NAVIN COFFERS SAGA (SAISON II) : Semaine cruciale pour Ramgoolam et Soornack

Jeudi, Navin Ramgoolam devra se présenter en Cour intermédiaire pour le Pro-Forma de son premier procès au criminel dans l’affaire du bungalow de Roches-Noires
Les conseils légaux de Rakesh Gooljaury étudient la possibilité d’un recours contre « les propos intimidants allégués » de l’ex-PM contre le Star Witness de la nuit du 2 au 3 juillet 2011
Double coïncidence, cette semaine, dans la saison II de Navin Coffers Saga. Mercredi, Nandanee Soornack devra comparaître devant le Tribunal d’appel de Bologne dans le cadre des procédures pour son extradition d’Italie. Et le lendemain, l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, est assigné à se présenter en Cour intermédiaire à l’appel du procès au pénal instruit par le Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, dans le complot du bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Deux autres High Profile Accused Parties, l’ancien directeur général du National Security Service (NSS), le Deputy Commissioner of Police Dev Jokhoo, et l’ancien patron de la VIPSU, l’ex-DCP Ravine Sooroojebally prendront également place dans le box des accusés.
Il va de soi que les trois accusés, qui ont retenu les services d’un panel de conseils légaux, comprenant Mes Yousouf Mohamed, Senior Counsel, Gavin Glover, Senior Counsel, Shawkat Oozeer, Mooloo Gujadhur et Kevin Luckeeram, plaideront non coupables à la lecture du chef d’accusation de complot dans l’enquête sur l’agression de l’ancien Premier ministre et de cambriolage dans le bungalow de celui-ci à Roches-Noires. Ce développement fait suite à la condamnation, lundi dernier, à trois mois de prison du patron de Fashion Style pour le délit d’Effecting Public Mischief en consignant une fausse déclaration à la police de Rivière-du-Rempart le 3 juillet 2011 au sujet du cambriolage de Rs 20 000. Il devra se présenter en Cour le 4 mai pour la confirmation de la conversion de sa peine en Community Service Order par la Cour intermédiaire.
Une fois la condamnation prononcée dans le cas de Rakesh Gooljaury, l’Office of the Director of Public Prosecutions a saisi, dès mardi, cette même instance judiciaire des accusations contre Navin Ramgoolam et ses deux complices avec le procès appelé Pro-Forma jeudi prochain. Le ministère public prévoit d’assigner 16 témoins, parmi lesquels figurent Rakesh Gooljaury et son ancienne épouse Natasha Ruggoo, l’ancienne Permanent Secretary au Prime Minister’s Office, Kalindee Bhanji, pour la confirmation des numéros de téléphone utilisés par Navin Ramgoolam, et le surintendant de police Yashdev Cally, qui s’était vu confier la responsabilité de superviser la première enquête. Des représentants des deux compagnies de communication, Mauritius Telecom et Emtel, seront de la partie en vue de fournir à la cour des détails sur les échanges téléphoniques intervenus à partir de 1 h 20 du matin le 3 juillet 2011, soit juste après l’agression de Navin Ramgoolam au tournevis par son agresseur, un jeune de 26 ans vêtu du’un short seulement, en présence de Nandanee Soornack.
Une épreuve de crédibilité serrée
Le panel d’hommes de loi assurant la défense de Navin Ramgoolam s’apprête à faire subir à Rakesh Gooljaury une épreuve de crédibilité serrée en vue de le discréditer, de même que son témoignage en Cour. La partie s’annonce des plus serrées, en effet, car outre le témoignage de l’ancien partenaire d’affaires de Nandanee Soornack, le ministère public compte s’appuyer sur la série d’échanges téléphoniques, impliquant la compagne de l’ancien Premier ministre pour cette soirée et Navin Ramgoolam lui-même, en tant que Corroborative Evidence en vue d’arracher une condamnation.
D’ailleurs, avant même l’appel du procès Pro-Forma, la bataille fait déjà rage. Les conseils légaux du témoin Gooljaury étudient actuellement les recours légaux possibles contre Navin Ramgoolam suite à ses commentaires lors d’une réunion politique à Bambous-Virieux, vendredi dernier. Ils comptent saisir les instances appropriées, car ils considèrent les propos tenus comme « des intimidations et menaces contre un témoin désigné par le DPP dans un procès au criminel ».
En marge de cela, mercredi devra voir Nandanee Soornack retourner devant le full bench de la Cour d’appel de Bologne dans l’affaire d’extradition. La partie mauricienne a déjà retenu les services de conseils légaux italiens pour justifier le rapatriement de force à Maurice de « celle qui se présente comme la cerbère de la dynastie Ramgoolam » pour des procès, dont celui portant sur les Rs 100 millions de commissions perçues sur le chiffre d’affaires de la Mauritius Duty Free Paradise Ltd suite au Sales Agent Agreement signé avec Dufry AG, Suisse. A ce stade, aucun détail n’a transpiré sur ce qui pourrait se passer en cour ce mercredi.
Par contre, les autorités mauriciennes, se prévalant des dispositions du traité de Legal Mutual Assistance avec la Slovénie, la Croatie et la Suisse, approfondissent une nouvelle piste en vue de retracer des documents compromettants au sujet de l’Unexplained Wealth en Europe, susceptible d’être attribué au duo Ramgoolam/Soornack. Les déplacements effectués par Nandanee Soornack en taxi à travers ces pays d’Europe l’année dernière, soit avant son arrestation en Italie, ont fait l’objet d’une traque à la frontière de ces différents pays en vue de les confirmer.
Des recoupements d’informations effectués auprès de certaines sources indiquent que ces missions dans des pays d’Europe de l’Est aux confins de l’Italie avaient un but spécifique, soit mettre hors de portée des enquêteurs mauriciens tout document ou indices capables d’accélérer le Money Trail en cours. Des Safe Deposit Boxes dans des institutions bancaires dans ces pays sont placées Under Close Scrutiny au terme des lois en vigueur.
Toutefois, aucune des sources approchées n’a voulu confirmer si cette chasse aurait donné des résultats probants, car dans l’immédiat le Focus est sur la décision de la Cour de Bologne au sujet de l’extradition de celle qui avait pris la fuite le 11 décembre 2014 en emportant Rs 800 millions (22,6 millions de dollars américains) dans ses valises. Ces derniers détails font partie du dernier rapport du Département d’Etat américain sur le respect des Droits de l’Homme…

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