Meurtre de Kistnen, agent du MSM au No 8 : CCID de Jangi acculé à « uncover the layers of official lies ! »

  • La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, tout en ne ciblant aucun suspect, réclame une réorientation de l’enquête sur les démêlées de Yogida Sawmynanden avec le clan Kistnen
  • La police devra également rouvrir le dossier des Kistnen Papers des dépenses électorales du MSM au N°8 pour les élections du 7 novembre 2019

La piste privilégiée par la police et tout autre apprenti-enquêteur de l’Hôtel du Gouvernement dans la Telfair Saga du meurtre de Soopramanien Kistnen, aussi connu sous le nom de Kaya, a été démontée par les conclusions de l’enquête judiciaire se déroulant au tribunal de Moka. La magistrate Vidya Mungroo-Jugunauth, qui a présidé cette enquête pendant presque une année, a réitéré la thèse du foul play prémédité dans cette sinistre affaire, avec l’agent du MSM de Quartier-Militaire/Moka (N°8), porté manquant le 16 octobre 2020, retrouvé carbonisé dans un champ de cannes le 18 octobre 2020.

- Publicité -

Mais ce qui est plus grave encore est que le Directeur des Poursuite Publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, s’appuyant sur le volumineux rapport de la magistrate, a émis des directives au Central CID du Deputy Commissioner of Police contractuel Heman Jangi, d’uncover the layers of lies where hard facts had been buried dans cette enquête. Cela, dès le début, avec la CID de l’Eastern Division maintenant envers et contre tout la thèse du suicide aux conclusions maquillées du rapport d’autopsie du Police Medical Officer, le Dr Ananda Sunassee

À ce stade, les conclusions de la magistrate Mungroo-Jugurnath n’ont pas été rendues publiques en vue de ne pas entamer l’intégrité de la nouvelle enquête réclamée aux autorités policières sur un meurtre exécuté sur fond de règlements de compte au sein du MSM.

Néanmoins, les premières indications sont que même si aucun suspect n’a été identifié, l’enquête judiciaire réclame une réorientation de la ligne de la police en vue de faire la lumière sur les démêlées de l’ancien ministre du Commerce et colistier du Premier ministre, Yogida Sawmynaden, avec le clan Kistnen en vue d’élucider les circonstances de ce drame constituant un cold case.

Dans cette perspective, une séance de travail est prévue au QG du Central CID cette semaine, où le DCP Heman Jangi donnera des directives à ses subordonnés sur la marche à suivre, tenant en ligne de compte les observations et les conclusions de la magistrate du tribunal de Moka.

Ce développement devrait remettre in the limelight Yogida Sawmynaden, qui avait démissionné de ses fonctions de ministre le 10 février de l’année dernière. Dans ses directives, le DPP demande au Central CID de revoir sa copie et d’approfondir des pistes dans différents aspects de ce foul play prémédité et confirmé.

D’abord, le Central CID est acculé à faire diligence dans le volet consacré à l’emploi fictif de Simla Kistnen, l’épouse de la victime, en tant que Constituency Clerk de Yogida Sawmynaden de janvier à juillet 2020.

Que ce soit du côté des Casernes centrales ou du QG de l’Independent Commission Against Corruption, cette enquête n’aura nullement progressé de manière satisfaisante. Les dessous de cette affaire où Simla Kistnen nie avoir été payée, soit Rs 15 000 par mois des fonds publics, par l’ancien ministre pourraient être porteurs d’indices dans la détérioration des relations entre l’ancien ministre et son chef agent au N°8.

Jusqu’ici, la police s’est contentée de limiter son enquête à la dimension des transactions financières entourant cette affaire. Des limiers sous la supervision du DCP Jangi devront désormais essayer de savoir ce qui s’est passé après la rencontre entre Kaya et Yogida Sawmynaden, et s’il y aurait eu des échanges verbaux virulents et disputes subséquemment.

Emergency Procedures

Les contrats alloués sous les emergency procedures pendant la première vague de coronavirus en 2020 remontent à la surface à la lumière des conclusions sur ce meurtre. Il est devenu évident que Kaya Kistnen, de par sa position de chef agent du MSM dans la circonscription du Premier ministre, ambitionnait de décrocher un contrat de nettoyage de la State Trading Corporation (STC), qui tombe sous la tutelle du ministère du Commerce, en vue d’éponger ses dettes.

Or, la cotation de Kaya Kistnen n’avait pas été retenue. Ce qui l’avait mis en colère et il devait débarquer dans le bureau de l’ex-ministre Sawmynaden pour menacer de tout déballer à l’Independent Commission Against Corruption en lançant « mo pou fer zot graine kouma zambalak. » La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a recommandé à la police d’aller en profondeur dans ces transactions de l’octroi de contrat « for a broader picture ».

Finalement, la Cour de Moka a demandé à la police de prendre en considération les Kistnen Papers, reconstituant les dépenses alléguées en excédent des trois candidats du MSM au N°8, à savoir le Premier ministre, Pravind Jugnauth, la vice-Première ministre Leela Devi-Dookhun et Yogida Sawmynaden, lors de la campagne des élections générales de 2019. Ainsi, la MCIT devra déterminer à qui Kaya Kistnen avait brandi ce document avant sa mort et s’il aurait reçu des menaces à ce sujet.

Les conclusions du tribunal de Moka ne rejoignent pas la posture adoptée par la police, qui privilégie la thèse que Soopramanien Kistnen a été tué à cause des dettes accumulées. Ces dernières semaines, les enquêteurs de la police se sont surtout concentrés sur les créanciers de la victime, dont Koomadha Sawmynaden, frère de l’ancien ministre Yogida Sawmynaden. D’où la démarche d’une réunion entre le DCP Jangi et les principaux enquêteurs la semaine prochaine. Il est fort possible que la manière de mener l’enquête policière soit revue et réorientée. Du côté des avocats des Avengers, une rencontre avec la presse est prévue bientôt pour commenter les derniers développements.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -