INDUSTRIE SUCRIÈRE : Beau Vallon Ltée donne la réplique aux attaques syndicales

Après les contestations syndicales des plus virulentes autour du licenciement de l’employé Eddy Lauricourt de Beau Vallon Ltée, la direction de la compagnie sucrière donne la réplique et prend les syndicalistes à contre-pied. Contrairement a ce qui a été avancé par les représentants syndicaux à l’effet que ce licenciement fait suite à un refus du délégué syndical Eddy Lauricourt d’exécuter des tâches ne faisant pas pas partie de son scheme of duties, la direction de la société, par le biais de son Chief Operation Officer (COO), Thierry Merven, affirme que l’employé a été mis à la porte sur la base d’un comportement agressif et insultant contre le management.
Après une première réaction de la direction de Beau Vallon Ltée dans les colonnes de Week-End dimanche dernier, celle-ci a par la suite approché la rédaction pour donner sa version des faits complète quant à la chronologie du licenciement de l’employé Eddy Lauricourt. D’abord l’information à retenir est que la version de la direction sur ce licenciement est tout autre que celle présentée par le Joint Negotiating Panel syndical de l’industrie sucrière.
« Je crois qu’il faut faire ressortir le problème précis qui a mené au licenciement de monsieur Lauricourt. L’employé a été licencié sur la base d’un comportement agressif et insultant contre le management et non pour avoir refusé d’exécuter une consigne de travail. Cependant, juste avant, l’employé avait effectivement refusé de se soumettre à une consigne. Ce n’est pas cela qui a mené à son licenciement mais son attitude. Suite au refus d’effectuer une tâche, incluse dans son scheme of duty, qui est de graisser un équipement sur un tracteur, il a reçu un sévère avertissement. Mais au lieu de le prendre comme tel et de le contester éventuellement par la voie normale, il a eu un mauvais comportement vis-à-vis d’une employée des ressources humaines avec des menaces formulées à l’égard de ce département et du management », explique Thierry Merven à Week-End.
Dans la foulée, la direction devait prendre la décision de le suspendre de ses fonctions et le convoquer devant un comité disciplinaire. « Le comité qui s’est réuni en quatre fois, sous la présidence d’une avocate indépendante, a conclu qu’il y avait deux charges retenues contre M. Lauricourt. La première charge était prouvée, soit le comportement, ses propos menaçants et insultants. Et sous les dispositions légales en vigueur, le comité a ordonné le licenciement de M. Lauricourt. Suite à cela, nous avons pris une décision en fonction de son dossier précédent. Il se trouve malheureusement que, compte tenu des précédents avertissements, avec un dossier assez chargé, la direction a entériné la décision de mettre en application cet ordre », poursuit Thierry Merven.
Ce dernier soutient qu’en l’espace de six ans, Eddy Lauricourt a été frappé de deux avertissements pour mauvaise conduite et comportement agressif, quatre sanctions pour avoir refusé des consignes des travail et deux passages devant le comité disciplinaire.
Thierry Merven fait également ressortir qu’en 2010, Eddy Lauricourt avait déjà reçu un sévère et dernier avertissement à l’issue d’un comité disciplinaire suite à une faute grave qu’il avait commise à l’époque. « Le comité avait ordonné son licenciement et nous avons malgré cela décidé de le réintégrer pour donner la chance de s’amender. Cette décision avait été prise sur une base humanitaire car il est employé depuis très longtemps dans la compagnie ».
La direction de Beau Vallon Ltée balaie également d’un revers de la main les attaques syndicales à l’effet que le licenciement du délégué Eddy Lauricourt, membre exécutif du Union of Artisans of the Sugar Industry et membre du JNP, a un lien avec l’épisode de la grève dans ce secteur en novembre 2014.
« Les syndicats disent en permanence qu’Eddy Lauricourt est victimisé par la compagnie Beau-Vallon suite à la grève précédente. Il faut préciser qu’il n’y a absolument aucun lien avec cette grève. Ce licenciement émane d’une faute qui est complètement déconnectée de la grève. D’ailleurs, il est bon de préciser qu’aucune sanction n’a été prise contre cet employé suite au mouvement de grève de fin 2014. À l’inverse, deux autres employés ont reçu des avertissements sévères après comportements menaçants et agressifs pendant la grève. Car pour empêcher des employés non-grévistes à venir travailler, ils ont parfois eu recours à la violence. Donc, cela démontre qu’il n’y a aucune sanction qui a été prise à l’égard du délégué syndical suite à cet événement de fin 2014 dans le secteur sucre », affirme Thierry Merven, qui ajoute qu’Eddy Lauricourt a obtenu une promotion en septembre 2014 et qu’il est le représentant qui a bénéficié de plus de time-off au sein de la compagnie pour ses activités syndicales.
De son côté, le JNP de l’industrie sucrière maintient sa position et a fait appel de cette décision de licenciement durant la semaine écoulée en présence de Pierre-Yves Mongelard, Agricultural Manager de la compagnie de Beau vallon. Dans une déclaration à Week-End, le négociateur Ashok Subron a une nouvelle fois mis en avant l’illégalité du comité disciplinaire ayant formulé l’ordre de licencier le délégué syndical Eddy Lauricourt.
« Le fait est que le board disciplinaire est illégal. Donc, les recommandations sont caduques. D’autant que le board a fait des remarques basées sur le demeanor pour arriver à cette conclusion. Ce qui constitue des préjugées extrêmement graves. L’aile syndicale maintient que le licenciement est illégal, d’autant que le board a été constitué des représentants du HR de Omnicane et des corporate lawyers. Le JNP appel Beau Vallon Ltée et Omnicane à rectifier le tire en réintégrant Eddy Lauricourt », explique Ashok Subron.
D’ailleurs, une correspondance a été transmise à la Mauritius Sugar Producers Association, représentant légalement Beau Vallon Ltée, pour réclamer une intervention rapide dans cette affaire. Le JNP affirme que la MSPA a un devoir éthique légal de ne pas tolérer les violations de la loi et de l’accord MSPA-JNP signé le 28 novembre 2014 par un de ses membres.

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