LE CHALAND RESORTS : Un projet “écosystémique” selon les promoteurs

Dans le cadre de l’implantation du Chaland Resorts Hotel au coût de Rs 2,7 milliards à La Cambuse, le groupe Currimjee Jeewanjee a déjà déboursé Rs 150M. Des frais — dont Rs 46 millions versées au Consolidated Fund — principalement pour le compte des infrastructures routières. C’est dire que les promoteurs croient fort dans l’avancement de leur projet qui n’attend que l’aval du conseil de district de Grand-Port pour l’obtention de son Land & Building Permit pour aller de l’avant. Mais les contestations continuent de fuser de la part des ONG engagées dans la préservation de l’environnement, qui ne comptent pas rester les bras croisés. Pour rassurer la population et les contestataires, les promoteurs ont tenu une conférence de presse en fin de semaine visant à expliquer la nature écosystémique du projet.
Aux côtés d’Alan Sam Soon, consultant en environnement et expert en assainissement, et Pierre Baissac, expert en écologie, Dinesh Burrenchobay, le Managing Director de Currimjee Hospitality Management, a expliqué l’objectif du groupe Currimjee visant à redynamiser l’économie dans cette partie de l’île.
D’emblée, il indique qu’avec l’installation du Chaland Resort, quelque 300 emplois directs et 700 emplois indirects seront créés. La priorité sera accordée aux habitants de la région, affirme-t-il, ajoutant que durant la construction de l’hôtel, jusqu’à 800 emplois seront créés. Faisant ressortir que toutes les procédures ont été suivies pour la mise en place de ce projet, Dinesh Burrenchobay est revenu sur les conditions attachés au bail de plus de 31 arpents, obtenu de l’État en 2015.
Entre autres conditions : l’aménagement d’une route pour faciliter l’accès au public. D’où les premières infrastructures déjà installés sur le site pour cette route qui fera 3 km de long et 7 m de large. Le Managing Director de Currimjee indique également qu’il a fallu suivre les procédures en vue de l’obtention d’une licence EIA, obtenue finalement en août 2012.
Dinesh Burrenchobay, qui explique que ce projet a été conçu selon une approche écosystémique, insiste que les promoteurs disposent, depuis août 2012, d’une Cultural Heritage Impact Assessment Licence et depuis juin 2014 d’une Ramsar Clearance. “Ce développement comprend plusieurs éléments qui sont des premières. Je suis certain qu’un jour notre projet sera pris en exemple pour ce qui est des mesures que nous initions pour avoir un impact positif sur l’environnement”, estime-t-il.
Alain Sam Soon met lui l’accent sur l’importance accordée à l’environnement dans ce projet. Il revient sur les conditions attachées à l’obtention de leur bail : que la construction de l’hôtel doit respecter un set back de 100m de la ligne de haute marée (High Water Mark — HWM). “Ce set-back consiste en une zone tampon de 50m de no construction et une zone de 50m de green blet”. Il insiste sur le fait que c’est la première fois qu’un set-back de 100m est imposé pour un projet de développement hôtelier dans la zone côtière. Cela alors que, selon les provisions de la loi, la norme locale est de 30m du HWM.
Eaux usées
Si l’imposition d’un set-back de 100m du HWM apparaît comme une contrainte significative pour un développement hôtelier de type beach resort conventionnel, le site avec des attraits écologiques importants a permis une approche écosystémique qui sera un des points forts du Chaland Resort Hotel, explique-t-il. Il ajoute qu’en outre, de par la topographie, c’est quelque 135m voire 145m de set back qui ont été pris en compte.
Il a également tenu à faire ressortir que les eaux usées des toilettes de la plage publique aussi bien que celles des NCG étant déversées dans des fosses septiques qui n’éliminent pas l’azote et le phosphate et que les risques que ces nutrients se retrouvent dans le lagon augmentent avec ce type d’assainissement, les promoteurs ont proposé aux autorités de canaliser ces eaux usées vers la station d’épuration conçue pour traiter celles de l’hôtel.
Il a précisé que les effluents ainsi traités seront utilisés pour l’irrigation des zones végétales. Il souligne qu’il n’y a pas de risques de ruissellement de ces effluents traités vers le lagon en face du site et vers les zones de conservation se trouvant dans la baie.
De son côté, l’expert en écologie Pierre Baissac est longuement revenu sur la nature néfaste des filaos à la conservation des plages et s’est appesanti sur le plan de restauration d’une forêt côtière, aujourd’hui disparue à La Cambuse. Ce plan prévoit la réimplantation progressive de la flore endémique qui ornait la zone côtière originelle avant l’arrivée de l’homme sur l’île. Cette végétation permettra la stabilisation de la dune et sa conservation. Cela permettra à l’écosystème de se restaurer et ajoutera un buffer aux impacts du changement climatique et de la montée du niveau de la mer, dit-il.
“Ce projet pourrait devenir le benchmark pour la restauration de la dune côtière et du coastal management à Maurice”, soutient Pierre Baissac. Grâce à la mise en place du plan de restauration de la forêt endémique, non seulement le projet aura un impact positif sur l’environnement de la Cambuse, mais le site de l’hôtel lui-même en sera valorisé. Le Chaland Hôtel offrira aux visiteurs un site écologique d’une rare beauté naturelle et d’un écosystème unique, avance-t-on.

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