ENVIRONNEMENT : « La protection des côtes aussi importante que celle du milieu marin » pour Sameer Kaudeer

La “journée portes ouvertes” organisée hier par l’ONG Reef Conservation sur la plage d’Anse-la-Raie a été l’occasion pour les visiteurs de prendre conscience de l’importance de la protection de l’environnement. Des sorties animées par des éco-guides étaient prévues afin d’éveiller une conscience écologique chez les visiteurs. À cette occasion, Sameer Kaudeer, Project Coordinator chez Reef Conservation, a rappelé l’importance de la protection des côtes, au même titre que celle du milieu marin.
« L’environnement est un cycle auquel l’humain, lorsqu’il le touche, bousille tout… », soutient Quentin, jeune membre de Reef Conservation, averti des conséquences de l’action humaine sur l’environnement. Présent à la “journée portes ouvertes” de Reef Conservation, le jeune militant écolo travaillait à la sensibilisation des visiteurs. L’ONG organisatrice a ainsi permis à travers une série d’activités de montrer aux visiteurs les conséquences de chaque action ainsi que les initiatives prises pour sauver un environnement qui se trouve « dans une zone rouge ». Sameer Kaudeer a à cette occasion animé une visite guidée en trois parties de l’environnement côtier : sur un terrain marécageux à côté de la plage d’Anse-la-Raie, puis à côté de la plantation de Mangroves et enfin à Nauticaz, un centre éducatif lancé avec la collaboration de Reef Conservation et géré par le groupe hôtelier Attitude.
Pour Sameer Kaudeer, « avan protez lamer, bizin protez lakot ». Sur le wetland, entouré des membres de la Roches-Noires Eco Marine Society, il devait expliquer l’importance des roseaux, habitat de certaines espèces d’oiseaux et d’insectes. « Les roseaux qui fixent le trait de côte sont très important pour la purification des eaux et pour la conservation de l’habitat des oiseaux et des poissons. Malheureusement, avec les constructions sur le littoral, nous assistons impuissants à la disparition de nos zones humides qui sont pourtant tellement importantes à l’écosystème marin », soutient-il. « Les racines des roseaux nettoient l’eau qui sera rejetée en mer. Les roseaux agissent comme une éponge et préviennent les inondations ». E  d’évoquer la Convention de Ramsar (août 2001), dont Maurice est signataire, qui oblige les pays à prendre des mesures pour la gestion des zones humides et éviter leur comblement de ces régions. « Dans la pratique, tel n’est malheureusement pas le cas. Actuellement, le pays comporte trois zones humides de conservation, à Terre-Rouge à proximité du sanctuaire d’oiseaux, à Pointe-d’Esny et à Blue-Bay », affirme M. Kaudeer. D’autres régions, soutient-il, pourraient être décrétées zone marécageuse et leur préservation serait un atout touristique. « Les wetlands accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux, dont des oiseaux migrateurs. Nous accueillons même les canards colvert à Maurice en été. Ils quittent l’Europe pour trouver refuge sur nos côtes qui sont beaucoup plus chaudes. Des viewpoints pourraient être aménagés et ces sites susciteraient l’éveil de conscience des Mauriciens pour la préservation de l’environnement, en plus d’aider à développer le tourisme vert ».
Pour Shiva Awoter, vice-président du Comité de gestion de Roches-Noires Eco Marine, la sensibilisation est primordiale pour la protection des sites. C’est pourquoi une campagne d’éducation principalement chez les habitants des régions côtières est essentielle, dit-il.
La visite s’est poursuivie sur un site où poussent des Mangroves avant de s’achever au Nauticaz, un centre éducatif et interactif, dédié aux richesses de la faune et de la flore marine. Situé dans la nouvelle aile de l’hôtel Club Le Marina by Attitude, le Nauticaz souligne l’importance de la préservation de l’environnement à travers des causeries et la vente de matériels interactifs pour les enfants. Pour Eugène Vitry, animateur du Centre, « la mer est malade et c’est pourquoi il est important que chaque Mauricien soit le médecin de la mer ». Lui aussi insiste sur l’importance du travail de conscientisation. « Nous pensons être supérieurs à la nature mais sa force nous rattrape. Nous sommes les bactéries qui tuons notre lagon et c’est pourquoi il est important d’avoir un changement d’attitude », soutient-il.

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