Les crédits sous surveillance surveillance

Tout en évitant d’adopter un ton des plus alarmistes dans la conjoncture économique et en marge des préparatifs budgétaires, la dernière édition du Financial Stabilty Report (FSR) de la Banque de Maurice balise des pistes d’inquiétude sur le plan de l’évolution des crédits bancaires de ces dernières années. L’un des aspects évoqués porte sur le triplement de la croissance des crédits bancaires alloués aux ménages au cours de ces douze derniers mois. Mais il y a encore les corporate balance sheets of large players qui sont placés sous haute surveillance avec le ralentissement économique. D’un point de vue général, la Banque centrale fait systématiquement un close monitoring des principaux paramètres des opérations bancaires en vue d’anticiper toute éventuelle détérioration de la situation. Mais ce rapport se veut également rassurant quant à la résilience des banques commerciales, la Banque de Maurice affirmant qu’elles restent “sound, generally profitable and well-capitalised.”
Dans le contexte économique marqué par la morosité et des perspectives de relance reportées à 2016, selon les dernières analyses du secrétaire financier, Ali Michael Mansoor, la performance du Household Sector Credit d’une année à l’autre mérite attention. À la fin de juillet dernier, la Sector-Wise Distribution des crédits au secteur privé révèle que l’endettement des ménages auprès du secteur bancaire se monte à Rs 27,2 milliards, dont Rs 1,8 milliard représentant des Credit Card Advances, Rs 4,5 milliards de découverts bancaires et Rs 20,7 milliards de prêts consentis par les banques.
Les crédits bancaires aux ménages constituent 26,4% des crédits globaux alloués au secteur privé. La consommation des ménages bénéficie également d’apport des huit opérateurs du Non-Banking Deposit-Taking Sector engagés dans le créneau des leasing facilities et des prêts. La part de ces derniers est d’un peu moins de 15% des crédits octroyés au secteur privé. “Credit was channelled mainly to the personal and construction sectors, which accounted for 64,8% and 17,7%, respectively, of total NBDTI’s credit”, note le rapport de la Banque de Maurice.
Le Financial Stability Report s’appesantit sur la robustesse de la croissance des crédits bancaires aux ménages, soit plus de 16% en mars dernier, ce qui est plus de trois fois celle de la précédente période, pour des besoins de la consommation. “The sustained growth in household credit was driven by higher credit expansion for consumption purposes which increased by 17.2% as at end-March 2013 compared to 6% in the corresponding period of 2012”, fait ressortir la Banque de Maurice.
Mais le paradoxe dans l’évolution des crédits aux ménages est qu’en dépit d’une augmentation dans le nombre de permis de construction, soit de 1 724 à la fin du premier trimestre de cette année contre 1 367 l’année dernière, les prêts-logement sanctionnés par les banques ont enregistré un ralentissement dans la croissance à 17,1% contre 23,8% il y a un an. À noter que durant ces cinq dernières années, le volume des crédits aux ménages par rapport au PIB est passé d’un peu plus de 13% pour se retrouver à hauteur de 19,5% en mars dernier, alors qu’à cette même période “credit to households accounted for 26,4% of total private sector credit.”

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