MBC : Des manœuvres en cours pour faire passer l’agresseur en victime 

hyam Persand mis en congé en même temps que le DG p.i., Anooj Ramsurrun

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Une intervention prépondérante évite une suspension au violent lanceur de portable

Tous ceux qui avaient participé aux spéculations visant à accréditer la thèse qu’une sanction imminente tomberait sur Anooj Ramsurrun, le directeur général par interim de la MBC, ont dû déchanter et revoir leurs copies. Non seulement le violent lanceur de portable et sujet d’enquêtes de l’Independant Commission Against Corruption (ICAC) n’a rien eu, mais il a juste été mis en congé tout comme celui qui est la victime de son courroux, selon ce qu’on peut voir sur la vidéo, Shyam Persand. Une intervention prépondérante de celle qui vise généralement le contenu du journal télévisé aurait, semble-t-il, évité toute sanction contre Anooj Ramsurrun.

La réunion du conseil d’administration qui s’est tenue jeudi pour soi-disant passer en revue les derniers incidents impliquant le DG p.i. a, certes, été longue, de 13h à 18h, et le nom d’un conseiller de Pravind Jugnauth présentant le même profil, Raj Meetarban – genre Dan Callikan bis – du PMO à la direction de la MBC, a été même évoqué, mais c’était sans compter les précieux soutiens du DG p.i. qui a réussi à surseoir à toute décision ferme le concernant.

Selon le communiqué émis par le service de communication de la MBC à l’issue de la réunion marathon du board, les deux protagonistes de la vidéo ont été mis en congé, le temps que la chef de service au ministère des TIC, Sandrine Valère, enquête sur la lettre adressée au conseil d’administration par le Chief Technical Producer, Shyam Persand.

Quelle meilleure indication de l’influence du DG p.i. que ce souhait magnanime mentionné dans le communiqué de la MBC selon lequel “Mr Anooj Ramsurrun has been informed of the decision of the Board and he has made a request to take leave during the period of the inquiry.”

Non, ce n’est pas le board qui a décidé de sa mise à l’écart mais  c’est “l’homme d’honneur” Anooj Ramsurrun, en un sursaut de décence, qui a demandé un congé. Et pour faire bonne mesure, ce même board décide d’imposer aussi un congé à Shyam Persand, qui, lui, a pourtant également saisi le ministère du Travail. En attendant la fin de l’enquête, le tandem Ravin Joypaul /Rama Armoogum, du département multimédia, dirige la MBC.

Il y avait eu une tentative de faire disparaître les images de la vidéo de l’altercation datant de 2018, mais quelqu’un a pu les sécuriser pour montrer Anooj Ramsurrun sous son vrai visage. Or, les mêmes méthodes perdurent.

On parle de va-et-vient entre certains employés, des protégés (qui, eux-mêmes, pourraient se retrouver devant l’ICAC pour trafic d’essence, après celui du diesel), d’usage de transport corporatif pour rentrer chez lui et prendre des membres de sa famille en cours de route, alors qu’il bénéficie d’une allocation pour ses déplacements, et tentative pour mettre la main sur des documents, dans un cas, pour exonérer le directeur général et, dans l’autre, pour noircir le portrait de Shyam Persand.

Tous ceux et celles surtout, qui, un jour ou l’autre, ont eu un différend avec ce dernier, ont été sollicités afin qu’ils aillent déposer devant le comité Valère pour que toute l’affaire épargne Anooj Ramsurrun et se retourne contre Shyam Persand.

Il semblerait que le syndicat, lui, collabore à l’extrême et fonctionne comme un relais de toutes les palabres, soit déjà dans la poche, puisqu’il n’y a eu aucune réaction enregistrée de sa part après la circulation d’une vidéo montrant un collègue bousculé par sa hiérarchie. Ce qui est quand même assez rare.

Autre action visant à procurer un bouclier au DG p.i., une pétition genre “pas touche nou Anooj” signée des employés pour être adressée à Pravind Jugnauth afin qu’il puisse, une nouvelle fois, sauver son protégé.

Ceux qui rechignent à signer cette pétition sont l’objet de menaces à l’effet qu’il pourraient se voir priver de toute promotion. Certains font même mention de signatures falsifiées en vue de faire le nombre et tenter ainsi de convaincre que le DG p.i. doit rester en fonction.

Le sentiment, toutefois, à la MBC c’est qu’il faut une nouvelle direction parce que ceux qui sont sur le terrain en ont vraiment marre de se faire insulter par les abonnés qui, désormais, n’hésitent pas à dire leur façon de penser sur le service audiovisuel public qui fonctionne comme la Pravda et la télévision officielle nord-coréenne.

Malgré son dossier plutôt bien garni, les manœuvres sont en cours pour que le DG p.i., qui a un accès direct à une proche du Premier ministre, retourne tranquillement à la tête de la MBC. Comme quoi, le feuilleton minable n’est pas près de s’arrêter.

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