GANG D’HENRIETTA : Test ADN de confirmation pour le meurtre de Magenta

U n gang d’agresseurs, mené par celle qui est en passe de devenir la Bandit Queen d’Henrietta, Tanuja Devi Lutchmun, âgée de 36 ans, épouse d’un sergent de police décédé, et comprenant trois récidivistes notoires, Nitish Barah, 22 ans, Satdanand Puchaye, 30 ans, habitant St-Pierre, et Selven Valliamah, 20, de Providence, a été mis hors d’état de nuire depuis le début de la semaine. Avec l’arrestation de ces suspects, les limiers du CID de Vacoas et ceux de la Major Crime Investigation Team (MCIT) sont confiants de pouvoir élucider un major cold case, en l’occurrence le meurtre de René Grandcourt, âgé de 76 ans et porté manquant depuis le 23 juin dernier. D’abord, il y a les aveux d’un des suspects et ensuite les tests d’ADN de confirmation à venir. Entre-temps, un enlèvement avec une demande de rançon et un cambriolage avec violence sur le chantier de Sino-Hydro à Mare-Longue ont été élucidés d’office, avec la possibilité que d’autres enquêtes pour agressions ou vols avec violence dans les hautes Plaines-Wilhems soient résolus.
L’enlèvement du receveur de bus Asraf Goolamhossen, âgé de 43 ans, dans les parages de Mannick Shop sur la route principale à Henrietta, le samedi précédent, était le coup de trop pour le gang d’Henrietta. À partir du véhicule, le 4×4 de couleur blanche immatriculé FL 75, les quatre bandits qui opéraient depuis quelques mois déjà dans cette partie de l’île ont été rattrapés par la police.
Vers 19h30 le samedi 10 août, le receveur d’autobus avait été approché par quatre occupants voyageant à bord du véhicule utilitaire. Ils devaient se mettre à brutaliser leur victime tout en la forçant d’entrer dans le véhicule prenant la direction de Bord-Cascades, Henrietta. Tout au long du trajet, la victime, qui était assommée de coups, ne comprenait pas le véritable motif de son enlèvement.
«Nou pou bril twa»
Une fois que la bande était arrivée dans un endroit isolé à Bord-Cascades, Asraf Goolamhossen devait avoir la peur de sa vie. En plein champ de cannes, ses agresseurs l’ont dévêtu malgré le froid. La Bandit Queen locale devait arracher le téléphone cellulaire de la victime en vue de faire un appel à un des ses proches pour réclamer une rançon de Rs 10 000 contre sa remise en liberté.
“Si nou pa gagn sa Rs 10 000 la, nou pou bril twa. Nou pou mett difé ar twa !” lui auraient fait comprendre à plusieurs reprises les auteurs de cet enlèvement. Un ultimatum et des instructions précises pour la remise de la rançon furent communiqués à un des proches d’Asraf Goolamhossen. Son calvaire prit fin vers 3h du matin quand le gang d’Henrietta l’abandonna à son propre sort après avoir encaissé le montant réclamé.
Le receveur d’autobus, traumatisé par cette mésaventure qui aurait pu mal tourner, rentra chez lui sans vêtement. Par la suite, il reçut également des soins au Princess Margaret Orthopaedic Centre. Ce ne fut que mercredi après-midi qu’il se décida à consigner une déposition à la police. Il avait longtemps hésité suite aux menaces précises et brutales de ses agresseurs au cas où cette affaire de rapt était rapportée à la police.
Entre dimanche matin et mercredi, le gang d’Henrietta avait monté un autre coup avec un vol de carburant sur le chantier de Mare-Longue. Un des ressortissants chinois employé en tant que gardien s’était retrouvé face aux cambrioleurs en flagrant délit. Le ressortissant fut agressé et dépouillé de Rs 2 000 aussi bien que de devises étrangères.
Devi Luchmun, Selven Valliamah, Ritish Barah et Satdanand Puchaye n’eurent d’autre choix que de prendre la poudre d’escampette à bord de leur 4×4. Dans la précipitation, le véhicule, qui avait heurté de plein fouet un arbre, fut abandonné à Mare-Longue dans la nuit de lundi à mardi avant d’être remorqué au poste de police de Vacoas pour les besoins d’enquête.
Quand la victime du kidnapping d’Henrietta du samedi 10 s’était présentée au poste de police mercredi après-midi, il fut surpris de voir le véhicule placé sous séquestre. “Samem transport ti servi pou anlev mwa”, laisse-t-il entendre aux policiers. Les quatre suspects, qui avaient été appréhendés, furent positivement identifiés par Asraf Goolamhossen.
Des éléments de la version des faits rapportés par la victime de l’enlèvement allaient permettre d’ouvrir un autre dossier de meurtre, tant le mode opératoire était similaire. La menace à l’effet que “nou pou mett difé ar twa !” n’était pas tombée dans l’oreille de sourds parmi les limiers du Central CID.
Restes carbonisés
Le dossier du meurtre de René Grandcourt, dont les restes carbonisés furent retrouvés le 25 juillet dernier dans un champ de cannes à Magenta, fut rouvert. La victime avait été portée manquante depuis le 23 juin quand le septuagénaire était parti rendre visite à sa fille pour ne plus revenir à son domicile à Stanley. René Grandcourt avait été identifié par sa montre de la marque Seiko abandonnée dans le champ de cannes.
L’interrogatoire de Selven Valliamah, qui entretient des relations extraconjugales avec la veuve de l’ancien sergent, allait apporter les premiers éléments de réponse aux questions des limiers du CID de Vacoas. Pour éviter tout cafouillage, les aveux de ce suspect sur le meurtre de Magenta sont enregistrés sur vidéo dans les locaux de la MCIT jeudi après-midi.
Selven Valliamah raconte en détail et de son propre gré les circonstances du meurtre de René Grandcourt, dont seulement les tibias avaient pu être récupérés plus d’un mois après sa disparition. Les trois autres complices refusent d’apporter leur corroborative evidence pour conclure cette enquête. Ils sont soumis à des tests ADN pour la confirmation de leur participation à ce crime avec une reconstitution des faits en présence de Selven Valliamah dans les jours à venir, alors que les enquêteurs gardent espoir de compléter d’autres affaires d’agressions commises ces derniers temps dans cette région ou même ailleurs…

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