Agressions sexuelles alléguées : Bénéfice du doute à l’accusé dix ans après les faits

La magistrate Adila Hamuth, vice-présidente par intérim de la Cour intermédiaire, a accordé le bénéfice du doute à un dénommé Mathieu B., qui répondait de trois charges de sodomie devant cette instance. Il lui était reproché d’avoir forcé un garçon autiste à avoir des relations sexuelles avec lui à trois reprises. Toutefois, la Cour a fait état d’incohérences dans la version en cour de la victime, ne pouvant ainsi pas prononcer un verdict de culpabilité.

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L’accusé et la victime étaient enfants de chœur dans une église à Pointe-aux-Sables. Selon les dépositions du père adoptif de la victime à la police, ce dernier était autiste et souffrait du syndrome d’Asperger. Il avait 17 ans au moment du premier délit allégué, qui aurait été commis en 2011, alors que l’accusé avait 13 ans. Selon la victime, il avait été forcé à avoir des relations intimes avec Mathieu B. à trois reprises, soit à l’arrière d’une église à Pointe-aux-Sables en 2011, lors d’une retraite dans un camp de jeunesse en 2012 et dans une ruelle à Pointe-aux-Sables en 2013.
La victime avait indiqué à la police qu’à ces trois occasions, l’accusé l’avait forcé à avoir des relations sexuelles afin qu’il lui rende son téléphone portable. Les examens médicaux sur la victime devaient par ailleurs confirmer qu’il y avait eu acte de sodomie répété.
La victime, désormais âgée de 27 ans, a déposé en Cour cette année pour donner sa version des événements. Mathieu B. avait, lui, réfuté catégoriquement tout acte d’agression sexuelle sur la victime. Il a indiqué qu’ils étaient amis, mais qu’à aucun moment ils n’avaient eu de relations intimes.
À la barre, lors du procès, la victime devait toutefois donner une version qui diffère de celle donnée à la police, notamment en indiquant qu’il n’avait jamais dit à la police que l’accusé avait pris son téléphone portable. De plus, le jeune homme avait expliqué que plusieurs personnes auraient abusé de lui. Confrontée à ses incohérences lors de son contre-interrogatoire, la victime n’a pu donner d’explications. La magistrate devait aussi noter que la version du père adoptif de la victime en cour était trop vague lorsqu’il devait situer dans le temps quand la victime lui avait fait part de son agression.
Dans son jugement, la magistrate a pris note de certaines zones d’ombre sur les délits allégués, déjà du fait que ces actes auraient été commis après de longs intervalles sur trois ans, pour finir par s’interroger sur la cohérence des propos de la victime alors que le rapport médical parle d’acte de sodomie répétée. « Their cumulative effect is such that, it would be most unsafe in the circumstances of the present matter to rely on his testimony to find the case against the accused proved to the standard required in a criminal case », devait alors conclure la magistrate, ajoutant que la version de l’accusé n’a jamais été remise en cause. Pour ces raisons, la magistrate a accordé le bénéfice du doute à Mathieu B. L’accusé était défendu par Me Neelkanth Dulloo.

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