LICENCIEMENTS DANS LE SECTEUR AUTOMOBILE : Les craintes des concessionnaires se précisent

Déjà en régression depuis novembre dernier,  les chiffres de janvier n’augurent pas de bons présages pour les concessionnaires de l’automobile. Les ventes de véhicules neufs continuent de chuter. À janvier, seulement 774 véhicules neufs ont été écoulés contre 985 en janvier 2015. Une baisse qui accentue les craintes des promoteurs de devoir procéder à des licenciements massifs prochainement. 
Le marché automobile neuf est au plus mal. Les ventes des passenger vehicles ont baissé de 21,7% d’octobre à décembre 2015 et continuent avec 211 unités de moins en janvier 2016, comparées à la même période l’année dernière. Si le nombre de passenger vehicles mis sur les routes en 2015 a connu une hausse de +7,5%, le marché du neuf pour cette catégorie de véhicules connaît lui une régression et accuse une baisse de -7%, soit avec seulement 6678 véhicules vendus en 2015 contre 7181 en 2014.
Ce qui n’augure pas de bonnes perspectives pour les promoteurs du neuf qui estiment que la situation perdurant, le pire est à craindre. Il faudra agir, disent-ils, faisant ressortir qu’ils seront prochainement contraints à effectuer, comme ce fut déjà le cas en octobre dernier chez Axess, des licenciements. Ils expliquent que le personnel est formé pour les véhicules et marques spécifiques. “S’il n’y a pas de vente, il n’y a pas de travail. Nous ne pourrons faire autrement”, disent-ils.
Pour expliquer cette baisse dans les ventes, les concessionnaires avancent une situation malsaine dans le secteur et attribuent la préférence des consommateurs pour les voitures d’occasion importées, lequel secteur connaît, effectivement, une hausse depuis quelques mois. Sur les trois dernières années, le nombre de passenger vehicles de seconde main vendus s’élève à 22477 contre 20,509 véhicules neufs pour la même période.
“Notre secteur va mal. Nous devons trouver des solutions”, disent les concessionnaires, faisant ressortir qu’en outre il existerait une concurrence déloyale dans le secteur, notamment en raison des frais douaniers peu élevés dont doivent s’acquitter les revendeurs de seconde main, comparativement aux concessionnaires du neuf. Rien que pour le mois de janvier, selon un calcul de la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA), avec 211 passenger cars de seconde main écoulées de plus que les voitures neuves vendues, ce sont quelque Rs 183000 par unité vendue, soit près de Rs 36M de manque à gagner pour la MRA, en tenant compte des 55% d’excise duty à payer par les concessionnaires.
Parallèlement, les revendeurs de seconde main n’ont pas autant de frais douaniers car le Coût-Assurance-Fret de ces voitures est calculé à la douane selon chaque modèle, et ne reflèterait pas la valeur réelle du marché, soutient la MVDA. D’où la différence des prix sur le marché et la tendance actuelle pour les voitures de seconde main. “Nous sommes dans une situation grave. Les autorités doivent se pencher sur cette question. Il y va de l’emploi de milliers de gens et de la survie de dizaines de milliers de familles”, disent les concessionnaires qui indiquent que si la tendance à la baisse continue, ils seront dans l’obligation de licencier une partie de leurs employés très prochainement. D’autant qu’outre la concurrence déloyale, le secteur serait aussi frappé par des fraudes de voitures de seconde main passées pour neuves à la douane et à l’enregistrement. 

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