Economie : Public Private sector Committee institué

La Banque de Maurice adopte le Floating Regime pour le taux de change de la roupie

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Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, présidant à un Public-Private Sector Dialogue, hier, a annoncé la création d’un Joint Public-Private Committee, qui se réunira tous les trois mois pour passer en revue la mise à exécution des projets identifiés et remédier à tous les obstacles qui se présenteront en cette période post-Covid-19. D’autre part, il a fait état de la décision de la Banque de Maurice d’adopter le Floating Regime par rapport au taux de change de la roupie dans la conjoncture.

Dans son intervention le ministre des Finances a souligné la volonté du Premier ministre d’axer le développement sur le dialogue secteur privé–secteur public. « Ce dialogue est au cœur de notre stratégie de relance », a-t-il fait comprendre. Il affirme avoir déjà lancé un appel au secteur privé afin de bâtir conjointement une relance économique robuste et durable. Et Renganaden Padayachy d’ajouter : « Nous capitaliserons sur la vaccination et la réouverture en mettant en oeuvre efficacement les mesures budgétaires, cela avec le soutien des capitaines de l’industrie. »

Vaccination de 70%

Abordant le chapitre de la vaccination, le Grand Argentier a rappelé que déjà quelque 580 000 personnes ont reçu une première dose de vaccins. Avec l’arrivée de 500 000 doses de Sinopharm, il se dit confiant d’atteindre l’immunité générale avec un taux de 70% de la population vers fin septembre, à la veille du lancement de la deuxième phase de la réouverture de l’économie. L’objectif consiste à protéger la population tout en procédant à la reprise de l’industrie du tourisme avec la réouverture des frontières se fasse en deux phases. Il a remercié le secteur privé pour son aide dans le cadre de la préparation du dernier budget.
Le ministre a également soutenu que la relance des investissements est une priorité tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Le budget 2021-2022 privilégie également la modernisation en soutenant la création de nouveaux pôles de croissance, dont la production des produits pharmaceutiques. Il a annoncé la création du Transformation Fund, doté d’un montant de Rs 5 milliards, à être orienté vers des entreprises en difficultés.

Taux de change : la BOM a opté pour un Floating Regime

Interrogé par la presse après la réunion au sujet de la dépréciation de la roupie et la hausse des prix, Renganaden Padayachy a expliqué que les quinze mois de fermeture des frontières constituent un manque à gagner énorme par rapport à la rentrée de devises. « La Banque de Maurice a une politique de taux de change qui fait qu’elle doit intervenir sur le marché afin qu’il n’y ait pas de pénurie de devises. En même temps, elle doit respecter certains critères du FMI concernant le Floating Regime ou le Fixed Regime. La BOM a opté pour un régime flottant tout en essayant d’empêcher une dépréciation plus forte de la roupie. D’ailleurs, le rapport du FMI estime que la roupie mauricienne est surévaluée de 30 à 40%. Ni le gouverneur de la Banque Centrale ni moi ne sommes d’accord pour suivre le FMI sur ce point. Toutefois, il nous faut trouver un juste équilibre entre l’entrée et la sortie des devises. Avec l’intervention de MIC et de la Banque de Maurice nous essayons d’établir un prix raisonnable pour notre monnaie en ces temps difficiles en attendant la reprise des arrivées touristiques. Nous retrouverons alors la situation normale. Il est certain que cela a une répercussion sur les prix », a dit le ministre.
Concernant la majoration des prix au détail de l’huile comestible, Renganaden Padayachy a affirmé que le prix de l’huile a doublé sur le marché international. Tout cela joue sur les prix à Maurice. Il a annoncé que le ministre du Commerce Soodesh Callichurn organisera une réunion dès mardi afin de déterminer ce qu’il faut entreprendre pour tenter de remédier aux fluctuations des prix. « Nous agirons pour que la population ne souffre pas par rapport à la fluctuation brutale des prix sur le marché étranger », a-t-il dit. Pressé de questions par la presse, le ministre des Finances s’est dit qu’il espère qu’avec l’ouverture des frontières le glissement de la roupie ne se poursuive pas. Toutefois, il a noté que le pays passe en ce moment par la pire des crises.

