Fête Divali : Des lampes réalisées à partir de matières recyclées

Une idée lumineuse de Daniella Eole

Jeudi, la communauté hindoue ainsi que la population en général célèbreront Divali qui symbolise la suprématie de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance, du bien sur le mal. Indissociables de cette fête de la lumière, les guirlandes lumineuses habilleront les façades des maisons et temples tandis que les lampes traditionnelles en terre cuite, appelées diyas, orneront les cours, les rues des quartiers. Bref, ils sont placés partout où la lumière a besoin de chasser l’ombre. Parce qu’elle a voulu trouver des solutions moins coûteuses et plus respectueuses de l’environnement que Daniella Eole, enseignante d’Art et Design âgée de 46 ans, s’est mise à confectionner des lampes à partir d’objets récup, parfois eco-friendly.

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En se promenant dans les rues, surtout celles de Triolet ou de Sodnac, Quatre-Bornes, on en prend toujours plein les yeux avec ces diyas qui ornent les allées, les rues, les bords des fenêtres ou des murs, les marches des escaliers, les entrées des maisons. Pour épater leurs proches, ceux qui célèbrent cette fête habillent leur maison de centaines de guirlandes led clignotantes spécialement conçues pour résister aux conditions extérieures. Sur la façade, le portail ou la clôture, les murs, les guirlandes led s’invitent partout pour offrir ses joyeuses touches de lumières. Dans la mythologie hindoue, la fête Divali a une grande importance spirituelle. Elle symbolise la victoire de la lumière sur l’obscurité. A l’origine, elle était un festival indien glorifiant la victoire du Dieu Rama sur le démon Ravana, décrit dans le Ramayana.

Pour apporter la même féérie à travers des objets lumineux disséminés un peu partout aux quatre coins de la maison, Daniella Eole, une habitante de St-Paul, a décidé de réinventer les diyas et de proposer des lampes eco-fiendly. Il faut dire que depuis les confinements successifs, il y a eu une prise de conscience accrue pour la réalisation des produits hand-made et écologique. C’est le samedi au Shastriya Studio à Curepipe, créé par Valérie Medard Ramchurn et Anjani Govinden qu’elle propose des ateliers DIY et y présente son savoir-faire: des lampes colorées incrustées de pierres. Cette année encore, il n’est pas question de se cantonner uniquement aux décorations traditionnelles. «Après les diyas colorés proposés l’année dernière, j’ai voulu mettre l’accent sur le sustainable development en donner une autre vie à des scrap objects, recycler des objets pour créer des lampes», dit cette enseignante d’Art et design au collège Hamilton à Mahébourg. Pour Divali, elle invite des bougeoirs plus design sur la table, réalisés à partir de matériaux facilement disponibles. «Je transforme tout. Cuillères en plastique, bouteilles et assiettes», dit la détentrice d’un B.Ed(Hons) visual arts et registered visual arts artist. Pour elle, ces objets peuvent avoir plusieurs fonctions d’usages: être utilisés comme objets de décoration ou faire office de vase à fleurs.

Le finger painting pour avoir la sensation de peindre

Avant de se mettre à la réalisation des diyas, Daniella Eole, mère de deux enfants, cultivait un art très particulier: elle peignait sur divers supports à la main, suivant ainsi la technique du finger painting. Ses toiles aux couleurs chatoyantes sont ainsi réalisées sans pinceau ni couteau mais seulement avec ses mains. Il lui suffit de l’étaler comme bon lui semble sur un carton, une chaise, un tabouret, une toile. Inspirée par tout ce qui l’entoure, dont la nature qui constitue sa principale source d’inspiration, la « finger painter » applique directement les couleurs avec ses doigts sur des supports sans dessin ou esquisse préalable. Elle applique la peinture directement sur des médiums en carton ou sur une toile. Et c’est ainsi qu’elle fait apparaître un monde vibrant de couleurs et plein de vitalité. L’artiste explique comment elle en est venue à cette façon de peindre assez originale. «Après avoir vécu une période très douloureuse et devenue mère célibataire, j’ai réalisé que je passais à côté de la passion qui était la peinture», dit-elle. Sentir le toucher de la peinture, c’est ce qui l’a motivée. Une sorte de relation charnelle entre la matière et l’artiste. «Pour que j’aies la sensation de peindre, il faut que mes mains soient directement en contact avec la peinture. J’ai besoin de la toucher», dit-elle.

Également appelée le “reckless art”, la peinture avec les doigts a vu le jour en 2002. Comme son nom l’indique, elle se pratique avec les doigts (parfois aussi les mains et les avant-bras) et non à l’aide de pinceaux ou autres accessoires. Lorsque des peintures toxiques sont utilisées, il est alors indispensable d’utiliser des gants. Très connue et pratiquée avec les enfants qui adorent mettre leurs mains dans la gouache et en recouvrir des feuilles blanches, la peinture aux doigts est également appréciée par certains artistes. L’artiste peintre Nick Benjamin pratiquait cette technique, il aimait dire qu’il “préfère peindre avec les doigts, car la technique crée un lien réel entre l’œuvre d’art et l’artiste et permet un mélange complexe impossible à réaliser avec des pinceaux ”.

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