Roche-Bois — Lenteur policière : Calvaire d’une rescapée d’un accident de la route

Géraldine, 29 ans, avec une fracture au bassin, laissée à elle-même avec trois enfants en bas âge

- Publicité -

Géraldine Camille (29 ans), dont le compagnon, Olivier Jordan Rocves (27  ans), victime d’un accident de la route, avait rendu l’âme le 23 mars dernier. La victime avait été percutée par une BMW à Roche-Bois. Celle qui a survécu à ce drame lance un appel de détresse. La jeune femme est non seulement dans un triste état, ayant en effet elle-même été blessée dans l’accident, mais elle affirme que, depuis le jour du drame, aucun policier ne l’a approchée pour consigner sa version des faits dans le cadre de l’enquête vu qu’il y a eu mort d’homme.

La victime se trouvait à moto sur l’autoroute menant au rond-point de Baie-du-Tombeau lorsque l’accident s’est produit, explique-t-elle. Géraldine, qui se trouvait en croupe, a alors été grièvement blessée. Admise à l’hôpital Jeetoo, elle a été clouée au lit pendant 41 jours, soit du 23 mars au 3 mai. Cette mère de trois garçons, âgés de 7 ,9 et 11 ans, est d’ailleurs toujours alitée car elle souffre d’une fracture au bassin.

Elle explique qu’elle vivait en concubinage avec la victime, à Tranquebar, mais que depuis l’accident, elle est venue vivre chez son grand-père (74 ans), à Baie-du-Tombeau. « Lapolis inn vinn get mo mama zour laksidan, 23 mars, pou gagn mo kart idantite, me depi sa zour-la, okenn lapolis finn vinn pran lanket pou kone kouma finn ariv sa dram-la ! » confie Géraldine depuis son lit au Mauricien. Depuis, elle ne sait plus à quelle porte frapper pour faire entendre sa voix. Et comme si cela ne suffisait pas, étant donné qu’elle vivait en concubinage avec la victime, et n’était donc pas mariée, elle ne bénéficiera pas de pension de veuve ni d’autre forme d’aide de l’État.

Géraldine, qui travaillait comme garde-malade avant le drame, ne se rappelle pas comment elle a été transportée à l’hôpital le jour de l’accident. « Kan mo regagn konesans, lerla mo trouv mwa dan lopital e monn apran ki mo basin fraktire. » Depuis qu’elle habite chez son grand-père, et du fait de son état, Géraldine ne peut travailler.

Quant à ses trois enfants, ils ne vont plus à l’école. « Nous dépendons beaucoup de mon grand-père pour le repas, pour le déjeuner et le dîner, qui devient d’ailleurs de plus en plus rare. » Et lorsque vient le soir, les choses ne s’améliorent pas. « Dormir à quatre dans une seule pièce, cela devient chaque jour plus pénible », explique Géraldine. D’autant que la jeune femme a du mal à dormir depuis qu’elle a eu le bassin fracturé. Aussi lance-t-elle un appel pressant au gouvernement et aux Ong afin que ceux-ci lui viennent en aide.
Bruno Favory est allé rendre visite à la famille, à Baie-du-Tombeau. Son épouse et Géraldine sont amies. En apprenant que cette dernière n’avait pas encore reçu la visite de la police, ce père de trois enfants se dit choqué. Il ironise : « 41 zour apre sa laksidan-la e pa ankor pran depozisyon. Se enn lot kalite deli fwit sa ! » Mais lorsqu’il songe à Géraldine, ses larmes montent aux yeux. « J’ai le coeur gros lorsque je vois dans quelle condition elle vit dans une pièce en tôle avec ses trois enfants. Mwa osi mo enn per de fami ! »

Devant la détresse de Géraldine, Bruno a approché Prakash, qui est membre d’une Ong, pour lui faire part des difficultés quotidiennes de Géraldine et de ses enfants. Le travailleur social s’est alors aussitôt rendu au chevet de Géraldine, à Baie-du-Tombeau. Celle-ci était allongée sur un vieux matelas, dit-il. « J’ai été ému jusqu’aux larmes de voir dans quelle condition vit cette famille. » Lui aussi est révolté de savoir que la jeune femme n’a toujours pas été approchée par la police pour expliquer dans quelles circonstances son chéri a trouvé la mort.

Prakash estime que le cas de Géraldine est un Genuine Case et que les autorités doivent aider au plus vite cette famille. Et d’en appeler dans le même souffle au nouvel homme fort de la police, Anil Kumar Dip. « Nous lui demandons d’ouvrir une enquête » sur ce drame. « Bizin konn laverite lor sa laksidan-la. Est-ce un délit de fuite ? Où en est-on avec l’enquête ? » renchérit Géraldine. « La vérité doit triompher ! » insiste Prakash.
Selon la police, l’accident s’est produit avec une voiture de marque BWM, conduite par un ressortissant indien. Olivier Jordan Rocves est décédé, selon le rapport d’autopsie, à des lésions cérébrales.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -