NÉGLIGENCE MÉDICALE: Un médecin dénonce son collègue

« S’il fait cela avec un médecin, que se passe-t-il avec les autres patients ? » se demande un jeune médecin posté à l’hôpital de Rose-Belle. Il est révolté de l’attitude d’un de ces collègues qui a, selon lui, « failli à sa tâche », soit en ne recommandant pas de CT Scan d’urgence alors que les symptômes le réclamaient et ne prescrivant que des calmants. « Je ne suis pas l’unique patient à qui cela est arrivé. Ce spécialiste refuse de donner les instructions pour cet examen en urgence. Je connais même un cas où il n’a pas requis de CT scan, et le patient est décédé le lendemain », dit le généraliste.
Les faits remontent au 12 avril. Ce médecin âgé de 31 ans se rend aux urgences de l’hôpital de Rose-Belle car souffrant de migraine et de nausées. Depuis une semaine, il ne se sentait pas bien et avait même eu des vertiges en salle d’opération. Toutefois, c’est lorsqu’il est tombé syncope le 12 avril que ses proches l’ont transporté à l’hôpital. Selon lui, le généraliste de garde qui l’a ausculté estimait que dans son état, un CT Scan était nécessaire. Selon les procédures, cet exercice doit se faire sous les recommandations du médecin spécialiste de garde. « Devant moi, il a appelé le spécialiste qui était de garde ce soir-là et lui a expliqué mes symptômes. Il a recommandé un CT Scan d’urgence », soutient le jeune médecin. Toutefois, au lieu d’un CT Scan, l’interlocuteur à l’autre bout du fil a donné les instructions au généraliste de prescrire des calmants à son collègue et de lui demander de rentrer chez lui.
Mais tenant compte de ses symptômes, le jeune médecin a outrepassé les instructions du spécialiste et a réclamé un CT Scan d’urgence au radiologue de service. Examen qui révélera que le malade souffrait de « right parietal-occipital infarction ». Le diagnostic sera confirmé par un deuxième examen d’Imagerie à résonance magnétique (IRM) effectué cette fois à l’hôpital de Candos le 23 avril. Depuis, le jeune médecin est sous traitement pour un trouble affectant son cerveau qui aurait pu être fatal si pas diagnostiqué à temps, dit-il. D’où sa révolte. « J’ai outrepassé les instructions parce que je connais la médecine. Que se serait-il passé si je n’avais pas insisté ? » se demande-t-il.
Et de déplorer que d’autres patients auraient subi la même négligence de ce spécialiste qui refuse des CT Scan d’urgence. Il cite le cas d’un patient âgé de 45 ans environ qui est arrivé à l’hôpital de Rose-Belle le 9 janvier dernier avec une hypertension et une paralysie partielle. « Le même spécialiste était de garde ce soir-là et il n’a pas jugé nécessaire de faire de CT Scan. Le patient a été admis mais est décédé dans la soirée. On aurait peut-être pu lui administrer d’autres soins si ce spécialiste avait fait son travail », estime le jeune médecin.
Il se dit également dépité que ses doléances à la hiérarchie de l’hôpital sont restées sans actions. « Il y a comme une tentative de cover up. Mais nous ne pouvons laisser les choses se passer ainsi. Nous sommes là pour soigner les patients et non pas pour travailler au petit bonheur », dit le médecin. Il espère que le ministère de la Santé prendra des mesures pour que d’autres patients ne soient pas victimes de négligence médicale, car outre la santé publique, il en va aussi de la réputation des médecins publics.

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