants au Canada.

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