MATRICIDE À CAROLINE, BEL-AIR RIVIÈRE-SÈCHE : Asmeen Daran, battue à mort par son fils

La stupeur a gagné la petite communauté de Caroline, à côté de Bel-Air Rivière-Sèche depuis vendredi matin. Une des leurs, Bibi Asmeen Daran, a succombé sous les coups infligés par nul autre que son fils aîné, Sameer Daran, 40 ans. La raison de cette avalanche de violence gratuite : le refus de sa mère de lui donner des cigarettes.
Ce père de famille qui vit séparé de son épouse et de son fils de 12 ans a battu à mort sa propre mère pour une simple affaire de cigarettes. La victime âgée de 58 ans tient un snack avec sa belle-fille Rhizwana, 26 ans, sur la route royale de ce hameau. Cette dernière a assisté, impuissante, à l’altercation. Elle a vainement tenté de venir en aide à sa belle-mère, recroquevillée à terre sous les coups de son fils déchaîné.
Rencontrée à son domicile, vendredi à la mi-journée, Rhizwana s’affairait à accueillir la dépouille de sa belle-mère Asmeen. Elle était soulagée d’être enfin épaulée par d’autres membres de la famille venus de loin, pour l’aider après l’expérience traumatisante à laquelle elle a plus tôt assisté.
Bouleversée par cette tragédie qui frappe sa petite famille, la jeune mère de deux enfants raconte : «Mo ti lor terasse snack ek mo ti garson 3 ans dan lebras. Mo nek tann son enn calotte ek mo tan tombé.» Se précipitant à l’intérieur, son fils handicapé dans ses bras, Rhizwana trouve son beau-frère, colérique de nature, mais souffrant également de troubles mentaux, rouer de coups sa pauvre mère. Ne pouvant les séparer en raison de son enfant, elle hurle à pleins poumons : «Pas baté, arret baté.»
Dans sa déposition aux limiers de la Criminal Central Investigation Division (CID) de Bel-Air Rivière-Sèche, le motif de cette scène de violence à 7h30 serait dû au refus de sa belle-mère de procurer de nouvelles cigarettes à son fils. Agacée par l’attitude de ce dernier, Asmeen Daran n’obtempère pas car elle sait qu’il n’a pas les moyens pour s’acquitter de ses dettes pour les cigarettes. Colérique, il lance alors à l’égard de sa mère: «To pa fatig mwa, sinon mo pou trap twa, mo pou bate.» Sameer met alors ses menaces à exécution.
Constatant que rien ne pouvait calmer son beau-frère, Rhizwana accourt chez son voisin pour lui demander de l’aide. Car, dit-elle, il n’y avait personne à proximité à ce moment précis, ce qui explique aussi que nul n’a entendu ses cris de détresse. C’est, donc, aidé de son voisin qu’Asmeen a été d’urgence transportée à l’hôpital de Flacq. Cette dernière raconte notre interlocutrice, n’émettait aucun son, ni ne gémissait. Par contre, se rappelle-t-elle, «li ti pe saigne boku lors so figire.»
Arrivée à l’hôpital, au terme d’une quinzaine de minutes, Asmeen Daran avait déjà rendu son dernier souffle. «Enn infirmier ki dir moi li nepli pe respirer ek ki linn décédée», pleure Rhizwana.
Elle déclare que ce n’est pas la première fois que son beau-frère a frappé sa belle-mère. «Cinq ans de cela, li ti batt li, mais nou pas ti fer case. Sane coup là, napa kav laiss passé», dit-elle, révoltée.
Ce sont les médecins de Flacq qui ont alerté la police. Le suspect Sameer Bhurun n’a opposé aucune résistance lors de son arrestation. «Li ti pe dibout normal kumadir narnien pas finn arriver», témoigne Rhizwana.
Sameer a été placé en détention et a comparu en Cour de District de Flacq sous une charge d’assassinat. Il a été reconduit en cellule policière en attendant sa prochaine comparution dans une semaine.
Dans sa version des faits, il a soutenu qu’il s’est laissé emporter par la colère et qu’il a frappé sa mère. Il a même laissé entendre qu’il ne comprenait pourquoi pas «bizin fer case ek arret li.»
L’autopsie pratiquée par le médecin légiste de la police a attribué «le décès à une asphyxie par aspiration de son sang.»
L’état de santé de Sameer sera passé au peigne fin par son médecin traitant de l’hôpital de Flacq. De là, la police déterminera s’il sera en mesure de répondre de ses actes devant la justice, bien que dans le milieu policier l’on soutienne qu’il est loin d’être fou.
Les funérailles d’Asmeen ont eu lieu vendredi après-midi. Celle qui représentait la figure maternelle et était connue dans son entourage de par sa profession laisse une famille éplorée.

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