BUDGET : Spirale de la dette et investissements en berne

Au fur et à mesure que l’échéance de la présentation du budget 2014 par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, se rapproche, les feel good factors sur le plan économique se font davantage rares. Outre le fait que la dernière édition de MCB Focus (N°55), publiée jeudi dernier par l’une des deux plus importantes banques commerciales du pays, la Mauritius Commercial Bank, a mis en exergue les risques potentiels à la croissance et à l’emploi que constitue la baisse dramatique dans les investissements privés et publics, les dernières statistiques officielles sur l’endettement public ne sont guère de bon augure. Les données publiées depuis la fin de la semaine sur le site web du ministère des Finances confirment un accroissement de la dette publique à hauteur de Rs 213,8 milliards à la fin de septembre dernier, soit Rs 17,5 milliards de plus comparativement à pareille époque en 2012. Dans son dernier assessment sur Maurice, l’Economist Intelligence Unit (EIU) de Londres estime que la dette représente 24,5% du PIB, alors que la MCB craint des effets néfastes de l’endettement sur le “fiscal space for stimulating growth” dans la conjoncture.
Au 30 septembre dernier, les statistiques au sujet de l’évolution de la spirale de la dette suscitent des appréhensions, même si dans les milieux officiels l’on tente encore de relativiser. En une année, le montant de la dette publique a progressé de Rs 17,5 milliards pour passer à Rs 213,7 milliards, soit 59,1% du PIB, presque une détérioration d’un point. De son côté, le Central Government Debt par rapport au PIB est de 53,3%, une détérioration de 1,5% par rapport à septembre 2012, selon les chiffres publiés par le ministère des Finances. Depuis le début de cette année, l’endettement public a connu une accélération, avec des prêts de plus de Rs 15 milliards obtenus.  Ainsi, techniquement, la dette par tête d’habitant se monte à Rs 165 000, soit presque Rs 15 000 de plus que l’année dernière.
Les deux principales composantes de la dette ont évolué de manière négative au cours des douze derniers mois. La dette locale du gouvernement a atteint Rs 148,1 milliards en septembre contre Rs 139,9, milliards il y a un an. La dette étrangère a connu une détérioration de presque Rs 10 milliards, pour se retrouver à Rs 44,54 milliards, représentant une hypothèque de l’ordre de 29,1% sur la valeur des exportations de biens et services du pays. Le fait notable demeure que la Public Enterprise Debt a enregistré une baisse de Rs 1 milliard, soit Rs 20,9 milliards contre Rs 22 milliards en septembre 2012.
À quelques heures de la confirmation du dernier montant de la dette publique, la MCB commentait les dernières tendances enregistrées. MCB Focus fait état des répercussions sur le déficit fiscal des dépenses additionnelles sous  forme d’ajustement pour des anomalies dans le rapport du Pay Research Bureau et autres supplementary expenditures. “This marks a departure from the trend that has recently brought us closer to achieving the target of bringing total public sector debt to 50% of national income by 2018 as per the Public Debt Management Act”, note Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer et Adviser au conseil d’administration de la MCB, qui met en garde contre des “strains on the country’s debt position threatening to reduce the fiscal space for stimulating growth and impair our position on the international market”.

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