MEURTRE DU CONSTABLE RAMKHALAWAN : Controverses sur le départ de l’épouse pour l’Angleterre

Un peu plus de 48 heures après le meurtre du constable de police Ashvin Ramkhalawan, 26 ans, victime de trois coups de couteau dont un en plein coeur, des informations de taille sont apportées à cette enquête policière désormais sous la responsabilité de la MCIT. À ce stade, le mobile qui semble être le plus crédible est une dispute entre les jeunes mariés autour d’un voyage de l’épouse Manisha Ramkhalawan pour l’Angleterre. Cependant, cette version des faits ne pourra être confirmée que par la principale suspecte qui est sous haute surveillance à l’asile depuis jeudi soir, peu après le drame.
Les informations recueillies auprès de sources considérées comme étant dignes de foi tendent à confirmer que Manisha Ramkhalawan, 26 ans également et ancienne employée de banque, avait reçu une offre de son frère pour des vacances de six mois chez ce dernier en Angleterre.
Depuis un certain moment, le frère aurait conseillé à la jeune femme, originaire de Stanley, Rose-Hill, d’enclencher les démarches et formalités administratives en vue d’obtenir son passeport et autres documents nécessaires pour ce voyage.
Dans un premier temps, il était question de simples vacances pour une durée de six mois avant d’étudier les possibilités que la jeune épouse ne s’installe définitivement en Angleterre. Les mêmes sources approchées devaient affirmer que le constable Ashvin Ramkhalawan, affecté au poste de police de Plaine-des-Papayes, s’était, dès le départ, farouchement opposé à ce voyage qui pouvait déboucher sur une probable immigration de son épouse en Angleterre. Les disputes récurrentes du jeune couple, marié depuis six mois seulement, autour de ce présumé voyage de la discorde, peuvent constituer le mobile de ce meurtre commis à coups de couteau, dans la soirée de jeudi, au domicile familial des Ramkhalawan à Roche-Terre, Goodlands. Tout porte à croire que cette piste devrait être abordée par les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) lors de l’interrogatoire formel de la principale suspecte, Manisha Ramkhalawan, placée sous haute surveillance à l’asile depuis la découverte du cadavre sur le lit de la chambre à coucher de la victime, jeudi soir.
À ce stade, il existe des possibilités que l’interrogatoire de la principale suspecte débute dans le courant de la semaine, mais il faudra attendre l’avis du Police Medical Officer (PMO) qui examinera ses capacités à être confrontée à une telle épreuve. De son côté, l’homme de loi de Manisha Ramkhalawan, Me Sanjeev Teeluckdharry, engagera les premiers contacts avec les enquêteurs demain pour établir le plan de travail en vue de cet exercice. « Depuis qu’elle a été internée au Brown Sequard Hospital, ma cliente n’a eu aucun contact avec les membres de sa famille et encore moins avec moi. Ce n’est que cet après-midi (ndlr: hier après-midi) que je l’ai rencontrée à l’hôpital psychiatrique suites à des démarches avec la police. Elle semble être une personne très perturbée mais le Police Medical Officer devra déterminer lundi si elle sera detained further at BSH ou placée en cellule policière en vue de son interrogatoire », a fait comprendre Me Sanjeev Teeluckdharry dans une déclaration à Week-End. Entre-temps, les enquêteurs de la police passent au peigne fin les éléments retrouvés sur le scene
of crime dont le couteau de mariage qui a été utilisé pour poignarder
le Constable de police.
Les téléphones portables des jeunes mariés sont en possession de l’IT Unit de la Police en vue de retracer des détails susceptibles de contribuer à l’avancement de l’enquête policière. En parallèle, des vêtements de la jeune épouse, retrouvés avec des traces de sang, ont été envoyés aux experts à des fins d’analyses.
Depuis jeudi soir, c’est la consternation chez les Ramkhalawan à Roche-Terre. La soeur d’Ashvin Ramkhalawan, qui était parmi les premiers à découvrir le cadavre de son frère, demeure sous le coup du choc et tente de faire face tant bien que mal à cette douleur indicible. « Ce soir-là, mon frère revenait d’une partie de football avec ses amis. Vers 18h50, il est venu rendre visite à ma mère et moi pour prendre des nouvelles de mon père qui est admis à l’hôpital suite à un problème cardiaque. Il a pris sa douche et a fait sa prière comme d’habitude. » Il a été vu vivant pour la dernière fois à 19h20. « Ashvin est venu voir ma mère pour dire: mo pou ale guett papa demin, apre mo pou pass par laba mem pou ale travay. Guetté ki pou kwi pou amène pou papi! C’était ses dernières paroles », confie Vaneesha, 21 ans, à Week-End.
Les témoignages recueillis auprès de la soeur et la mère de la victime, qui partagent la maison avec les jeunes mariés, indiquent qu’elles n’ont entendu aucun bruit suspect ce soir-là pouvant laisser comprendre qu’un meurtre se jouait dans la pièce à côté. Les seuls bruits que Vaneesha entendit furent les cris d’un proche stupéfié en découvrant l’horreur. « Il était environ 9h30 quand je me suis reveillée en sursaut. Mo nek tann enn lavwa krier: vinn guette ki finne arriv Ashvin. La porte de la chambre à coucher de mon frère était grande ouverte, son corps gisait sur le lit avec des traces de blessures », poursuit la victime sous le regard approbateur des proches parents. Mais avant que Manisha n’informe les Ramkhalawan, elle devait téléphoner à sa soeur pour faire part de la mort de son époux à la suite d’un suicide. La soeur de la suspecte et son époux devaient alors se rendre en catastrophe au domicile du couple Ramkhalawan à Roche-Terre et être les premiers à constater le massacre. Ils seront plus tard interrogés par les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Goodlands qui ont bouclé les étapes préliminaires avant de hand-over l’enquête à la MCIT.
Trois coups de couteau seront relevés sur le corps du constable de police Ashvin Ramkhalawan: deux blessures dues à l’arme blanche à l’épaule gauche et au niveau du bas ventre gauche. Le troisième coup, en plein coeur, aura été fatal. Des traces de morsures et de griffures ont également été décelées sur le cadavre de la victime qui s’était engagé au sein de la force policière depuis trois ans. Un premier examen du corps par le médecin de la police sur les lieux dans la soirée de jeudi viendra démentir formellement la thèse de suicide que l’épouse a tenté de mettre en avant dès les premières minutes.
Au cours de la même soirée, la jeune femme, qui suivait des cours pour devenir esthéticienne, devait présenter quelques signes pouvant laisser penser qu’elle n’est pas mentally healthy en affirmant notamment aux enquêteurs de la police que, depuis un certain temps, « mo pe rev enn fam an blan ; monn trouv sa fam an blan-la yer swar (ndlr: jeudi soir). » Les proches parents de la victime, qui ne s’expliquent pas cette agression mortelle, refusent de croire au trouble psychologique de l’épouse et rejettent les allégations de sorcellerie formulées par cette dernière. « Ma belle-fille n’a jamais présenté de trouble psychologique avant cette soirée de jeudi où mon fils a été poignardé. Nous ne croyons absolument pas à cette mise en scène », déclare avec force Amita qui confirme qu’un froid s’est installé entre Manisha et les Ramkhalawan en mettant en cause la difficulté, si ce n’est le refus, de la jeune femme de s’intégrer…

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