Appel de Bernard Maigrot : la défense conteste le procès et la sentence

Bernard Maigrot, reconnu coupable du meurtre de Vanessa Lagesse et condamné à 15 ans de servitude pénale, a fait appel le 12 août 2024 devant la Court of Criminal Appeal. Représenté par Me Gavin Glover, Senior Counsel, la défense remet en question plusieurs aspects du procès, notamment le Summing Up du juge Lutchmyparsad Aujayeb aux jurés et le traitement des preuves ADN présentées par le professeur Doutremepuich, expert de la poursuite.

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Les avocats de Maigrot affirment que le droit constitutionnel de leur client à un procès équitable a été violé. Ils soulignent que le juge n’a pas mis fin au procès, malgré les nouvelles preuves ADN, et n’a pas ordonné d’enquête préliminaire à leur sujet. De plus, ils reprochent au juge d’avoir permis aux jurés de poser des questions directement aux témoins, une pratique qu’ils jugent injuste.

La défense critique également la manière dont le juge a traité le témoignage du professeur Doutremepuich, estimant qu’il aurait dû avertir les jurés de ne pas tenir compte du protocole de lavage des preuves ADN, considéré peu fiable même par l’expert. Ils dénoncent le manque d’accent sur les limitations des tests ADN, qui ne permettent pas de déterminer comment et quand l’ADN de Maigrot s’est retrouvé sur la scène de crime.
La défense remet en question le manque de poids accordé aux témoignages d’Isabelle Maigrot et de Martine Desmarais, qui ont fourni un alibi à l’accusé, ainsi que l’heure du décès avancée par le Dr Satish Boolell, basée en partie sur une information considérée comme inadmissible en Cour.

Enfin, les avocats pointent du doigt les zones d’ombre de l’affaire, notamment la présence d’ADN, d’empreintes et de traces de pas d’individus inconnus sur la scène de crime, l’hypothèse qu’il pourrait y avoir eu plus d’un agresseur, et l’absence de mobile clair pour le crime. Ils critiquent également le fait que le juge n’a pas tenu compte du préjudice potentiel causé par le délai de 23 ans entre le crime et le procès, avec la disparition de témoins et de preuves.

La défense estime que le juge aurait dû conclure, de son propre chef, à l’absence de cas à défendre, une fois la poursuite terminée. En ce qui concerne la peine de 15 ans, elle est jugée « sévère et excessive », la défense reprochant au juge de ne pas avoir adopté une approche plus structurée, prenant en compte les 23 années de calvaire de l’accusé.

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