La récente visite du président kényan, Uhuru Kenyatta, a insufflé un regain d’intérêt chez les opérateurs locaux pour le Kenya. L’industrie locale, dont les producteurs se sont regroupés au sein de l’Association of Mauritian Manufacturers, n’est pas restée insensible aux attraits de ce pays.
Suivant une première mission dans ce pays d’Afrique de l’Est en février dernier pour découvrir l’environnement économique kényan et les « solutions de connectivité offertes sur l’Afrique de l’Est », ses membres sont revenus avec un intérêt décuplé pour ce marché. D’autant que l’Afrique de l’Est connaît un des taux de croissance les plus forts du continent africain.
Suivant sa première mission au Kenya, l’AMM repart donc à la conquête de ce marché. La deuxième mission devrait avoir lieu durant la deuxième quinzaine de juillet et sera davantage orientée B2B, c’est-à-dire sur des rencontres personnalisées. L’association est soutenue dans cette démarche par Patrick Lecoy, Directeur général d’Export Assistant Development, qui agit comme consultant auprès des producteurs locaux de l’AMM. Cette mission devrait permettre à chaque entreprise participante de bénéficier de quelque neuf rendez-vous B2B. Déjà au cours de la première mission, les membres de l’AMM ont eu l’occasion de discuter avec des représentants de grandes entreprises kényanes, de banques, de cabinets d’avocats, de compagnies de distribution et d’autres entreprises opérant dans diverses filières.
Bruno Dubarry, CEO de l’AMM, estime qu’il « devrait y avoir une quinzaine d’entreprises mauriciennes comme participants à cette deuxième mission ». S’agissant des rencontres avec des opérateurs kényans, elles seront bien ciblées, dit-il, car Patrick Lecoy a fait une étude en amont pour bien cibler les entreprises et partenaires kényans susceptibles d’intéresser chacun des producteurs mauriciens. « L’objectif à ce stade avec le Kenya n’est pas de se précipiter hâtivement dans l’exportation sans en maîtriser les rouages », dit un membre de l’AMM mais plutôt « de sortir de là avec quelques contrats ».
Selon Bruno Dubarry, l’objectif plus large est « de créer un courant d’affaires dans le secteur manufacturier avec le Kenya ».
Avant d’exporter, dit le CEO de l’AMM, « il faut d’abord apprendre à connaître le marché, apprendre les mœurs et coutumes de la région afin de nouer des partenariats dans le temps ». D’autre part, il ajoute que les attentes des membres de l’association varient d’une entreprise à l’autre. « Certains sont à la recherche de partenariats pour la distribution de leurs produits finis ou semi-finis », indique-t-il. Il cite l’exemple de tissus que Maurice peut exporter vers le Kenya car celui-ci « veut développer sa base textile ». Il parle aussi de certaines opportunités à saisir auprès de « détaillants de grandes enseignes au Kenya qui sont à la recherche de certains produits fabriqués par Maurice ».
L’AMM considère le Kenya comme « porte d’entrée » vers l’Afrique de l’Est, vers des marchés, comme la Tanzanie, le Rwanda et l’Éthiopie. « L’Afrique de l’Est, c’est la bonne porte d’entrée », dit Bruno Dubarry, d’autant que « la main-d’œuvre est de très bonne qualité au Kenya ».