Meurtre de Manan Fakoo : les Sadullah détiennent la clé de 
la fusillade meurtrière du 20 janvier

  • Me Yash Bhadain loge une plainte contre la MCIT pour dénoncer l’interdiction d’accès au suspect Anas Sadullah, auteur des aveux

La Major Crime Investigation Team (MCIT) prévoit de conclure l’enquête sur la fusillade meurtrière du 20 janvier dernier, Manan Fakoo succombant à trois balles devant sa maison. En effet, l’étau se resserre autour des cousins Sadullah. Le plus jeune des quatre cousins, Anas Sadullah (18 ans), a révélé aux limiers de la police que ses cousins et lui avaient rencontré deux individus à moto à Beau-Bassin la veille de cette fusillade. C’était en fin de semaine dernière. Avec ces nouveaux éléments, que la MCIT présente comme des aveux on record, une reconstitution des faits partielle a été menée vendredi après-midi, alors que les hommes de loi, dont les services sont retenus par les suspects, protestent contre les méthodes de la MCIT avec des exercices cruciaux sans leur présence.

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Appréhendé en fin de semaine, le jeune homme a déclaré que lui et ses cousins Saif Sadullah et Mursalaf Sadullah s’étaient rendus à Port-Louis dans la journée du 19 janvier, où ils auraient rencontré un autre cousin Mooltazam Sadullah à côté du pont de Paris à la rue Desforges. Poursuivant son récit, Anas Sadullah avance que tous les cousins avaient pris place à bord d’un van pour retourner à Beau-Bassin.

Une fois sur place, ses cousins avaient rencontré deux hommes à moto et ils avaient brièvement conversé. «Dan konversation, mo’nn tann dimounn lor moto pe dir bizin al desan Manan Toro», a dit le jeune homme aux enquêteurs. La police a déjà procédé à la saisie du véhicule dans lequel avaient voyagé les cousins Sadullah. La MCIT soupçonne que la moto serait celle appartenant à Noorudhin Bhollah. Ce dernier avait déclaré à la MCIT avoir prêté sa motocyclette à Oomar Beeharry.

Les cousins Sadullah rejettent l’accusation qu’ils auraient participé à un complot ourdi en vue d’éliminer physiquement Manan Fakoo dans le cadre d’un règlement de comptes suite à une affaire de posts sur Facebook et d’agression de l’auteur. Un des cousins Sadullah a déclaré à la police qu’il ne se trouvait à Beau-Bassin ce 19 janvier que dans le but de se procurer de la drogue. Tous nient également leur implication dans la fusillade.

Par ailleurs, la MCIT pourrait se trouver dans une situation embarrassante dans les prochains jours, même si un breakthrough majeur est en vue dans l’enquête sur le meurtre de Manan Fakoo un peu plus de cinq semaines après les faits. Les avocats, dont les services ont été retenus par des suspects arrêtés dans cette affaire, dont Me Sandiram Poonisamy, assurant la défense d’Anas Sadullah, ont consigné des entrées à la police pour exiger que leurs clients ne soient pas interrogés en leur absence. Mais les indications sont que l’interrogatoire d’Anas Sadullah s’est déroulé sans la présence de son avocat jeudi soir. Subséquemment, le jeune homme a participé, vendredi, à une reconstitution des faits sans la participation de ses hommes de loi, mais avec un fort déploiement d’éléments de la Special Supporting Unit.

Me Yash Bhadain s’est présenté au QG de la MCIT hier pour demander à rencontrer son client en vue d’une private interview, comme le veut la pratique. Néanmoins, le caporal Manoovaloo a refusé et a fait comprendre à l’homme de loi que le suspect avait déjà fait une «full-fledged confession». Et d’ajouter que le jeune homme aurait décidé de tout raconter «en pensant à ses parents». Face aux refus des policiers pour cette rencontre avec le jeune homme sous le contrôle de la police, Me Yash Bhadain s’est alors rendu à la Central CID pour enregistrer une déposition. Il a fait état de cet épisode où il dit avoir vu son client dans une pièce et entouré de huit policiers.

L’homme de loi avance que l’enquêteur Manoovaloo lui a lancé: «MCIT ki deside kan avoka pou zwenn.» Il estime que son client n’a que 18 ans et soupçonne que la MCIT aurait extirpé des propos sous contrainte. Les parents du jeune homme et ses avocats comptent loger une plainte à l’Independent Police Complaint Commission demain. Les hommes de loi vont aussi soulever cette question au tribunal de Rose-Hill cette semaine.

Parallèlement, la motion pour la radiation de la charge d’«aiding and abetting the author of a crime» contre Muntasir Gokool n’a pu être débattue durant la semaine écoulée, car la MCIT n’avait dépêché aucun enquêteur en cour. L’affaire a été renvoyée au 9 mars.

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