Covid-19: les vaccins approchent, les besoins humanitaires bondissent

Le duo Pfizer/BioNTech a annoncé mardi avoir déposé une demande d’autorisation de son vaccin contre le Covid-19 en Europe, nouvelle petite avancée contre la pandémie qui ravage l’économie mondiale et propulse les besoins humanitaires à un niveau record.

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Se prévalant d’un taux d’efficacité de 95% selon des tests à grande échelle, les deux laboratoires américain et allemand disent espérer commencer la distribution sur le Vieux Continent d’ici la fin du mois.

La « demande formelle » a été déposée devant l’Agence européenne du médicament (EMA) lundi. Le même jour, l’américain Moderna a demandé une autorisation pour son propre vaccin –efficace à 94,1%– aux Etats-Unis, rejoignant en cela Pfizer et BioNTech dont le vaccin y est déjà en cours d’évaluation.

Pour peu que l’Agence américaine des médicaments (FDA) donne son feu vert, deux vaccins pourraient ainsi être disponibles dès ce mois-ci dans le pays qui, avec 268.103 morts pour plus de 13,5 millions de cas recensés, paie le plus lourd tribut humain à la pandémie.

Ces avancées sur le front des vaccins n’éclipsent pas les motifs d’inquiétude liés à la propagation du virus.

La pandémie ayant plongé des centaines de millions de personnes dans la pauvreté et des famines se profilant, l’ONU a lancé mardi un appel humanitaire record de 35 milliards de dollars (29 milliards d’euros) pour 2021.

« Le tableau que nous présentons est le plus sombre que nous ayons jamais exposé en matière de besoins humanitaires à venir », a souligné le responsable des Affaires humanitaires aux Nations unies, Mark Lowcock, en conférence de presse.

– Petite éclaircie en Europe –

Avec le choc de la pandémie, le nombre des personnes ayant besoin d’aide humanitaire va atteindre un nouveau record: 235 millions, une augmentation de 40% en un an, selon les plans de réponse humanitaire coordonnés par l’organisation.

Si toutes ces personnes vivaient dans un seul pays, ce serait le cinquième plus peuplé du monde.

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a revu à la baisse mardi sa prévision de croissance de l’économie mondiale en 2021, ramenée à 4,2% contre 5% prévus avant les confinements de l’automne. Pour 2020, elle l’a en revanche révisée légèrement en hausse, avec une contraction attendue de 4,2% contre -4,5% auparavant.

« La perspective d’une sortie de crise s’est améliorée grâce aux (…) progrès réalisés dans la conception d’un vaccin efficace, mais les perspectives à court terme restent très incertaines, la reprise de l’activité étant de plus en plus hésitante », écrit-elle.

Petite éclaircie dans un horizon qui reste sombre à court terme, l’allègement des mesures se poursuit de manière prudente en Europe, où le rythme des contaminations a décéléré.

Les commerces ont ainsi rouvert en Belgique même si le confinement partiel y restera en vigueur.

Surtout, l’Irlande, premier pays d’Europe à avoir opté pour un reconfinement le 22 octobre pour enrayer une nouvelle vague épidémique, a commencé à desserrer le carcan.

Magasins non essentiels, coiffeurs, salles de sport, musées, cinémas et lieux de cultes peuvent rouvrir depuis mardi et, vendredi, ce sera au tour des restaurants et des pubs servant à manger.

« Tout le monde s’attend à ce qu’on constate, dans les prochaines semaines, une augmentation dans les chiffres » de contamination, a dit lundi le ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, sur la chaine RTE. « Le défi est de maintenir cette augmentation aussi faible que possible ».

– Essor des contaminations en Amérique –

Un essor des contaminations est aussi attendu aux Etats-Unis après les célébrations de Thanksgiving marquées par les déplacements de millions de personnes à travers le pays.

Au vu de la situation sanitaire, le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a dit ne pas envisager un relâchement des recommandations à ne pas voyager ou des restrictions sanitaires avant Noël.

« Ce que nous traversons actuellement aux Etats-Unis est vraiment la pire chose que nous ayons connue depuis dix mois », a déclaré le docteur mardi à la BBC.

« Notre courbe affiche une pente très raide, si bien que chaque jour il semble que nous battions presque un nouveau record (…) Heureusement pour nous, le degré d’efficacité du vaccin est vraiment remarquable », a-t-il ajouté.

Membre de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, le docteur Scott Atlas, critiqué pour ses prises de positions contre les mesures de confinement et le port du masque, a annoncé sa démission lundi.

L’OMS a lancé le même jour un double avertissement visant le Mexique et le Brésil.

Le patron de l’organisation onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé « très, très inquiétante » la situation au Brésil –où le président Jair Bolsonaro nie la gravité de la maladie– et il a estimé que le Mexique « était en mauvaise posture » avec un nombre de cas et de morts ayant doublé entre mi et fin novembre.

La Colombie a annoncé prolonger encore la fermeture de ses frontières terrestres et fluviales, imposée depuis la mi-mars.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1.468.873 morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi à 11H00 GMT.

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