La croissance alimentée par la consommation interne

En préambule aux consultations prébudgétaires, l’assemblée générale annuelle de la Chambre de commerce et d’industrie en fin de semaine a constitué une plate-forme de choix pour identifier les points saillants sur le plan économique. Avec une croissance de 3,1%, la consommation interne a alimenté la croissance, alors que cette institution n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme par rapport au déficit croissant de l’ordre de Rs 100 milliards des échanges commerciaux. Presque en même temps, les dernières prévisions de Statistics Mauritius avancent que le taux de croissance ne passera pas la barre des 4% comme il a été encore le cas au cours de ces dernières années avec, en plus, la performance économique de 2017 révisée à la baisse de 3,9% à 3,8.

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Les facteurs influençant les projections de Statistics Mauritius de 3,9% pour 2018 se déclinent comme suit: agriculture: une progression de 1,1% contre un déclin de 0,2% l’année dernière. Le No-Growth dans l’industrie sucrière avec le prix de la tonne de sucre aux planteurs étant à son plus bas niveau de Rs 11 000 poussant la communauté des planteurs et autres usiniers à se pencher sur l’avenir de ce secteur économique; manufacture: une croissance de 1,3% est annoncée contre 1,4% l’année dernière avec une relance minimale de la filière de Food Processing, une progression nominale du Textile Manufacturing et des Export-Oriented Enterprises (+ 1%) et de 2% dans les autres segments de production manufacturière; construction: un robuste taux de 9,5% en progression de 2% par rapport à 2017; commerce au détail: 3,6% en 2018 contre 3,1 l’année dernière; transport: 3,6%; tourisme: 4,1% contre 4,6% en 2017 et des arrivées touristiques de l’ordre de 1,4 million ; ICT et secteur financier: faisant du surplace à 5,6%.

Un autre indicateur économique, qui mérite attention: les investissements. La croissance est estimée à 4,2% pour cette année contre 4,6% l’année dernière. La construction devrait afficher un taux de 10,6%, soit presque quatre points de plus qu’en 2017. La construction résidentielle devra reprendre du muscle avec 2,8% contre une contraction de 0,9% en 2017. Statistics Mauritius retient que “non-residential building is expected to grow by 23,1%, after a growth of 28,7% in 2017. Other construction works would grow by 13,3%, higher than the 4,4% growth registered in 2017”.

Passant en revue l’évolution de l’économie, la Chambre de commerce et d’industrie fait ressortir qu’”economic activity in the country continues to be driven by internal demand. On the one hand, consumption expenditure grew by 3,1% higher than the 2,9% in 2016. Consumption expenditure was largely balanced between a 3% increase in household expenditure and a 3,6% in government expenditure”.

Le point vulnérable reste la perfomance des exportations avec le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Azim Currimjee, signalant que“since 2006, the country’s export of goods has grown by less than a mere 1 % annually. What is the issue? Where do we go from now?” Il ajoutera plus loin “after 50 years of nation-building and economic development, we need to ensure the sustainability of resources. In 2017, our current account deficit is of more than Rs 100 billion – that we import about Rs 100 billion more than we export”.

La Chambre de Commerce, mettant en garde contre le risque de déindustrialisation, réaffirme que “we cannot be a country of deindustrialisation. Industrials are and should remain the backbone of our economic development”. Pourtant, les récntes données de Statistics Mauritius prévoient que cette année, le réarmement industriel sera en zone rouge avec une contraction de 6,6% contre une progression de 1,3% l’année drenière.

Dans la conjoncture, le cri de guerre de la Chambre se résume comme suit: “Yes, we have been suffering from increased competition on our traditional exports from Bangladesh, Madagascar and China. Yes, exchange rate fluctuations are an issue. Yes, we no longer benefit from the Multi-Fibre Agreement and other preferential agreements. But we are resilient, and we have always been able to adapt to economic circumstances and innovate”.

Ainsi, le Consultative Workshop résidentiel des 17 et 18 mars organisé par l’Economic Development Board avait l’ambition de “highlight pressing structural constraints that the Mauritian economy is and will be facing, identify key sectors and cross-sectoral reforms as well as policy actions that can be undertaken and set up the terms of reference of the strategic Policy Directorate of the Economic Development Board”. Outre les questions relevant de l’”Immigration Policy with a view to cater for demographic issues, boost technology and knowledge transfer and improve human resource”, l’Education Mismatch avec 12 000 Dropouts, l’identification de nouvelles niches dans le secteur financier, la restructuration de la stratégie de promotion des investissements, la consolidation de “the industry base such as linking the financial services sector to the manufacturing sector as a new substance-based industrialisation stragegy”, l’Economic Development Board rappelle que “priority national issues that need to be addressed include ageing population, integration of more women into the workforce”.

D’aucuns affirment voir l’architecture des préoccupations du prochain budget qui commence se dessiner déjà…

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