Maurice est confronté à une crise croissante d’accidents mortels sur ses routes, mettant en péril la vie de ses citoyens. Les statistiques récentes révèlent une situation alarmante, avec un nombre croissant d’accidents et de victimes, malgré la campagne Stop Accident, Tous concernés lancée récemment par le PM, Pravind Jugnauth, qui n’a malheureusement pas été suivie par un matraquage médiatique suffisant. Cela, afin de réveiller et de secouer l’irresponsabilité routière des Mauriciens, très peu respectueux du code de la route et insuffisamment conscients des conséquences désastreuses pour les victimes et leurs familles. Les autorités, qui mesurent cette urgence grandissante, intensifient leurs efforts pour tenter de remédier à cette crise, mais elles doivent faire preuve de plus d’initiative et d’une intransigeance sans faille vis-à-vis des contrevenants au code de la route.
À ce jour, l’année 2023 a déjà enregistré 118 décès sur nos routes, dépassant le total de 108 de l’année précédente. Les catégories les plus touchées sont les piétons (37 morts), les motocyclistes (36 décès), les passagers de véhicules quatre roues (11), les conducteurs (11), les passagers en croupe à moto (11), les cyclistes (10) et les aides chauffeurs (2).
La semaine de sécurité routière, organisée par le ministère du Transport du 18 au 24 novembre, pour sensibiliser les usagers de la route dans le cadre de la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, instaurée et célébrée le 3e dimanche de novembre par l’Organisation des Nations (ONU) – cette année, c’était le dimanche 19 novembre –, a été marquée par des happenings divers comme la messe dite par l’évêque de Port-Louis, Mgr Durhone à Quatre-Bornes, un road show de motocyclistes du Plaza à Tribeca Mall où des démonstrations de pilotage de motos, une distribution de gilets réfléchissants pour motocyclistes et une initiation au code de la route pour les enfants ont eu lieu.
Total Energie a aussi lancé une application mobile destinée aux enfants. Lundi dernier, des jeunes ont marché du Plaisance Shopping Mall de Plaine Magnien au Gandhi Square de Rose-Belle. Mercredi, des chauffeurs de taxis ont été initiés à la conduite défensive au Plaza à Rose-Hill. Jeudi et vendredi, en hommage aux victimes de la route, le public était invité à porter un ruban blanc.
Accidents sans permis : problème croissant
Cette semaine s’est malheureusement conclue sur une note tragique avec deux accidents mortels impliquant des conducteurs sans permis. Ces accidents tragiques mettent en évidence le problème récurrent et insuffisamment sanctionné de conducteurs sans licence contribuant de manière significative à la hausse des accidents et des morts.
Deux cas récents, cette semaine, ont particulièrement attiré l’attention sur ce phénomène inquiétant. À Roche-Bois, un enfant de 9 ans, Clarino Edouard, a perdu la vie après avoir été heurté par un scooter conduit par un adolescent de 15 ans sans permis. Le constable Baboo Dulhumsingh, 27 ans, a également été tué dans un délit de fuite à Cascavelle, impliquant un camion conduit par un gardien de 27 ans, également dépourvu de permis
de conduire.
Le ministre Ganoo a exprimé ses inquiétudes quant à l’augmentation du nombre d’accidents, en particulier impliquant des conducteurs non qualifiés, soulignant qu’en dépit des lois plus sévères et des campagnes de sensibilisation intensives, les statistiques demeurent alarmantes et des milliers de personnes ont été verbalisées pour conduite en état d’ivresse, conduite sous l’influence de la drogue et utilisation du téléphone portable au volant.
Contrôles et sanctions tous azimuts
Un appel à la responsabilité individuelle et à une vigilance accrue a été lancé par la police, en particulier pour la période de fin d’année, propice à une augmentation des déplacements et d’abus en tous genres, vitesse, alcool et drogue. Un plan d’action est en voie de réalisation pour la période des fêtes du mois prochain, impliquant diverses opérations de contrôle sur les routes. Des mesures spécifiques pour aborder le problème des conducteurs sans permis seront intégrées à ces plans, avec un accent sur la sensibilisation et l’application rigoureuse des lois.
Cependant, le défi demeure de convertir cette sensibilisation en changement de comportement.
Au-delà des mesures immédiates, des solutions à long terme sont nécessaires pour inverser la tendance inquiétante. L’éducation routière doit être renforcée dès le plus jeune âge, avec des programmes intégrés et ciblés partout à travers l’île et dans les écoles pour sensibiliser les élèves aux dangers de la conduite sans permis.
Un renforcement des contrôles routiers est impératif, avec des points de contrôle aléatoires et une surveillance accrue des zones à risques. Les sanctions pour la conduite sans permis doivent être sévères et dissuasives. Des programmes de réhabilitation pour les contrevenants, y compris une formation obligatoire sur la sécurité routière, pourraient également être envisagés. La sécurité routière ne peut être améliorée qu’avec une approche holistique. La collaboration avec la communauté locale, les entreprises et le secteur privé est essentielle.
Plus que jamais, la situation de la sécurité routière à Maurice exige une action immédiate et coordonnée avec l’objectif ultime de rendre les routes mauriciennes sûres pour tous.