Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel, ne sera pas appelé à la barre dans le cadre de la motion voir-dire débattue pour décider de l’admissibilité ou non en Cour du téléphone portable contenant la bande sonore incriminant l’ex-ministre Raj Dayal. Le Double Bench de la Financial Crimes Division (FCD), composé des magistrates Nadjiyyah Dauhoo et Nalini Senevrayar-Cunden, n’a pas trouvé la pertinence d’assigner l’homme de loi, du fait qu’il n’est pas celui ayant utilisé le téléphone portable pour faire une copie de la bande sonore. En outre, ce n’est pas lui non plus qui a remis le téléphone aux enquêteurs de l’ICAC.
Dans ce voir-dire, la défense de Raj Dayal conteste la production du téléphone de l’homme d’affaires Patrick Soobhany, qui contient la bande sonore qui ferait état des échanges entre Raj Dayal et lui concernant un financement pour l’achat de Bal Kouler pour les célébrations de la fête Holi.
La défense souhaitait entendre la version de Me Yousuf Mohamed sur les événements ayant suivi l’enregistrement de la conversation au bureau de Raj Dayal lorsque ce dernier était encore ministre, le 22 mars 2016. Cette demande a été rejetée par les magistrates de la FCD.
L’étape des plaidoiries a alors débuté. Dans son réquisitoire, Me Abdool Raheem Tajoodeen, qui représente la poursuite, a souligné que les témoins appelés dans le cadre de ce voir-dire, soit l’homme d’affaires Patrick Soobhany, le journaliste Yaasin Pohrun ou encore l’enquêteur Mahomed de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), ont insisté sur le fait qu’il n’y a pas eu manipulation de la bande sonore.
Me Tajoodeen a ainsi recommandé que le téléphone contenant la bande sonore soit produit en Cour pour les besoins du procès. La défense fera sa plaidoirie ce jeudi.
Raj Dayal a plaidé non-coupable devant la FDC de l’accusation de « bribery by public official » sous les dispositions de la POCA. Il lui est reproché d’avoir sollicité un pot-de-vin de Rs 1 million de l’homme d’affaires Patrick Soobhany le 22 mars 2016 à son bureau, à Port-Louis, pour l’achat de 50 « Bal Kouler » pour les célébrations de la fête Holi, en échange d’un permis EIA pour un projet de morcellement de 294 lotissements sur une superficie de 35 arpents à Gros-Cailloux. Raj Dayal est défendu par Mes Jacques Panglose, G.O.S.K, Ravi Rutnah et Avineshwar Dayal.