Covid-19: sans public, jouer à domicile devient un handicap

En l’absence de public banni des stades pour cause de coronavirus, jouer à domicile n’est plus un avantage et est même devenu un handicap pour les équipes professionnelles de football, selon les calculs savants d’un économiste norvégien.

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Directeur des investissements de la banque Nordea et fan de ballon rond, Robert Naess a noté un bouleversement des tendances habituelles depuis la reprise des championnats professionnels en Allemagne et en Norvège, où le gros de la vague épidémique est passé.

D’après ses calculs, les 56 matches disputés en Bundesliga depuis la mi-mai n’ont débouché que sur 13 victoires à domicile et deux fois plus de victoires des visiteurs, une tendance inédite et quasi diamétralement opposée à celle observée sur 20 ans.

Et en Norvège, où le championnat a redémarré cette semaine avec au maximum 200 spectateurs par stade, aucune des 16 équipes en lice ne s’est imposée à domicile tandis que cinq se sont imposées à l’extérieur, du jamais vu pour une première journée depuis 1970.

« Cela peut être psychologique: pour les hôtes, c’est un peu triste parce qu’ils sont habitués à jouer devant leur public qui les stimule », avance Robert Naess.

« Mais quand ils arrivent devant des tribunes vides, ils sont un peu déprimés tandis que les visiteurs bénéficient d’un surcroît d’énergie parce qu’ils voient leurs adversaires privés des avantages » du 12e homme, a-t-il déclaré à l’AFP.

Jouer à domicile est habituellement un avantage flagrant, montrent ses calculs. Sur 181.962 matches que l’économiste a recensés dans 62 pays, 46% se sont soldés par une victoire des hôtes, 29% par celle des visiteurs et 25% par un nul.

Les données telles que la distance parcourue pour disputer la rencontre et les conditions météorologiques le jour du match ne semblent pas influer sensiblement les résultats, selon lui.

« Qu’apporte le public ? », s’est-il demandé. « Un avantage, peut-être le plus important, c’est qu’il encourage ses joueurs. Un autre, c’est qu’il influe sur l’arbitre qui fait des erreurs, c’est humain, mais qui est particulièrement vigilant à ce qu’elles ne pénalisent pas les hôtes » sous peine d’être copieusement sifflé.

Rien de très scientifique à cela, conclut l’économiste, mais une sérieuse piste de réflexion.

-AFP

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