ECONOMIE : Et quid des tripartites pour la compensation salariale

Alors que les indications sont que, selon toute probabilité, des vacances parlementaires de fin d’année se profilent à l’horizon, l’absence de toute préoccupation de la part du gouvernement pour le paiement de la compensation salariale suscite des interrogations. Dans cette perspective, Ashok Subron, négociateur de la General Workers Federation (GWF) et animateur de Rezistans ek Alternativ, est monté au créneau pour dénoncer cette attitude complice de la classe politique et plus particulièrement du gouvernement au sujet de la compensation salariale à 525 000 salariés et une révision des allocations aux bénéficiaires des prestations sociales, soit quelque 184 000. Une première proposition pour une compensation salariale uniforme de Rs 500 a été évoquée en attendant une démarche coordonnée du mouvement syndical pour forcer le gouvernement à entériner une décision après consultations avec les partenaires sociaux.
L’éventualité de la fermeture de l’Assemblée nationale en début de décembre, après l’adoption de l’amendement à la Constitution et du Good Governance and Integrity Reporting Bill dans la lutte contre l’Unexplained Ill-Gotten Wealth, est perçue avec de vives inquiétudes. « Jusqu’ici, personne n’a pipé mot sur le paiement de la compensation salariale, un droit acquis pour les salariés à partir du 1er janvier prochain. En tant que syndicaliste et membre de Rezistans ek Alternativ, je lance un appel au ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, pour qu’il convoque dans les meilleurs délais les tripartites en vue de discuter et d’arrêter le montant de cette compensation », déclare Ashok Subron dans la conjoncture.
« Il est plus qu’une urgence pour que la compensation soit déterminée incessamment, que l’Assemblée nationale adopte avant les prochaines vacances The Additional Remuneration Bill en faveur des salariés et des bénéficiaires des prestations sociales. Car, sans la promulgation de ce texte de loi, point de compensation au début de 2016 », ajoute le négociateur de la GWF, qui dit comprendre l’attitude des fonctionnaires et autres employés du secteur public, qui sont dans l’attente des recommandations salariales du Pay Research Bureau (PRB) au cours du premier trimestre avec effet rétroactif au 1er janvier 2016.
« Lalyans Lepep ne peut être partie prenante d’une politique de deux poids et deux mesures avec la grosse majorité de salariés pénalisés. Cette attitude irresponsable du gouvernement et du ministre des Finances qui croient pouvoir faire l’impasse, est une indication de l’accaparement de l’Hôtel du gouvernement par le patronat mauricien et étranger. L’absence de tout paiement de la compensation salariale constitue une trahison de la promesse électorale de lalyans Lepep par rapport à l’introduction d’un National Minimal Wage. Devons-nous rappeler au gouvernement que cette mesure est la deuxième plus importante dans le manifeste électoral à être mis en pratique au cours des trois premiers mois », poursuit Rezistans ek Alternativ.
Dans l’immédiat, Ashok Subron préconise une mobilisation au sein du mouvement syndical pour faire adopter The Additional Remuneration Bill avant la fin des travaux de l’Assemblée nationale de décembre. Pourquoi la compensation uniforme de Rs 500 ? « L’érosion du pouvoir d’achat est un phénomène inéluctable. Le panier de la ménagère, qui sert de référence à Statistics Mauritius pour déterminer le coût de la vie, est passé de Rs 24 815 en 2013 pour atteindre Rs 26 198 cette année. En dépit de la compensation uniforme de Rs 600 depuis janvier dernier, chaque ménage a souffert d’une érosion, qui équivaut à Rs 828 par mois. De ce fait, les Rs 500 viendront compenser ceux au bas de l’échelle et atténuer les problèmes découlant des inégalités sociales, qui présentent une tendance chronique vu la détérioration du GINI Coefficient », souligne Ashok Subron.
Rezistans ek Alternativ préconise une concertation générale sur le plan syndical en vue de dégager une offensive « contre l’irresponsabilité de Lalyans Lepep contre les travailleurs, le silence complice du MMM/PTr, qui se défoncent à défendre les intérêts de qui on sait sur l’Unexplained Wealth et le patronat, qui tente d’éliminer la compensation salariale des employés cette année ». Ashok Subron souhaite que le débat comprenne également l’introduction d’un National Minimal Wage au lieu du National Wages Consultative Council, « un attrape-nigaud à la Sithanen/Ramgoolam ».

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