MONDE DES AFFAIRES: Révocation de trois directeurs de DRIL

La saison 1 dans l’affaire de Deep River Investment Limited (DRIL) a pris fin avec la révocation de trois directeurs du conseil d’administration, en l’occurrence Didier Merven, Jean-Michel Pitot et Bernard P. Dalais. C’était lors d’une assemblée spéciale des actionnaires, convoquée pour le vendredi 13 et contestée par voie d’injonction par les directeurs sanctionnés. Aussitôt, reconstitué avec la nomination de Jérôme de Chasteaneuf en tant que nouveau directeur, le conseil d’administration s’est réuni, vendredi, pour confirmer le rejet de l’offre de rachat à Rs 55 l’action soumise par Global Emerging Markets, entité basée à Dubayy.
Les spécialistes en affaires n’écartent pas la possibilité que la saison 2 de cette affaire devra voir le retour en force des auteurs de cette Hostile Bid formulée depuis le 5 mars dernier avec en point de mire la compagnie sucrière de Deep River Beau Champ Limited, CIEL Investment Limited et CIEL Textile Limited. Cette dernière est l’une des plus importantes compagnies opérant dans le secteur du textile mauricien et brassant un chiffre d’affaires annuel de plus de Rs 7 milliards.
Le conseil d’administration de Deep River Investment Limited suppute que le but ultime de Global Emerging Markets avec la prise de contrôle de la société sera de démanteler le groupe CIEL, dont la vente des avoirs de Deep River Beau Champ et des terres de Ferney aussi bien que de CIEL Textile. Dans une lettre aux actionnaires en date du 28 mars dernier, le président du conseil d’administration de Deep River Investment Limited, Christian Dalais, retrace le litige opposant les trois directeurs sanctionnés avec le Board.
L’affaire remonte à juillet 2011 quand un groupe de six actionnaires, dont Didier Merven, Jean-Michel Pitot et Bernard P. Dalais, devait exprimer le souhait de vendre leurs actions sans respecter le pacte d’actionnaires, pacte qui empêche la vente en bloc. Le poids des actions de ces trois directeurs est de 38%. Une bataille légale sur le droit de préemption devait être engagée devant les instances judiciaires appropriées avec une injonction contre toute la vente d’action émise par la Cour suprême en date du 22 novembre.
Le président du conseil d’administration ajoute que « le Board ayant considéré que les lettres pouvaient déclencher une OPA hostile sur Deep River Investment Limited et ses compagnies associées (CIEL Textile, CIEL Investment Limited et Deep-River Beau-Champ) a décidé de demander un rapport indépendant à Me Iqbal Rajahballee, SC quant aux responsabilités du conseil d’administration et de ses membres ».
L’une des principales conclusions du rapport soumis en date du 26 décembre 2011 portait sur des accusations de conflit d’intérêt manifeste contre quatre des six, dont les trois directeurs. Seul Bertrand Rey avait démissionné depuis le 21 décembre alors que les trois autres ont refusé de soumettre leur démission du conseil d’administration. Devant cet état de choses, le recours à une motion de révocation par une assemblée spéciale des actionnaires fut entériné.
Didier Merven, Jean-Michel Pitot et Bernard P. Dalais avaient tenté en vain d’obtenir une injonction interdisant cette assemblée des actionnaires. Mais vendredi dernier, à moins d’une demi-heure de la réunion, le juge Paul Lam Shang Leen avait débouté ces directeurs.
« The decision to hold a meeting to revoke the three directors was taken well before the letter dated the 5th March from Global Emerging Markets for the takeover as rightly pointed out by Mr Sauzier, SC. The holding of the projected shareholders’ meeting does not in my view constitute an act which frustrates the takeover bid », soutient le juge dans l’ordre émis et autorisant la réunion pour la révocation de ces trois directeurs.
Avec la décision de la Financial Services Commision de ne pas s’ingérer dans cette affaire d’offre de rachat par Global Emerging Markets affirmant qu’elle ne relève que du Board, la confirmation du rejet de vendredi vient relancer les spéculations quant au prochain move tactique des trois directeurs révoqués, détenteurs de 38% d’actions.

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