Journée noire pour la Bourse de Paris et plusieurs autres places européennes gérées par Euronext: après avoir subi une panne d’environ trois heures hier, lundi 19 octobre, l’opérateur boursier européen a vu les échanges se prolonger bien au-delà de l’heure habituelle de clôture et finalement annulé tous ceux intervenus après 17H30.
Outre Paris, les places de Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et Dublin, également gérées par Euronext, ont été affectées.
« Les marchés n’ont pas clôturé comme attendu (…) pour des raisons qui sont en cours d’investigation », a déclaré l’opérateur paneuropéen dans un communiqué transmis lundi soir à l’AFP.
De brusques mouvements se sont produits juste après l’heure de clôture habituelle, fixée à 17H30 (15H30 GMT). Certains titres sont ensuite revenus proches de leur niveau de la journée, mais d’autres n’ont pas rattrapé la perte, comme Saint-Gobain sur la place parisienne, qui s’est effondré dans ces échanges tardifs inhabituels de 7,98% à 33,80 euros.
« En raison de ces problèmes, Euronext a décidé d’annuler tous les échanges qui se sont produits après 17H30 sur toutes les catégories d’actifs, à l’exception des matières premières », poursuit le communiqué.
L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a donc terminé à 4.942,62 points, en hausse de 0,14%, a précisé à l’AFP Euronext.
Plus tôt dans la journée, les cotations avaient déjà été suspendues pendant près de trois heures sur ces mêmes places. « La cause [de la panne] a été identifiée et résolue », avait assuré l’opérateur boursier peu avant la réouverture des échanges à 12H45 (10H45 GMT), indiquant qu’il s’agissait d’un « problème technique ».
« Une panne peut arriver une ou deux fois dans l’année, mais celle-ci a été anormalement longue », a observé auprès de l’AFP Lara Nguyen, gérante privée à Fastea Capital, qui dit n’avoir « jamais connu cette situation en plus de 20 ans de carrière ».
Les clients se sont montrés « assez patients », a réagi auprès de l’AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique de Saxo Banque. L’expert a observé « l’avantage d’avoir un lundi plutôt calme », avec des volumes d’ordres traditionnellement bas lors du premier jour de la semaine.
L’opérateur n’a pas donné lundi soir d’autres éléments sur la cause de cette première panne, évoquant juste un ennui d’ordre informatique.
La dernière panne importante ayant touché l’opérateur boursier remonte à deux ans, lorsque le 29 octobre 2018 un défaut de calcul du CAC 40 au démarrage de la séance avait engendré une suspension de cotation et des perturbations tout au long de la matinée.
La panne subie lundi par Euronext survient peu après une série de problèmes techniques ayant affecté plusieurs places boursières dans le monde.
La dernière en date remonte au 1er octobre et à un blocage durant toute la séance à la Bourse de Tokyo, l’un des plus graves incidents de l’histoire de la place japonaise.
Elle avait été précédée par une interruption des échanges en juillet à la Bourse de Francfort, en raison d’un « dysfonctionnement » ayant affecté le système de trading de cette place financière, appelé Xetra.
Les malheurs techniques touchant Euronext surviennent seulement dix jours après l’officialisation par ce dernier du rachat de la Bourse de Milan, détenue pendant douze ans par le London Stock Exchange, qui gère la Bourse de Londres.
AFP