Voir le « Bigger Picture »

Quant à savoir si les « macadams » entre le secteur privé et le gouvernement se sont aplanis, le ministre a rappelé qu’il sort lui-même du secteur privé pour avoir travaillé pour la Chambre de Commerce et d’industrie; il indique que de tout temps il y a eu des discussions entre le secteur privé et le gouvernement. « Il y avait beaucoup de macadams dont la date d’ouverture, pour la CSG, il y aura des points divergeant comme pour le Solidarity Levy. L’important est qu’on voit le Bigger Picture qui concerne la relance économique et comment faire en sorte de retrouver une croissance positive et comment augmenter le taux d’investissement et comment amener le secteur privé à investir de nouveau », a-t-il affirmé.
S’agissant de la demande du FMI que le MIC ne soit plus sous le contrôle de la BOM, il note que cette institution a rédigé un rapport de technicien. « Nous habitons Maurice, nous savons ce que nous avons à faire et comment le faire et comment sortir de la crise », a-t-il dit. « Concernant MIC, je considère qu’il est mieux d’investir nos réserves dans nos pays que de le faire dans des pays où on ignore ce qu’on fait avec nos réserves. Ici on sait que le retour sur l’investissement sera de 2 ou 3% », a-t-il ajouté.

« Pas de conflit avec le PM »

Concernant les allégations de conflit entre le Premier ministre et lui, Renganaden Padayachy a fait ressortir que ce sont des manœuvres politiques. « Arvin Boolell est un ami, il faut lui demander ce qu’il veut dire par cela », a-t-il souligné.
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Areff Currimjee, président de MEXA : « C’est l’action qui est importante »
« Le ministre a écouté les différents opérateurs économiques. Nous espérons que cette réunion débouche sur des actions. C’est cela qui est important. On peut discuter et instituer des comités mais en fin de compte c’est l’action qui est importante. Au niveau du secteur d’exportation, nous sommes relativement optimistes. La demande des clients est de retour. Avec l’ouverture des marchés, on voit une augmentation de la demande pour notre région et surtout pour Maurice. Il y a des opportunités mais aussi des contraintes que ce soit au niveau de la main-d’œuvre et du fret. Certains de ces problèmes peuvent être résolus rapidement. Nous avons mis ces contraintes sur la table. Nous espérons que des mesures soient prises. »
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Jean Michel Pitot, président de l’AHRIM : « Pas de vrais touristes avant août »
« Concernant l’ouverture des frontières nous avons eu une réunion avec le ministre du Tourisme pour aligner notre manière de faire et s’assurer que les choses de déroulent normalement, avec pour objectif le mois d’octobre. Je ne vois pas beaucoup de touristes pendant le mois de juillet. Beaucoup de Mauriciens profiteront des facilités offertes. Il y a encore beaucoup de questions qui restent posées. Probablement, on verra l’arrivée des vrais touristes à partir du mois d’août pour passer cinq, six, sept jours ou une dizaine de jours tout en restant dans les hôtels ».
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Arnaud Lagesse CEO d’IBL : « Initiative répondant aux besoins du secteur privé »
« Ce dialogue avec le ministre est une initiative qui répond aux besoins que nous avons. Elle était vraiment nécessaire et cela permet aujourd’hui d’avoir un vrai échange entre les secteurs privé et public sur des sujets fondamentaux pour le seul bénéfice de l’île Maurice et de sa population. J’encourage le renouvellement de ce genre de dialogue et qu’il y ait des suivis par rapport au sujet mis de l’avant tant par le secteur privé que public. Je voulais profiter de l’occasion pour remercier la Mauritius Investment Corporation Ltd pour son support. Sans la MICL nous n’aurions pas vu des entreprises comme celles de l’hôtellerie sur leurs deux pieds. Elle joue un rôle fondamental dans la reprise post-Covid. Je crois dans la relance. Nous devrions voir une croissance qui sera boostée par la réouverture des frontières en octobre et l’arrivée des touristes à Maurice. »
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Kevin Ramkaloan, CEO – BM : « Nous ferons en sorte que nous puissions travailler ensemble »
« C’est une opportunité pour que la communauté des affaires confirme son intérêt afin de travailler ensemble avec le secteur public sur les projets nationaux et sur les mesures importantes du budget, notamment sur la façon de développer l’investissement privé, l’emploi et les réformes structurelles nécessaires pour l’avenir. C’est une première réunion après le budget. Nous ferons en sorte que nous puissions travailler ensemble. »
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Rajiv Servansingh (STC): « Un dialogue franc »
« Il y a eu un dialogue franc entre le gouvernement et le secteur privé. Je voudrais commenter la hausse des prix des produits pétroliers. Si on avait appliqué les règlements tels qu’ils existent en prenant en compte le prix des produits pétroliers à l’international, nous aurions dû appliquer une hausse de prix de 10%, c’est-à-dire Rs 4.80. Or, le ministre a changé les règlements et a décidé de ne pas appliquer une hausse de R 4.80 et de n’appliquer que la hausse de Rs 2 par litre pour l’achat des vaccins .»

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