(Litige) Renvoi injustifié : Un fabricant de glaces traduit devant la Cour industrielle

Il a ignoré les convocations du ministère du Travail sur le renvoi de cinq employées

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Elles ont passé le confinement dans la tourmente, sans ressources pour nourrir leurs enfants. Cinq femmes travaillant pour un fabricant de glaces et de yaourt glacé dans la capitale ont été renvoyées sous une accusation de vol. Elles ont porté plainte au ministère du Travail. Toutefois, le directeur, un ressortissant étranger, ne s’est jamais présenté pour les différentes convocations du ministère, qui a finalement décidé de porter l’affaire devant la Cour industrielle.

« Cela fait quatre mois que je n’ai pas payé la location, mon propriétaire est près de me mettre à la porte. Mon enfant n’a pu participer aux examens du PSAC, car je n’avais rien à lui donner à manger. Je ne sais pas comment je vais faire quand l’école reprendra. » C’est le cri de détresse de l’une des licenciées de ce fabricant de glaces et yaourt glacé, qui opère à Port-Louis et dans le nord de l’île.

En début d’année, raconte-t-elle, quatre de ses collègues et elles ont été accusées d’avoir volé Rs 700 000 des caisses du local, où elles travaillaient. « Nous lui avons demandé de nous montrer des preuves sur les caméras de surveillance, mais il a dit qu’il n’y avait pas de caméra et qu’il s’est basé seulement sur le témoignage d’autres employés. »

Toutefois, raconte cette licenciée, il n’a jamais mentionné cela dans la lettre de licenciement. Elle affirme que ses collègues et elles ont porté plainte au ministère du Travail. « Entre-temps, l’une d’entre nous a retiré sa plainte, on ne sait pour quelle raison, tandis que d’autres ont eu des menaces par téléphone. Lorsque le ministère du Travail l’a convoqué, en plusieurs occasions, il ne s’est jamais présenté. » Cette mère de famille dit être dans la tourmente. « On a coupé l’électricité chez moi, car je n’ai pu payer les factures. Mes enfants sont dans le noir. Si j’avais vraiment volé autant d’argent, croyez-vous que je serai dans cette situation aujourd’hui ? Peut-être que j’aurais acheté une voiture. »

Les licenciées ont eu le soutien du négociateur syndical Atma Shanto. Ce dernier dénonce le rôle joué par un ancien cadre du ministère du Travail, dans cette affaire. « Les femmes ont été convoquées sur un comité disciplinaire et nous avons été choqués d’apprendre que l’employeur était représenté par un ancien cadre du ministère du Travail. L’on se demande si c’est lui qui a conseillé de ne pas répondre aux convocations du ministère. »

Atma Shanto déplore également que les employeurs étrangers « ne se plient pas toujours aux lois du pays ». Il poursuit : « Ici, nos travailleurs ont des droits et il faut les respecter. On ne peut licencier comme on veut et surtout, faire fi des convocations du ministère du Travail. » Le syndicaliste dit avoir également alerté le ministère de l’Égalité des Genres, des Droits de l’Enfant et du Bien-être de la Famille, sur cette affaire, car « il s’agit de mères de famille », précise-t-il. Toutefois, ses lettres sont restées sans réponse.

Au ministère du Travail, on confirme que cette affaire dure depuis quelques mois et que le directeur de la compagnie concernée ne s’est jamais présenté aux différentes réunions auxquelles il était convoqué. « Le ministère a alors décidé de porter l’affaire en cour », indique-t-on. Les licenciées ne se réjouissent pas pour autant de cette situation. « On ne sait combien de temps va durer cette affaire en cour. Entre-temps, comment allons-nous faire pour vivre ? Où allons-nous trouver un autre emploi en cette période difficile ? », se demandent-elles.

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