Le pape François quitte l’hôpital après son opération

Le pape François, sorti mercredi de l’hôpital dix jours après une opération du côlon, a regagné son petit appartement de la Cité du Vatican pour poursuivre son repos avant une rentrée qui s’annonce mouvementée.

- Publicité -

Prenant place à l’avant d’une voiture aux vitres teintée, le souverain pontife âgé de 84 ans a quitté en fin de matinée l’hôpital universitaire Gemelli où il était en convalescence après avoir été opéré du côlon le 4 juillet, a constaté un photographe de l’AFP.

Le porte-parole du Vatican Matteo Bruni a précisé que le pape avait regagné peu avant midi la résidence Sainte-Marthe où il occupe un modeste deux pièces de 50 m2 dans la Cité du Vatican, après s’être arrêté à la basilique romaine Saint-Marie-Majeure devant une icône de la Vierge, en signe de remerciement « pour le succès de son opération » et pour prier « pour tous les malades ».

Le pape avait été opéré sous anesthésie générale d’une « colectomie gauche » (chirurgie pour retirer une portion de côlon) et avait célébré l’Angelus dimanche depuis un balcon de l’hôpital. Le Saint-Siège comptait initialement sur « une semaine environ » d’hospitalisation, « sauf complications ».

Sa convalescence plus longue que prévu n’a toutefois pas suscité de titres alarmistes dans la presse italienne, plus prolixe à commenter le titre de champion d’Europe de football conquis dimanche soir par la Squadra Azzurra et célébré le lendemain par un énorme bain de foule.

Il est vrai que l’Argentin Jorge Bergoglio a affiché une santé de fer depuis son élection en 2013, malgré sa démarche parfois claudicante liée à une vieille sciatique récurrente.

A l’exception d’une année 2020 au ralenti, pandémie de coronavirus oblige, le pape, peu enclin aux vacances, a habitué son entourage à un rythme endiablé d’accueil quotidien de visiteurs et de déplacements sur tous les continents.

Et il ne prévoit manifestement pas pour l’instant de réduire l’allure. Le jour de son hospitalisation, le Vatican a annoncé son prochain déplacement à l’étranger, du 12 au 15 septembre à Budapest puis en Slovaquie, le deuxième de l’année après sa visite historique en Irak en mars.

– Rencontre avec Orban en septembre –

Son passage éclair de quelques heures dans la capitale hongroise pour célébrer la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international sera bel et bien l’occasion d’une « rencontre à huis clos » avec le Premier ministre Viktor Orban, aux antipodes du pape sur l’accueil bienveillant des migrants et des LGBT, précise à l’AFP un haut diplomate du Vatican. Le programme détaillé n’est toutefois pas encore officiel.

Le pape enchaînera ensuite sur une véritable visite d’Etat de trois jours en Slovaquie, une différence de traitement qui ne manquera toutefois pas d’être interprété comme un petit camouflet diplomatique à la Hongrie.

Moins polémique, François a de très fortes chances de faire un aller-retour à la conférence sur le climat COP26 à Glasgow prévue en novembre, un déplacement confirmé seulement pour l’instant par les évêques écossais. Le pape ne cesse par ailleurs d’évoquer son désir de se rendre au Liban si la situation politique s’y clarifie, possiblement à la fin de l’année ou au début 2022.

Avant la pandémie, un voyage international était prévu à l’autre bout de la planète, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle Guinée. Le pape réduira-t-il ses ambitions kilométriques dans les prochaines années pour tenir compte de sa fatigue grandissante?

« Je ne sais pas si les voyages se ralentiront », avait-il confié en mars, dans l’avion qui le ramenait de Bagdad à Rome, indiquant se sentir beaucoup plus fatigué qu’au cours de ses précédents déplacements.

-Procès sulfureux au Vatican-

Le pape va par ailleurs devoir affronter pendant des mois, voire plusieurs années, les soubresauts d’un procès qui ne manqueront pas de napper le Saint-Siège d’un parfum de scandale. Le tribunal pénal du Vatican devra notamment déterminer si l’achat d’un immeuble de luxe à Londres, qui a valu de gigantesques commissions à des intermédiaires italiens, fut un mauvais choix du Saint-Siège ou le fruit de corruptions internes jusqu’au sommet du Vatican.

L’un des dix prévenus, le cardinal italien Angelo Becciu, fut un proche collaborateur du pape. La comparution possible d’un cardinal devant le tribunal pénal où officient des magistrats laïcs – une première- a été rendue possible par une décision personnelle fin avril de François.

Le procès, qui débutera fin juillet, se déroulera alors que le pape a toutefois accéléré depuis un an les réformes financières du Saint-Siège, avec l’espoir de mieux contrôler à l’avenir dépenses et investissements.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -