CAUCHEMAR INSOUTENABLE : Dans la nuit de mercredi à jeudi

Depuis la nuit de mercredi à jeudi, les parents des jumelles Kayla et Kiara, âgées de huit ans, vivent un cauchemar insoutenable. Les flammes qui ont emporté leurs deux enfants endormies dans leur chambre à la rue Adrien d’Epinay à Résidence Chebel les hantent nuit et jour. La situation est d’autant plus cruelle pour le jeune père David Donald, qui a une peur bleue du feu depuis qu’il avait été victime d’un incendie à bord d’un bateau de plaisance il y a six ans à Flic-en-Flac. Aux petites heures de ce jeudi matin, alors qu’il pleuvait des cordes, le sort a voulu qu’il assister littéralement impuissant aux effets dévastateurs des flammes dans la chambre à coucher de ses deux petites filles. À hier, la jeune mère, Yvelaine, encore sous l’effet du choc, cherchait toujours à comprendre le pourquoi de la disparition tragique de Kayla et Kiara, deux boute-en-train de la famille.
Dans la soirée de mercredi, rien ne présageait qu’un drame allait se produire . Les deux jumelles ont été au lit peu après 22h vu que c’est le début des vacances. Les parents ont également pris sommeil presque un quart d’heure plus tard. Deux heures après, Yvelaine Donald criait sa douleur en pleine rue lorsque des flammes meurtrières retenaient prisonnières Kayla et Kiara, probablement déjà asphyxiées par les fumées épaisses. Les voisins et volontaires qui se sont empressés pour porter secours à la famille sinistrée maintiennent n’avoir entendu à aucun moment la voix des fillettes.
Cette voisine des Donald se souvient encore de ce cri de désespoir en pleine nuit d’une mère de famille la tirant du lit en quatrième vitesse peu après minuit. « Sov mo dé zanfan Bondié ! Sov mo dé zanfan », implorait Yvelaine Donald alors que les premiers secours s’organisaient. Toutefois, il semblerait qu’il était déjà trop tard. Tous ceux présents sur les lieux du sinistre au moment des faits sont unanimes à reconnaître que toute tentative de pénétrer à l’intérieur de la maison pour tenter de récupérer les enfants équivaudrait à un suicide.
Les recoupements d’informations effectués par Week-Endauprès des parents des jumelles permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé à ce moment précis. La mère se rappelle qu’à un certain moment de la nuit elle fut réveillée en sursaut par une odeur de insistante. D’abord,elle s’inquiéter outre mesure mais, quelques minutes après, elle n’eut d’autre choix que de sauter du lit pour se rendre compte de ce qui se passait dans la maison.
« Je me suis mise à courir en direction de la chambre à coucher de mes deux filles. C’était le drame. Un véritable choc. La pièce était la proie des flammes. J’ai pris la direction du salon en hurlant », raconte à Week-EndYvelaine, qui ne peut retenir ses larmes en revivant ces moments d’intenses émotions.
Presque au même instant, le jeune père de famille, qui avait pris sommeil dans un des sofas du salon devant le téléviseur, était incommodé par une chaleur intense et une épaisse fumée envahissant les différentes pièces de la maison. Une fois devant la chambre à coucher des fillettes, le père ne put que constater les dégâts sans pouvoir esquisser le moindre mouvement. Face à l’intensité des flammes, il a même dû battre en retraite.
“J’ai vu le ventilateur en feu ainsi que les jouets des deux petites. Je me suis alors dirigé à toute vitesse vers la cuisine pour remplir un bol d’eau mais je n’ai pas pu y retourner. La fumée et la chaleur étaient bien trop intenses. J’ai brisé certains carreaux pour évacuer la fumée. Mon esprit était préoccupé avec le sort de mes enfants. C’est en arrivant du côté du garage que j’ai alors entendu ma femme crier. Elle hurlait en disant que les enfants étaient prises au piège. Je l’ai alors poussée à l’extérieur en vue d’alerter les voisins”, ajoute David Donald, qui tente de se composer pour ne pas affecter davantage son épouse.

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